À 7,3%, le taux de chômage reste quasi stable au troisième trimestre

Le taux de chômage n'a quasiment pas bougé au troisième trimestre 2022. Il s'est établi à 7,3% de la population active en France (hors Mayotte), contre 7,4% au deuxième. Les économistes estiment qu'il ne devrait pas beaucoup varier d'ici la fin de l'année, alors même que l'activité économique baisse en raison du contexte de crise énergétique, de guerre en Ukraine et d'inflation galopante.
D'après les prévisions, le taux de chômage pourrait s'établir à 7,4% en 2022 et 7,5% en 2023.
D'après les prévisions, le taux de chômage pourrait s'établir à 7,4% en 2022 et 7,5% en 2023. (Crédits : Reuters)

17.000 personnes de moins ont été enregistrées au chômage au 3ème trimestre par rapport au précédent. Le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) atteint ainsi 2,252 millions de personnes, selon les chiffres publiés ce mardi 17 novembre par l'Insee. « Le taux de chômage oscille entre 7,3 et 7,4% depuis le quatrième trimestre 2021, à un niveau inférieur de 0,9 point à celui d'avant la crise sanitaire (fin 2019) », indique l'institut dans un communiqué.

Interrogé par La Tribune la semaine dernière, Yves Jauneau, chef de la division synthèse et conjoncture à l'organisme public, indiquait « observer une stabilisation entre la fin 2021 et mi-2022 après un mouvement de baisse ». « La population active a augmenté en raison notamment d'une plus forte participation des jeunes et des seniors au marché du travail », expliquait-il.

Au final, le taux de chômage au sens du BIT ne devrait pas beaucoup baisser d'ici la fin de l'année. « Dans nos prévisions, le taux de chômage pourrait s'établir à 7,4% en 2022 et 7,5% en 2023. Ces chiffres sont relativement favorables pour la France mais on reste encore loin de l'objectif du plein emploi », notait l'économiste en cheffe du cabinet BDO Anne-Sophie Alsif.

Reste que les chiffres de l'emploi et du chômage restent favorables malgré le contexte de crise énergétique et d'inflation galopante. « L'emploi salarié a continué de progresser au troisième trimestre à un rythme comparable aux deux trimestres précédents. Ces résultats sont relativement surprenants au regard de l'évolution de l'activité », considère Yves Jauneau. Une situation similaire au reste de l'Europe.

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Un taux d'emploi au plus haut à tous les âges

Dans le détail, le taux de chômage des jeunes augmente (+0,3 point à 18,3%), mais reste bien en-deçà de son niveau d'avant crise (-3,3 points). Il reste quasi stable chez les 25-49 ans à 6,5% et chez les plus de 50 ans.

Le "halo autour du chômage", soit les personnes désirant retourner sur le marché de l'emploi mais qui ne sont pas considérées comme chômeuses par le BIT (chercher effectivement un emploi et être disponible pour en prendre un), baisse très légèrement à 1,8 million de personnes (-34.000).

Le taux de chômage de longue durée (au moins un an) diminue de 0,1 point à 2,0% de la population active, son plus bas niveau depuis le deuxième trimestre 2009.

Le taux d'emploi des 15-64 ans (personnes en emploi par rapport à la population totale) augmente de 0,3 point à 68,3%, soit à son plus haut niveau depuis que l'Insee le mesure (en 1975). Ce taux augmente de 0,1 point pour les jeunes (15-24 ans) à 34,9% et atteint son plus haut niveau depuis 1990, « notamment du fait des contrats en alternance », selon l'Insee. Alors que se profile la réforme des retraites, le taux d'emploi des 50-64 ans augmente de 0,3 point à 66,3%, « un nouveau point haut historique », selon l'Insee.

Le taux d'activité des 15-64 ans (qui calcule le rapport entre nombre d'actifs et population générale) augmente légèrement à 73,7% (+0,2 point) et atteint son plus haut niveau depuis que l'Insee le mesure.

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Des salaires en baisse

Cette embellie sur le front de l'emploi ne s'est pas accompagnée d'une amélioration des revenus des salariés. Le revenu des ménages français a reculé au premier trimestre alors que l'activité continuait de progresser selon de récentes statistiques de l'OCDE. C'est d'ailleurs dans l'Hexagone que la baisse a été la plus marquée sur cette période, malgré une inflation plus faible que dans les autres pays d'Europe.

Comment expliquer un tel décrochage ? Une grande partie des salaires en France ne sont pas indexés sur l'inflation, à l'exception du SMIC. Résultat, les salaires réels dans le secteur privé, c'est-à-dire en prenant en compte l'inflation, ont reculé au cours des derniers trimestres.

En effet, selon des données provisoires publiées la semaine dernière par le ministère du Travail, le salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE) a progressé de 4,4% sur un an, et le salaire mensuel de base (SMB) dans le privé, de 3,7%. Mais « ces évolutions doivent être mises en regard de l'inflation », rappelle la Dares, le service de statistiques du ministère. Le coût de la vie a, lui, augmenté de 5,7% entre fin septembre 2021 et fin septembre 2022. « Sur un an et en euros constants, le SHBOE diminue donc de 1,3% et le SMB de 2,0% », souligne l'institut.

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(Avec AFP)

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