PATRIMONIA : le retour de la croissance négative

Le spectre de la récession tétanise les investisseurs. Suivant l'intensité du « trou d'air », différents types de placements sont envisageables.
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En mars, la catastrophe nucléaire au Japon a durement frappé la croissance mondiale, déjà fragile. Aujourd'hui, les prévisions macroéconomiques sont mauvaises aux États-Unis (voir ci-contre) comme en Europe : le risque de récession est dans tous les esprits. « Si les PIB se contractent fortement et que les économies s'enfoncent durablement dans la récession, les investisseurs auront intérêt à privilégier des placements sûrs et sans risque », conseille Marc Craquelin, directeur de la gestion d'actifs à la Financière de l'Échiquier. « Si en revanche nous connaissons une récession moyenne avec deux ou trois trimestres de baisse du PIB, les marchés boursiers présentent un intérêt, car les niveaux de valorisation sont aujourd'hui très faibles », ajoute-t-il.

Beaucoup de valeurs de rendement ont été massacrées et seront intéressantes. Certaines obligations de grandes entreprises, qui peinent à se financer auprès des banques, offrent aujourd'hui un rendement supérieur à 8 %. Enfin, « les fonds flexibles ont le vent en poupe, car les investisseurs privés délèguent la gestion à un professionnel qui utilise tous les outils financiers à sa disposition pour tirer un surcroît de performance en minimisant le risque », explique Jean-Paul Raymond, directeur de la recherche de Quantalys.

Les solutions

- Forte récession : attendre un retour de la croissance et mettre son épargne à l'abri sur des Sicav monétaires ou des fonds en euros d'assurance-vie avec peu de titres souverains de pays en difficulté (Grèce, Italie, Espagne, Portugal). Penser aux livrets et comptes à terme.

- Faible récession ou croissance molle : miser sur des fonds qui investissent dans des sociétés tournées vers l'international, qui profiteront du dynamisme des pays émergents. Acheter des fonds sectoriels, de type luxe ou consommation, pour les mêmes raisons. Penser aux fonds d'obligations d'entreprises sûres et très bien rémunérées. Acheter des fonds flexibles ou patrimoniaux réactifs et pouvant investir sur différentes classes d'actifs.

- Moyen terme : viser les valeurs de rendement, très peu chères en ce moment, judicieuses en fond de portefeuille.

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Que faire face à la menace d'un « double dip » américain ?

Le 21 septembre, la Fed a évoqué des « risques baissiers significatifs » pour l'économie américaine. La banque centrale va investir 400 milliards de dollars en titres du Trésor pour soutenir l'activité et maintenir les taux d'intérêt à un bas niveau.

Mais même si les perspectives de croissances sont faibles, la répercussion en Bourse de la faiblesse de l'économie américaine « est bien plus modérée qu'en Europe, les indices S&P 500 et Dow Jones ayant reculé de 8,26 et 7,12 % depuis le début de l'année, contre 26,89 % pour le CAC 40 (pénalisé par le poids des sociétés financières) et 28,54 % pour l'Euro Stoxx 50 », constate Fabrice Cousté, directeur général de CMC Markets France. Le marché américain est donc aujourd'hui moins risqué que son homologue européen, mais lorsque le climat d'incertitude sera levé, il devrait bénéficier d'un rebond moins fort et moins rapide.

Les solutions
- Court terme : investir en valeurs américaines de qualité tournées vers l'international.
- Moyen terme : miser sur les autres régions du monde (Europe, Japon, émergents).

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