
Dans son budget 2024, le gouvernement accentue l'effort pour atteindre le plein emploi à la fin du quinquennat. Une promesse qu'entend honorer Emmanuel Macron puisqu'il vise un taux de chômage autour de 5% en 2027 contre plus de 7% actuellement.
En hausse de 1,7 milliard d'euros, l'enveloppe dédiée devrait atteindre près de 22,5 milliards d'euros en 2024. « Notre mission est l'une des plus importantes du quinquennat », confirme le ministère du Travail. Ce budget vient, en partie, financer des mesures contenues dans la loi Plein Emploi, portée par Olivier Dussopt, actuellement débattue à l'Assemblée nationale.
Objectif France Travail
Dans le projet de loi de Finances présenté, 300 millions d'euros sont fléchés pour financer de nouvelles ressources à France Travail, le futur guichet unique qui devrait remplacer Pôle emploi dès le 1er janvier prochain. Ce coup de pouce s'ajoute à la subvention déjà prévue pour les charges de service à Pôle emploi, maintenues à plus d'1,2 milliard d'euros, dont une partie sera affectée à la création de France Travail.
Reste que cela sera insuffisant pour boucler le budget de France Travail. Aussi, le gouvernement ne cache-t-il pas son intention, pour financer ce nouvel opérateur, de piocher dans les excédents du système d'assurance chômage. Non sans susciter, au passage, une levée de boucliers des partenaires sociaux. Syndicats et patronat craignent, en effet, une ponction de plusieurs milliards d'euros à l'Unedic.
Renforcer l'insertion
Par ailleurs, l'exécutif souhaite accélérer la reprise du travail des demandeurs d'emploi mais aussi des allocataires du RSA. Le document présenté par Bercy indique en effet la volonté du gouvernement d'améliorer « l'efficacité du service public de l'emploi dans son ensemble ». Aussi, prévoit-il l'embauche de 300 emplois à temps plein pour Pôle emploi, en plus des 55.000 postes déjà existants.
L'objectif est d'aider l'opérateur public à assurer ses nouvelles missions. Pour rappel, aujourd'hui, 40 % des allocataires du RSA ne sont pas inscrits à Pôle emploi. Mais la création de France Travail s'accompagnera d'une obligation pour ces bénéficiaires de le faire. Le gouvernement met donc des équipes supplémentaires pour gérer cet afflux d'assurés.
Alternance
Enfin, comme l'an dernier, l'exécutif a choisi d'augmenter un peu les aides à l'embauche d'alternants, pour les porter à hauteur de 3,9 milliards d'euros ( contre 3,5 milliards en 2023 ). Il s'agit essentiellement de primes versées aux entreprises quand elles prennent un alternant. Et le gouvernement d'afficher ainsi son objectif d'avoir un million d'entrées de jeunes en apprentissage. Une dynamique soutenue par la dotation de 2,5 milliards d'euros prévue pour France Compétences.
L'ensemble de ces mesures seront débattues comme le reste de la loi à l'Assemblée nationale et au Sénat. Le débat promet d'être houleux, et l'exécutif se prépare à l'adoption de ce texte en ayant recours au 49.3.