Assurance chômage : le Medef suspend sa décision de quitter ou pas la négociation

Le Medef devrait reporter de quelques jours sa décision de quitter ou pas la négociation sur l'assurance chômage. Il attend de connaître plus précisément le contenu du projet de loi Travail avant de se décider... Surtout si le gouvernement dégaine le "49-3"
Pierre Gattaz, président du Medef, devrait retarder de quelques jours sa décision de quitter ou pas la négociation sur l'assurance chômage pour protester contre le contenu du projet de loi Travail. Un départ qui pourrait servir de pretexte à un report de la négociation...

Restera, restera pas ? Le Medef devait normalement décider ce lundi 9 mai de mettre à exécution sa menace de retrait de la négociation d'assurance chômage, brandie par Pierre Gattaz, son président, pour obtenir un projet de loi travail "profondément corrigé". En réalité, il se dirigerait vers un report de sa décision pour voir si le gouvernement va dégainer le "49-3" sur le projet de loi.

L'organisation patronale doit examiner la question cet après-midi, lors de la réunion mensuelle des 45 membres de son Conseil exécutif.

Vers un report de la décision du Medef

Au terme d'un débat, la décision de poursuivre la négociation, de la quitter ou de ne rien décider immédiatement sera prise" par consensus", selon un responsable du Medef. Elle sera rendue publique mardi matin au plus tard, lors de la conférence de presse mensuelle de Pierre Gattaz.

Mais selon un membre de ce Conseil, l'organisation s'oriente vers un report de sa décision. "C'est ce qui va être proposé" à la réunion, a indiqué à l'AFP cette source, disant s'attendre à ce que cela soit accepté.

"La décision sera repoussée jusqu'à temps qu'on y voie plus clair dans le débat parlementaire", a-t-elle expliqué, alors que le projet de loi travail est actuellement examiné à l'Assemblée nationale.

Le 19 avril, le numéro un du Medef avait jeté un pavé dans la mare, appelant le gouvernement à "profondément corriger" le texte porté par la ministre du Travail Myriam El Khomri, en menaçant de se retirer de la négociation d'assurance chômage, entamée en février pour élaborer une nouvelle convention d'ici au 1er juillet.

Ultimatum sur le contenu du projet de loi Travail

Haussant le ton par rapport à ses précédentes interventions, Pierre Gattaz avait notamment exigé le retrait du compte personnel d'activité (CPA), du mandatement pour les petites entreprises sans représentation du personnel, qui pourront négocier avec des salariés mandatés par un syndicat - une mesure qualifiée de "casus belli".

Autre pierre d'achoppement, la modulation obligatoire des cotisations sur les CDD, qui a aussi provoqué la colère de la CGPME. Cette dernière a également menacé de ne pas signer l'accord sur l'assurance chômage si cette mesure était conservée dans le texte.

Dès l'annonce de Pierre Gattaz, Matignon avait opposé une fin de non-recevoir. Le Premier ministre Manuel Valls avait regretté "cette méthode qui consiste à poser des ultimatums" et à "prendre en otage la négociation de l'assurance chômage".

 "Pour le moment, il n'y a pas d'avancées qui permette de dire qu'on a obtenu satisfaction" sur ces points, a indiqué la source à l'AFP, disant vouloir "maintenir la pression" sur le gouvernement.

Etant donné qu'"on s'oriente tout droit vers un 49-3, c'est à ce moment-là qu'on fera les comptes", a-t-elle poursuivi.

Vendredi, le Premier ministre Manuel Valls n'a pas écarté le recours à l'alinéa 3 de l'article 49 de la Constitution, qui permet au gouvernement de faire adopter un texte sans vote à condition d'échapper à une motion de censure, une arme déjà employée pour faire passer la loi Macron en 2015.

Si un report de la décision était effectivement adopté, cela permettrait aux partenaires sociaux, qui gèrent le régime général, de se réunir une nouvelle fois jeudi 12 mai au siège du Medef pour poursuivre la négociation.

Un report possible de la négociation

En cas en revanche de politique de la chaise vide, l'Etat peut in fine reprendre la main. Il pourrait alors fixer lui-même les règles du régime ou plutôt  prolonger l'actuelle convention pour permettre à la négociation de reprendre plus tard dans un climat plus apaisé....Une solutions qui aurait des avantages, surtout si la courbe du chômage commence, enfin, à s'amorcer.

"L'Etat s'est engagé auprès de l'Union européenne à faire 1,6 milliard d'économies sur l'assurance chômage" d'ici à fin 2017, a rappelé une autre source au Medef.

"Dans la nouvelle convention, il faut donc des mesures d'économies fortes", fait valoir cette source, estimant que celles-ci ne seront réellement possibles que dans un "marché du travail plus dynamique avec moins de chômeurs".

(Avec AFP)

Commentaires 7
à écrit le 10/05/2016 à 14:26
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Le chantage comme méthode de négociation ?

à écrit le 10/05/2016 à 14:23
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clinique privé heures sup nom payée , les jours maladie de carences trois on a toujours travailler a perte commencer jeune , a 15 ans et demi le premier salaire était pour les parents écoeuré de tout ses dirigeants et certaints fonctionnaire j...

à écrit le 10/05/2016 à 10:00
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ce qui sécurisait les plus de cinquante ans dans l'emploi jusqu'à la retraite , c'est justement que cela coûtait très cher pour les virer .

à écrit le 10/05/2016 à 8:01
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Donc en synthèse, la loi sur le travail qui prône les accords d entreprise ( et donc le dialogue social) au détriment du code du travail va être adoptée via le 49.3 sous la menace du boycot du medef sur la convention chômage !!! Bel exemple de dialog...

à écrit le 09/05/2016 à 19:40
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ass 480 euros fin de carriere

à écrit le 09/05/2016 à 19:38
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licenciment a 55 ans , une reconvertion asmat 44 année de travail longue carriere commencer a travailler a 15 et demi plus la santé !! la RATP en retraite a 53 ans les inégalitées ( trente ans de travail ) je suis dégouter de ce pays nos dirige...

le 10/05/2016 à 0:43
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Vous confondez les fonctionnaires et les régimes spéciaux. Les fonctionnaires hors régimes spéciaux (et ils sont très nombreux) partent à une âge comparable aux salariés du privé. De mémoire il me semble qu'ils partent même plus tard. Les durées...

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