L'Ukraine exclut tout cessez-le-feu, les combats s'intensifient dans le Donbass

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L'ukraine exclut tout cessez-le-feu, les combats s'intensifient dans le donbass[reuters.com]
(Crédits : Gleb Garanich)

par Natalia Zinets et Tom Balmforth

KYIV (Reuters) - L'Ukraine a exclu un cessez-le-feu ou la moindre concession à la Russie, qui a intensifié pour sa part son offensive militaire dans la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine.

La Russie, qui a mis fin à des semaines de résistance de la part des derniers combattants ukrainiens dans la ville stratégique de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, concentre désormais ses efforts sur Louhansk, l'une des deux provinces du Donbass avec celle de Donetsk.

Moscou cherche à prendre le contrôle intégral de ces deux provinces, déjà partiellement aux mains de séparatistes prorusses depuis 2014.

Sur la ligne de front de Donetsk, l'armée russe essaie de percer les défenses ukrainiennes pour atteindre la frontière administrative de la région de Louhansk tandis que, plus au nord, elle poursuit ses bombardements intensifs des villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk, a déclaré dimanche l'état-major ukrainien.

Ces deux villes, qui se font face le long de la rivière Donets, forment la partie orientale d'une poche tenue par les Ukrainiens que les Russes s'efforcent de réduire depuis mi-avril après avoir renoncé à la capitale Kyiv pour se concentrer sur l'est et le sud de l'Ukraine.

Le ministère russe de la Défense a déclaré dimanche que l'aviation et l'artillerie russes bombardaient des cibles dans le Donbass et dans la région méridionale de Mykolaïv, notamment des positions de l'armée ukrainienne, des centres de commandement et des dépôts de munitions.

"La situation dans le Donbass est extrêmement difficile", a déclaré le président ukrainien Volodimir Zelensky dans une allocution prononcée samedi soir, en jugeant que seule la diplomatie permettrait de mettre fin au conflit.

Premier dirigeant étranger à se rendre devant le Parlement ukrainien depuis le début de l'offensive militaire russe le 24 février, le président polonais Andrzej Duda a déclaré aux élus présents à Kyiv que céder ne serait-ce qu'"un pouce" de territoire ukrainien à la Russie affaiblirait l'Occident.

"Des voix inquiètes ont commencé à se faire entendre, disant que l'Ukraine devrait céder aux exigences de Poutine", a dit Andrzej Duda en référence au président russe Vladimir Poutine, qui dit mener en Ukraine une "opération militaire spéciale" destinée à "dénazifier" le pays et à assurer la sécurité de la Russie.

"Seule l'Ukraine a le droit de décider de son avenir", a ajouté le président polonais.

Conseiller du président ukrainien Volodimir Zelensky, Mikhaïlo Podolyak a déclaré à Reuters que l'Ukraine excluait tout cessez-le-feu ou tout accord avec Moscou impliquant un abandon de territoire.

"La guerre ne s'arrêtera pas (avec des concessions). Elle sera juste interrompue pendant un certain temps", a déclaré Mikhaïlo Podolyak, également négociateur en chef ukrainien. "Ils lanceront une nouvelle offensive, encore plus sanglante et à grande échelle."

(Reportage de Natalia Zinets, Max Hunder, Tom Balmforth à Kyiv, David Ljunggren à Ottawa, Lidia Kelly à Melbourne et les rédactions de Reuters, rédigé par Richard Pullin, Doina Chiacu et Tomasz Janowski; version française Camille Raynaud et Bertrand Boucey)