Assurance vie automatisée : la Fintech Nalo réalise sa première levée de 2 millions d'euros

La startup, spécialisée dans le conseil et la gestion automatisée de patrimoine pour les particuliers, annonce son premier tour de table, de 2 millions d'euros, réuni auprès de 67 investisseurs. Le marché des robo-advisors prend de l'essor mais est déjà bien encombré.
Delphine Cuny
(Crédits : DR)

Son ambition est de devenir « la banque privée de demain » : la startup de la Fintech Nalo, qui s'est choisie un nom hawaïen - nalo meli signifie "abeille" car « l'abeille stocke son miel dans des alvéoles pour l'hiver, nous vous accompagnons sur des investissements adaptés à différents projets d'avenir » explique-t-elle -, entend démocratiser la gestion de patrimoine grâce à ses algorithmes et des frais qui seraient « deux à trois fois mois élevés que chez les acteurs traditionnels. »

La jeune entreprise parisienne, à la fois conseiller en investissements financiers et courtier en assurance, a annoncé ce lundi 17 décembre sa toute première levée de fonds, de 2 millions d'euros, auprès d'un groupe de 67 investisseurs évoluant dans son univers (avocats, notaires, gérants de fonds, banquiers privés, conseillers en gestion de patrimoine), des clients et des investisseurs professionnels, dont des business angels comme Sonia Fendler, une ancienne de Generali, spécialiste de l'épargne, ou Eric Ibled, qui a investi dans Pumpkin et Utocat. Les deux co-fondateurs, Guillaume Piard, ex-banquier d'investissement passé par Nomura, et Hugo Bompard, statisticien économiste, contrôlaient jusqu'ici l'intégralité du capital.

« Réaliser une levée de fonds auprès de nombreux investisseurs particuliers, experts de l'industrie, était un choix stratégique afin de créer une communauté d'ambassadeurs de la marque Nalo et aussi de conserver notre indépendance » fait valoir le directeur général de Nalo, Guillaume Piard, cité dans le communiqué.

Recours exclusif aux fonds indiciels

La startup s'est alliée à Generali pour lancer officiellement en novembre 2017 un « service d'investissement financier sur-mesure », entièrement dématérialisé, par le biais d'un contrat d'assurance-vie (appelé Nalo Patrimoine) permettant des « allocations ultra-personnalisées » avec plusieurs niveaux de risques en fonction de différents projets (achat immobilier, retraite, financement des études). Pour cela, Nalo a recours exclusivement à des fonds indiciels ou "trackers", en actions et en obligations (une vingtaine d'ETF, qui répliquent des indices, fournis par BlackRock Amundi, Lyxor, DWS), qui « permettent une diversification efficace à moindre frais » met-elle en avant.

La jeune pousse réduit ses coûts en automatisant les tâches à faible valeur ajoutée, son robot-conseiller (robo-advisor en anglais) analysant les données ressortant du questionnaire rempli en ligne par l'épargnant. Elle dit vouloir recruter de nouveaux conseillers patrimoniaux (pour son offre premium) et des développeurs informatiques.

Nalo ne communique pas le nombre de clients ni son volume d'encours : elle avait affirmé viser le milliard d'euros sous gestion dans un horizon à cinq ans.

Un de ses concurrents français, Yomoni, lancé dès 2015, et qui a levé 5 millions d'euros en févier 2017, a annoncé avoir dépassé en octobre le cap des 10.000 clients et des 100 millions d'euros d'encours. Le marché des robo-advisors prend de l'essor mais est déjà pas mal encombré avec des Fintech telles que Marie Quantier, Advize, WeSave, en France, sans oublier la startup Grisbee, un cabinet de gestion de patrimoine en ligne, tandis que de gros acteurs ont émergé en Europe comme Nutmeg au Royaume-Uni et Scalable en Allemagne.

Le marché de la gestion de patrimoine, encore peu digitalisé, fait saliver toutes ces entreprises, en particulier le gros gâteau de l'assurance vie, placement préféré des Français, qui pèse plus de 1.500 milliards d'euros. Cependant, les acteurs traditionnels sont en train de moderniser leurs outils. BNP Paribas Asset Management a ainsi pris une participation majoritaire dans le robo-advisor belge Gambit, dont l'offre sera lancée en banque privée début 2019 sur le marché français.

Delphine Cuny

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 17/12/2018 à 17:16
Signaler
Le plus important dans un article ce n’est pas ce que la start up va gagner mais l’avantage que les futurs clients vont percevoir ( un minimum est il maintenu - quel est le placement ?, quel risque?) Les frais de gestion sont de combien ? en pourcent...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.