Ukraine : Moscou fixe ses conditions pour un sommet "Normandie"

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MOSCOU (Reuters) - La Russie est prête à participer prochainement à Paris à un sommet sur l'Ukraine au format "Normandie" (France, Russie, Ukraine et Allemagne) mais à de strictes conditions, a déclaré vendredi un haut responsable du Kremlin.

Emmanuel Macron a souhaité le mois dernier, avant un entretien avec Vladimir Poutine au fort de Brégançon, que les conditions soient réunies rapidement pour organiser "dans les prochaines semaines" un sommet "Normandie" en vue de résoudre le conflit dans l'est de l'Ukraine.

En dépit d'un cessez-le-feu signé en 2015 à Minsk, en Biélorussie, l'est de l'Ukraine demeure le théâtre de combats entre forces gouvernementales et séparatistes prorusses. Le conflit a fait au moins 13.000 morts en cinq ans.

Le dernier sommet réunissant Ukraine, Russie, Allemagne et France remonte à octobre 2016 et visait à mettre en oeuvre les accords signés dans la capitale biélorusse, restés pratiquement lettre morte.

"Nous sommes convaincus qu'un tel sommet devrait avoir lieu et nous sommes d'accord pour qu'il ait lieu à Paris, comme l'a proposé le président français Macron", a déclaré le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov.

Soulignant qu'aucune date n'avait encore été fixée, il n'a pas exclu que la rencontre puisse avoir lieu en octobre.

Moscou, a cependant ajouté Ouchakov, pose trois conditions préalables:

- que les belligérants dans l'est de l'Ukraine se déploient de chaque côté de la ligne de contact.

- qu'un accord soit trouvé sur la définition d'un statut spécial pour la région du Donbass.

- qu'il y ait accord préliminaire sur ce que devront être les conclusions du sommet.

Les espoirs d'amélioration des liens entre l'Ukraine et la Russie se sont accrus depuis l'élection du président ukrainien Volodimir Zelenski en avril dernier.

Les deux anciennes républiques soviétiques ont procédé il y a six jours à l'échange de 70 prisonniers - 35 de chaque côté -, une initiative attendue de longue date et susceptible de contribuer au réchauffement de leurs relations.

(Vladimir Soldatkin; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)