42 des 43 sites gérés par le groupe d'Ehpad Medicharme placé en liquidation judiciaire, vont être repris

Le tribunal de commerce de Nanterre a validé les offres de reprise portant sur 42 des 43 sites du groupe d'Ehpad privé Medicharme, placé en liquidation judiciaire. 80 salariés seront licenciés sur les 1.280 que compte le gestionnaire.
En relative bonne santé jusqu'en 2020, les Ehpad ont été ébranlés par la crise du Covid-19, puis par le scandale Orpea.
En relative bonne santé jusqu'en 2020, les Ehpad ont été ébranlés par la crise du Covid-19, puis par le scandale Orpea. (Crédits : © Martin Bertrand/Hans Lucas via Reuters)

Tous les résidents, ou presque, des Ehpad gérés par Medicharme, placé en liquidation judiciaire, n'auront pas à déménager. 42 des 43 sites du groupe ont en effet été repris. Le tribunal de commerce de Nanterre a validé les offres déposées par un consortium réunissant les groupes Domidep, Jestia, Sedna et Edenis, a précisé le groupe à l'AFP. Deux établissements, situés en Ardèche, sont eux repris par Adapei 07.

« Déplacer des résidents, c'est pire que tout. Donc pouvoir les maintenir dans leur lieu de vie et avoir réussi à préserver un maximum d'emplois, c'est un soulagement », a réagi auprès de l'AFP la présidente du groupe Delphine Mainguy.  « J'ai dans le même temps des pensées particulièrement émues pour les salariés qui vont être licenciés économiquement », a-t-elle ajouté, évoquant un total de 80 salariés licenciés sur les 1.280 que compte le groupe.

Medicharme fait l'objet de deux enquêtes administratives

Seul l'établissement d'Aiffres, dans les Deux-Sèvres, qui compte 30 résidents et 36 salariés, n'a pas trouvé preneur. Les trente résidents concernés seront accueillis dans un établissement de la région en fonction de leurs besoins, a fait savoir le groupe. Les autres salariés licenciés sont ceux du siège. Les repreneurs des 42 autres sites seront chargés de l'exploitation des établissements dès ce vendredi, a précisé Medicharme dans un communiqué. Parmi les 43 sites, on compte 34 Ehpad, 7 résidences services seniors, une maison de retraite non médicalisée (Ehpa), ainsi qu'un Foyer d'accueil médicalisé (FAM).

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Medicharme fait, par ailleurs, l'objet de deux enquêtes administratives. L'inspection générale des Finances (IGF) et celle des Affaires sociales (IGAS) ont été chargées d'examiner, entre autres, ses « pratiques commerciales et financières », ses « pratiques managériales » ainsi que le « temps de présence effectif des personnels » auprès des résidents.

Un secteur en crise dans le sillage du scandale Orpea

Détenu par le fonds d'investissement anglais G-Square et non coté en Bourse, Medicharme fait face à une situation financière dégradée en raison de la faiblesse du taux d'occupation de ses établissements, dans un contexte de hausse des coûts. Cette situation touche de très nombreux établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), qu'ils soient publics, associatifs ou privés.

En relative bonne santé jusqu'en 2020, les Ehpad français ont été ébranlés par la crise du Covid-19 puis par le scandale Orpea, qui a éclaté en janvier 2022 avec la publication d'un livre-enquête révélant des cas de maltraitance et de malversations financières dans ce groupe privé, récemment rebaptisé Emeis. Le groupe a été sauvé de la faillite par la Caisse des Dépôts, bras armé de l'Etat, qui, avec un consortium, en a pris le contrôle en décembre 2023. Dans ce secteur en crise, l'autre grand groupe privé d'Ehpad, Korian, avait lui aussi annoncé un changement de nom, en avril 2023, pour devenir Clariane. Il a dû aussi faire l'objet d'un plan de sauvetage en raison de son lourd endettement.

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Après l'onde de choc qui a suivi les révélations sur les maltraitances au sein des établissements Orpea, le gouvernement avait annoncé que les 7.500 Ehpads en France, publics, privés et associatifs, seraient contrôlés. La moitié l'ont déjà été, les autres le seront d'ici la fin de l'année, selon le ministère de la Santé.

(Avec AFP).

Commentaires 4
à écrit le 06/04/2024 à 20:50
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Il y a plus de salariés que de résidents c'est un problème. La convention tripartite engendre cela. Il faut juste revoir le système à la base car on a besoin de ces équipements

à écrit le 06/04/2024 à 9:25
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Les barbares de la finance ont tout détruit. Finance partout espoir nulle part.

à écrit le 06/04/2024 à 9:18
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"un total de 80 salariés licenciés " Qui vont en plus connaitre les joies de la nouvelle réforme de l'assurance chômage.Double peine.

à écrit le 05/04/2024 à 17:54
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Comment un secteur aussi porteur peut-il être en mauvaise santé? Heureusement, j'ai cru entendre que l'espérance de vie déclinait.

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