La chimie verte, une voie d'avenir

Fournisseurs de matières premières et de produits finis pour tous les secteurs, les industriels de la chimie ont un rôle pivot à jouer dans les efforts de préservation de l'environnement
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Véritables défis sociétaux, le changement climatique et la raréfaction des ressources constituent une opportunité de croissance pour les entreprises de la chimie. Les industriels l'ont bien compris et sont tous mobilisés, d'une façon ou d'une autre, pour se positionner sur ce créneau d'avenir. Première piste : fournir à leurs clients traditionnels des solutions innovantes, adaptées au renforcement des exigences environnementales. Soit un inventaire à la Prévert comprenant entre autres des plastiques techniques susceptibles de remplacer certaines pièces en métal dans les véhicules pour les alléger et réduire ainsi leur consommation énergétique, des composites très résistants adaptés à la fabrication de mâts d'éoliennes en passant par des matériaux de revêtement des panneaux solaires ou des isolants thermiques à la performance accrue, pour limiter le gaspillage énergétique dans les bâtiments. Deuxième approche complémentaire : s'intéresser au cycle de vie des produits commercialisés, depuis leur fabrication jusqu'à leur fin de vie. Chez Atotech, la filiale du groupe Total dédiée à l'industrie de traitement de surface, des solutions de recyclage des bains de métallisation ont par exemple été développées pour limiter le volume des rejets polluants. Au niveau de l'interprofession, la création de l'Alliance Chimie Recyclage est imminente. Elle vise à regrouper des chimistes, des plasturgistes et des professionnels du recyclage pour encourager et soutenir des projets industriels visant à mettre au point des procédés de réutilisation des produits en fin de vie et à créer des boucles allant de la collecte au démarrage d'une nouvelle production. Enfin, les chimistes planchent sur la substitution des ressources issues du pétrole, à la fois pour limiter l'impact environnemental de leurs produits et pour sécuriser leurs approvisionnements. « La chimie repose aujourd'hui largement sur la disponibilité en pétrole, nous cherchons donc à augmenter notre indépendance », souligne Patrick Maestro, directeur scientifique de Rhodia. Ainsi, l'association Chimie du végétal dédiée à cette thématique et créée il y a un peu plus de trois ans compte aujourd'hui près de quarante-cinq adhérents dont Rhodia, Arkema, Roquette et l'Union des industries chimiques. Menace pour la pétrochimie, cette démarche de substitution est regardée par le secteur de la chimie au sens large comme un relais de croissance.

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Un laboratoire dédié à l?éco-efficience

Inventer des produits et des procédés susceptibles de réduire notre dépendance au pétrole, c?est l?objectif de la nouvelle unité de recherche rassemblant le CNRS, Rhodia, l?ENS Lyon et l?East China University sur un site appartenant au groupe Rhodia, à Shanghaï. Inaugurée le 4 novembre par le directeur de l?Institut de Chimie du CNRS Régis Réau et le président de Rhodia Jean-Pierre Clamadieu en présence de Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre français de l?Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement, et de Cao Jianlin, vice-ministre chinois des sciences et des technologies, elle vise à favoriser la collaboration internationale entre chercheurs académiques et industriels pour améliorer l?éco-efficience de la chimie organique.

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