Gibraltar lève l'ordre d'immobilisation du pétrolier iranien Grace 1

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Gibraltar leve l'ordre d'immobilisation du petrolier iranien grace 1[reuters.com]
(Crédits : Jon Nazca)

LONDRES (Reuters) - Les autorités de Gibraltar ont annoncé jeudi la levée de l'ordre d'immobilisation du pétrolier iranien Grace 1, saisi début juillet, sans toutefois indiquer quand et si le pétrolier pourrait repartir après que les Etats-Unis en ont demandé in extremis le jour même la saisie.

Le chef de l'exécutif de Gibraltar, Fabian Picardo, a dit avoir décidé de lever l'ordre d'immobilisation du Grace 1 après avoir reçu l'assurance écrite de la part de Téhéran que le navire ne violerait pas les sanctions imposées à la Syrie par l'Union européenne.

Le pétrolier iranien avait été saisi le 4 juillet au large du rocher de Gibraltar par les forces des Royal Marines, provoquant un nouvel accès de tension avec l'Iran qui a arraisonné à son tour un navire britannique.

"A la lueur des assurances que nous avons reçues, il n'y a plus aucune raison légale de maintenir l'immobilisation légale du Grace 1", a déclaré Fabian Picardo.

Les représentants du territoire britannique n'ont cependant pas indiqué clairement si la demande de Washington provoquerait le prolongement de l'immobilisation du Grace 1 et, le cas échéant, la durée de cette immobilisation.

Une décision objective et fondée sur la loi sera prise à propos de la demande des Etats-Unis, a dit Fabian Picardo, indiquant qu'il s'agissait d'une procédure distincte.

Dans un communiqué, le département d'Etat américain a déclaré que les Etats-Unis avaient déterminé que le pétrolier iranien venait en aide aux Gardiens de la Révolution islamique, le corps d'élite de l'armée iranienne que Washington a désigné comme organisation terroriste.

S'agissant du Grace 1, écrit la diplomatie américaine, "nous allons continuer d'agir en adéquation avec notre politique à l'égard de ceux qui fournissent un soutien matériel" aux Gardiens de la Révolution islamique.

Téhéran a assuré que le pétrolier quitterait rapidement Gibraltar, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a décrit la demande américaine comme une tentative de "piratage".

Le navire Grace 1 était soupçonné d'avoir violé les sanctions en vigueur contre la Syrie en transportant du pétrole pour ce pays, dont le régime est l'allié de Téhéran.

L'Iran, qui rejetait les allégations, a répliqué en arraisonnant quinze jours plus tard un navire battant pavillon britannique, le Stena Impero, accusé d'avoir enfreint les règles encadrant la navigation maritime internationale.

(Guy Faulconbridge, avec Marco Trujillo à Gibraltar; Jean Terzian et Henri-Pierre André pour le service français)