"Adapté aux territoires", scolarisation volontaire, masques... : les grandes lignes du déconfinement

Différenciation selon les territoires, retour à l'école sur la base du volontariat, masques sans doute imposés dans les transports: les grandes lignes du déconfinement se dessinent pour un plan qui place en première ligne les élus locaux, consultés jeudi par Emmanuel Macron et Edouard Philippe.
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

Transports

Après le 11 mai, le port du masque sera "probablement" obligatoire dans les transports en commun, a indiqué l'Elysée à l'issue d'une visiconférence entre le chef de l'Etat et des maires. Le gouvernement veut aussi lisser les heures de pointe, en coordination avec les entreprises. Du gel hydroalcoolique devra être disponible dans les gares et les stations.

Autre principe, privilégier les transports du quotidien (domicile-travail et domicile-école). Ainsi les métros (30% actuellement à Paris) seront progressivement plus fréquents dès le 11 mai. Idem pour les trains, mais moins pour les trajets longue distance, TGV ou vols nationaux, considérés non-prioritaires.

Différencier par territoires

Que ce soit pour les écoles, les commerces ou les transports, les réouvertures pourront se faire de manière différenciée, non pas par région mais selon les territoires. L'Ile-de-France et le Grand Est présentent des taux de personnes contaminées d'environ 12% alors que d'autres régions sont très peu touchées. Il s'agit de faire du travail de dentelle, jusqu'à "adapter les mesures de déconfinement à la réalité d'une école, d'un quartier, d'une commune", selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

Ecole

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a évoqué mardi un retour à l'école étalé sur trois semaines par niveaux de classe et des groupes de 15 élèves maximum. Emmanuel Macron a plaidé jeudi pour que le retour des élèves en classe se fasse sur la base du volontariat des parents, avec une priorité aux plus jeunes et aux plus en difficulté. Là-aussi, la reprise sera "concertée avec les élus locaux et adaptée aux réalités locales".

Déplacements et vacances

Aucune disposition pour empêcher le déplacement d'une région à l'autre n'a été évoquée jeudi, selon l'Elysée, qui renvoie au plan final de Jean Castex. Mais Christophe Castaner a rappelé que "le déconfinement ce ne sera pas la liberté d'aller partout tout le temps et de faire importe quoi". Le Directeur général de la Santé Jérôme Salomon a estimé "qu'il faudra éviter les transports inter-régionaux et les échanges de populations entre des zones massivement touchées et des zones peu touchées". La région PACA, par exemple, craint une arrivée massive de vacanciers porteur de virus.

Commerces

A la seule exception des cafés-restaurants, le gouvernement envisage de rouvrir le 11 mai tous les types de commerces, avec des mesures de distanciation ou des masques si nécessaire. Reste à trancher "si on le fait au niveau national ou s'il faut tenir compte des disparités régionales", a indiqué jeudi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Tests

L'objectif est d'atteindre 700.000 tests par semaine sur tout le territoire, a indiqué M. Salomon, principalement pour les personnes qui présentent des symptômes, avec des résultats dans la journée. En cas de test positif s'enclenchera des actions de recherche des contacts du malade, qui seront eux aussi testés, et d'isolement de cas positifs à domicile ou dans des hôtels.

Masques grand public

Le masque grand public en tissu, homologué, lavable est désormais "fortement recommandé" par les pouvoirs publics. La France compte en importer mais aussi en produire 17 millions par semaine. Emmanuel Macron a encouragé tous les maires à "acheter des masques de manière massive". Les maires devront aussi organiser leur distribution. Les régions aussi se mobilisent, comme l'Ile-de-France qui en fera distribuer dès cette semaine des masques aux malades, aux femmes enceintes ou encore aux commerçants et artisans.

Cafés-bars-restaurants

Aucune date n'a encore été fixée pour une réouverture, selon l'Elysée, mais seulement une évaluation de la situation en juin. Le Groupement patronal des indépendants de l'hôtellerie-restauration, le GNI, plaide pour une réouverture dès que possible avec espacement des tables, mise à disposition de gel pour les clients et protection renforcée en cuisine. Mais il faudra aussi un allègement des charges, "sinon les professionnels ne rouvriront pas car ils savent qu'ils feront des pertes tous les jours". Emmanuel Macron réunit les professionnels vendredi en audioconférence pour évoquer un plan d'aide au secteur.

Deuxième vague

Le "stop and go", c'est-à-dire une deuxième vague qui obligerait à refermer écoles et commerces ou pire à reconfiner, comme en Chine, à Singapour ou au Japon, c'est la grande crainte de l'exécutif. Emmanuel Macron l'a d'ailleurs évoquée ouvertement mercredi. Avec la crainte additionnelle d'un refus de la population. Un rebond semble inévitable, mais "la question, c'est que la succession des pics soient moins élevés que le premier", résume un ministre.

Commentaires 7
à écrit le 25/04/2020 à 23:34
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La Ballade des Gens Heureux. Ou la Balade. Au pic de la [soi-disant] crise sanitaire, Macron et sa caravane qui visitaient la France ne portaient aucune protections particulières alors que leurs interlocuteurs croisés au gré des virées présidentiell...

à écrit le 25/04/2020 à 9:05
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Micron la bricole.

à écrit le 24/04/2020 à 17:58
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le 1er ministre n'est pas capable de présenter la sortie du confinement il n'a plus rien faire alors il doit dégager

le 25/04/2020 à 23:47
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... et Valls est en embuscade. Il serait inopportun d'oublier le nombre très impressionnant de courtisans qui rivalisent de flagornerie.

à écrit le 24/04/2020 à 12:52
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les masques médicaux n'ont pas été au rendez vous , les masques grand public pas encore disponibles en quantités adaptées aux besoins , et les récents commentaires de responsables de services hospitaliers qualifiés sur certaines chaines télé laisse...

à écrit le 24/04/2020 à 10:21
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Tu parles d'un chef de guerre ! : volontariat, différenciation ,reconfinement possible ... Heureusement que "quoi qu'il en coute/ en même temps" s'est cantonné à la banque et pas à l'armée ! Si au moins notre bilan de victimes plaidait en faveur d...

à écrit le 24/04/2020 à 8:50
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On nous a indiqué qu'une des raisons de la reprise de l'école était le risque de décrochage de certains élèves. En laissant le choix de ne pas reprendre l'école, pense-t-on que les plus fragiles vont y retourner sachant que ce n'est pas obligatoire.C...

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