Inflation : le Royaume-Uni, seul pays du G7 à ne pas avoir retrouvé son niveau de vie d'avant Covid-19

La fédération syndicale britannique TUC affirme, dans un rapport publié ce lundi, que les ménages britanniques ont vu leurs revenus fortement diminuer depuis 2019. Une précarité plus forte que dans les autres pays du G7 et qui devrait s'accentuer cette année.
« Des millions de personnes sont exposées à des factures qui montent en flèche » affirme un rapport de la fédération syndicale britannique TUC.
« Des millions de personnes sont exposées à des factures qui montent en flèche » affirme un rapport de la fédération syndicale britannique TUC. (Crédits : Reuters)

A quelques mois des élections législatives, le constat ne risque pas d'arranger les affaires du 10 Downing Street. Selon un rapport de la fédération syndicale britannique TUC publié ce lundi, le Royaume-Uni est le seul pays du G7 où le budget des ménages n'a pas retrouvé son niveau d'avant la pandémie de Covid-19.

Ainsi, le revenu disponible réel - après avoir pris en compte l'effet de l'inflation - des ménages britanniques était inférieur de 1,2% au deuxième trimestre 2023, par rapport à celui de fin 2019. Or, sur la même période, il a augmenté de 3,5% en moyenne dans l'ensemble du G7, constate la TUC. Pour le syndicat, les ménages disposeraient outre-Manche de 750 livres (871 euros) de plus par an, si leur revenu avait augmenté au même rythme que les autres pays du G7.

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« Des millions de personnes sont exposées à des factures qui montent en flèche » et poussent de nombreux Britanniques plus encore dans l'endettement, déduit la fédération.

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Une contraction du budget qui devrait empirer

A l'origine de cette situation, comme d'autres pays du Vieux continent : l'inflation. Très élevée, la hausse des prix à la consommation a marqué le pas fin 2023 au Royaume-Uni, à 3,9% sur un an en novembre. Malgré ce ralentissement, la flambée engrangée sur le front des produits alimentaires, notamment, reste pesante sur le budget des foyers.

Or, « alors que les familles ont vu dans d'autres pays leurs revenus se redresser, ici, les budgets des ménages continuent de diminuer », s'inquiète le secrétaire général de la TUC, Paul Nowak, cité dans un communiqué.

Appuyant ses dires, l'organisme gouvernemental de prévision budgétaire (OBR) avait indiqué en novembre que le pays aurait subi entre fin 2019 et début 2025 « la plus grande réduction du niveau de vie réel », et ce, depuis le début des statistiques de l'Office national statistique (ONS) dans les années 1950.

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Plus inquiétant encore, selon la TUC, « la contraction du budget des ménages britanniques va s'aggraver, malgré la baisse de l'inflation ». La fédération estime, en s'appuyant que les données de l'OBR, que les budgets des ménages ne retrouveront pas leurs niveaux d'avant la pandémie avant la fin 2026.

Et pour cause, alors que la croissance britannique a fait du surplace au troisième trimestre, selon la dernière estimation du Fonds monétaire international (FMI) publiée le 10 octobre, le produit intérieur brut britannique augmentera d'environ 0,6 % en 2024. Ce qui est inférieur à la prévision précédente de 1%, et plus faible que la croissance de 0,9% et 1,3% attendue pour l'Allemagne et la France respectivement.

Une question qui devient politique

Ces conclusions apparaissent « accablantes » pour les conservateurs, aux yeux de Paul Nowak, de la TUC. Or, elles interviennent à quelques mois d'élections législatives, qui s'annoncent ardues pour le parti au pouvoir.

« Avec la baisse de l'inflation, nous prenons les décisions à long terme nécessaires à la croissance », a fait valoir un porte-parole du gouvernement, auprès de l'agence PA.

Il a notamment mis en avant de récentes baisses des cotisations sociales salariales, la pérennisation d'un allégement fiscal pour les entreprises ou encore la hausse du salaire minimum. Pour rappel, l'intégralité de ses mesures sont intégrées dans le cadre du budget 2024.

Pour espérer regagner les faveurs de l'opinion publique, les conservateurs ont multiplié les annonces à l'occasion du congrès annuel du parti, début octobre. A cette occasion, le ministre des Finances, Jeremy Hunt, a annoncé que le salaire minimum sera relevé à compter d'avril 2024. Il doit atteindre au moins 11 livres sterling de l'heure (12,67 euros), contre 10,42 livres sterling à l'heure actuelle.

« Le travail doit payer et nous nous assurons que ce soit le cas (...). C'est la façon dont le parti Conservateur améliore la vie des travailleurs », a fait valoir le ministre, selon des extraits de son discours communiqués dimanche par le parti.

Selon le gouvernement, deux millions de personnes seront concernées par cette revalorisation. Un geste politique qui reste donc insuffisant pour les syndicats qui ont enchaîné les grèves en 2023 pour réclamer des hausses de salaire.

D'autant que le gouvernement fait savoir qu'il veut donner d'une main, et reprendre de l'autre. Jeremy Hunt doit, en effet, annoncer une réforme du système d'aides sociales. Objectif, inciter les personnes sans emploi à revenir sur le marché du travail.

« Au moment où les entreprises ont des difficultés à trouver de la main-d'œuvre, environ 100.000 personnes quittent le marché du travail chaque année, vivant des aides sociales », doit-il expliquer, annonçant une révision du régime de sanctions.

« Ceux qui ne cherchent même pas un emploi ne méritent pas les mêmes aides sociales que ceux qui essayent vraiment d'agir correctement », doit-il insister.

(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 09/01/2024 à 8:45
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Non mais c'est une blague cet article !? Parce que nous avons retrouvé notre niveau de vie d'avant le covid nous autres français ? LOL !

à écrit le 08/01/2024 à 20:49
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Ils ont bien fait de brexiter. Bon débarras. Ils n'ont pas fini de payer la note de cette idée idiote. Ceux qui leur avaient peint les lunettes en rose Boris Johnson, Michael Farage , on ne les entend plus.

le 09/01/2024 à 8:45
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"Bad brexit ! Bad, bad bad..." LOL

à écrit le 08/01/2024 à 20:39
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Une des conséquences de l'erreur du brexit...

à écrit le 08/01/2024 à 17:13
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Voudrait on nous faire croire que le G7 a retrouvé quelque chose de meilleur après le passage de la Covid ? :-)

à écrit le 08/01/2024 à 16:01
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Zont pas de Gilets Jaunes? N'ont qu'à sortir les bonnets à poils!

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