Italie : Le gouvernement Conte II obtient la confiance du Sénat

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(Crédits : Remo Casilli)

ROME (Reuters) - Le nouveau gouvernement italien dirigé par Giuseppe Conte avec l'appui du Parti démocrate et du Mouvement 5 étoiles (M5S) a obtenu mardi la confiance du Sénat, ce qui signifie qu'il peut désormais prendre ses fonctions.

Le gouvernement Conte II, le 67e gouvernement italien depuis 1945, a été approuvé par 169 voix contre 133 à la chambre haute du Parlement, qui compte 321 membres, à l'issue d'un débat houleux pendant lequel la Ligue d'extrême droite a accusé la nouvelle coalition de trahir les Italiens en les privant d'élections législatives.

Le chef de la Ligue, Matteo Salvini, est à l'origine de l'éclatement de la précédente coalition formée par son parti et le M5S. Il pensait ainsi obtenir un scrutin anticipé qu'il avait de bonnes chances de gagner mais son pari a fait long feu, le M5S ayant décidé de s'allier avec le Parti démocrate, son ennemi de longue date.

Matteo Salvini, qui pourrait bien passer désormais trois ans et demi dans l'opposition, n'a pu masquer sa colère pendant de vifs échanges avec Giuseppe Conte à la chambre haute.

"Premier ministre Conte, je ne vous envie pas", a dit le leader d'extrême droite. "Vous avez obtenu votre poste par la trahison. Je ne peux même pas rester assis là un quart d'heure. Je n'ai pas de pouvoir mais j'ai ma dignité et l'affection du peuple italien", a-t-il affirmé.

PREMIER DÉPLACEMENT À BRUXELLES

Le chef du gouvernement, qui est professeur de droit, lui a répondu qu'en tentant d'obtenir des élections "unilatéralement et arbitrairement", il avait agi avec "arrogance et sans grande connaissance du droit constitutionnel".

Giuseppe Conte a également accusé Salvini de se chercher un bouc émissaire après avoir raté son pari d'obtenir des élections.

"Chercher à accuser les autres de ses propres erreurs est peut-être un moyen de conserver la direction de son parti", a lancé le président du Conseil, fréquemment interrompu par des cris et huées en provenance des bancs de la Ligue.

Lors de ses discours devant les deux chambres du Parlement, Giuseppe Conte a plaidé pour l'apaisement des relations avec l'Union européenne et promis de coopérer avec Bruxelles à la réécriture des règles budgétaires du bloc comme à la réforme de sa législation sur l'immigration.

Il a également assuré que son gouvernement réduirait le nombre de parlementaires et rédigerait un nouveau code électoral, ce qui serait la quatrième tentative de réforme du mode de scrutin depuis 2005.

Giuseppe Conte doit se rendre mercredi à Bruxelles, où la nomination de l'ancien président du Conseil et membre du Parti démocrate Paolo Gentiloni au poste convoité de commissaire aux Affaires économiques et monétaires a été confirmée mardi par la nouvelle présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.

(Giuseppe Fonte; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)