Ascoval : Bercy demande au repreneur de présenter une offre sans Vallourec

La secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie Agnès Pannier-Runacher a confirmé ce mardi 30 octobre travailler avec le groupe franco-belge Altifort, seul candidat à la reprise de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve, sur une offre sans Vallourec.
Le 22 octobre, Vallourec avait officiellement refusé de soutenir le projet de reprise d'Ascoval par Altifort.
Le 22 octobre, Vallourec avait officiellement refusé de soutenir le projet de reprise d'Ascoval par Altifort. (Crédits : Benoit Tessier)

Le gouvernement a bien demandé au groupe franco-belge Altifort, seul candidat à la reprise de l'aciérie Ascoval à Saint-Saulve, de présenter une offre sans l'aide de Vallourec. L'information a été confirmée ce mardi par la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie Agnès Pannier-Runacher sur l'antenne de Radio Classique. "Nous y travaillons depuis vendredi", a-t-elle précisé.

Le groupe franco-belge a, en effet, présenté une offre de reprise qui impliquait que le sidérurgiste français Vallourec, principal client désormais premier actionnaire, maintienne pendant un an et demi son niveau actuel de commandes. Or, Vallourec, spécialiste des tubes en acier sans soudures et dont l'État est actionnaire à 17%, a refusé cette demande.

"Altifort est d'accord pour dire qu'il y a plus de sens d'aller chercher d'autres clients qui leur permettent d'avoir de meilleures marges que de rester prisonnier d'un client qui ne permet pas à la société de sortir les meilleures marges", a-t-elle ajouté.

L'aciérie Ascoval est menacée de disparition depuis la liquidation judiciaire en février de son principal actionnaire, Asco Industries. La justice lui a accordé le 24 octobre un sursis de deux semaines.

Une offre sans Vallourec aurait "du sens" pour la compétitivité

La secrétaire d'État a mis en avant la compétitivité de l'usine sur la production d'aciers de moyenne et haute gamme, et argué que "prolonger le contrat avec Vallourec" reviendrait à demander à Ascoval de "produire des biens sur lesquels elle n'est pas compétitive".

En outre, la secrétaire d'État s'est montrée prudente sur la question de l'intervention de l'État, conditionnée en amont à celle d'acteurs privés mais aussi à la présentation "d'un carnet de commandes" suffisant.

"Soit le plan flotte et on le soutiendra, soit il ne flotte pas et il faudra le dire les yeux dans les yeux aux salariés", a-t-elle ajouté avant de s'interroger sur la capacité d'Altifort à reprendre l'usine.

Le sort d'Ascoval devrait se jouer ce mercredi à Bercy

Soulignant la capacité du repreneur à intervenir sur d'autres entreprises par le passé, elle a toutefois insisté sur la taille importante du projet Ascoval - "une usine qui fait 135 millions d'euros de chiffre d'affaires" - par rapport au chiffre d'affaires d'Altifort - "200 millions d'euros".

Si elle a fermement rejeté les suggestions de nationalisation, notamment exprimées par La France Insoumise, la secrétaire d'État a insisté sur la nécessité de "trouver une solution pérenne" pour les 280 salariés.

Une réunion "décisive" sur le sort de l'aciérie Ascoval est prévue mercredi à Bercy, selon le député (PCF) du Nord Fabien Roussel, selon lequel "les choses bougent dans le bon sens".

(avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 31/10/2018 à 10:40
Signaler
bonjour étant une habitante qui habite pas loin de l'usine Valourec je me permet de vous écrire car c'est bien de soutenir les ouvriers de Valourec qui j'espère trouvera une solution mais penser aux habitants qui habitent tout pres de l'usine tout le...

à écrit le 30/10/2018 à 13:14
Signaler
La capacité des politiques à détourner les choses et à les présenter autrement qu'elles ne sont, est incroyable. Altifort demandait un engagement de Vallourec de 18 mois justement pour avoir le temps de prospecter d'autres clients et de décrocher ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.