France Travail, budget 2024, carburants : les chantiers explosifs de la rentrée parlementaire

Les députés attaquent leur rentrée parlementaire par un copieux programme ce lundi 25 septembre. Entre la loi France Travail et le marathon budgétaire, les séances promettent des débats enflammés cet automne. Sans majorité absolue à l'Assemblée nationale, le gouvernement a déjà prévu de dégainer une série de 49-3.
La rentrée parlementaire démarre ce lundi 25 septembre.
La rentrée parlementaire démarre ce lundi 25 septembre. (Crédits : Reuters)

La rentrée parlementaires promet des débats explosifs. Entre les premières passes d'armes attendues sur des projets de loi et les budgets, les inéluctables 49.3 et les premiers pièges tendus par le RN, les députés retrouvent ce lundi les bancs du Palais Bourbon après une première année de législature tumultueuse.

L'Assemblée nationale va examiner mercredi le projet de loi de programmation des finances publiques 2023-2027, rejeté par les députés il y a un an en première lecture. Les débats sur le projet de loi "plein emploi", adopté par le Sénat en première lecture, commenceront en session extraordinaire lundi. Les députés pourraient plancher le 9 octobre sur un projet de loi visant à permettre la vente à perte de carburants pour juguler la flambée des prix. Élisabeth Borne devrait passer encore du temps à la tribune du Palais Bourbon cet automne, avec 10 recours au 49.3 attendus à partir de mi-octobre pour faire passer sans vote les projets de budget de l'État (PLF) et de la Sécurité sociale (PLFSS).

Lire aussi« Dialogues de Bercy » : l'ombre du 49-3 plane sur le budget 2024

Rentrée "pétaradante"?

Après une première année de législature éruptive, Yaël Braun-Pivet a lancé un appel au "sursaut" collectif et à l'apaisement en cette rentrée parlementaire, pour redorer le blason écorné de l'Assemblée nationale. Mais "ça va reprendre de plus belle", pronostique une autre figure du Palais Bourbon, qui s'attend à des débats virulents dès l'ouverture de la session extraordinaire. Ça va même "être une rentrée assez pétaradante", abonde une source ministérielle, comme semble en attester les premières échauffourées en commissions cette semaine.

Premiers visés par les contempteurs du tumulte, les insoumis ne semblent pas vouloir baisser le volume. Le "ton" de LFI est "la force" du mouvement, fait valoir la cheffe des députés LFI Mathilde Panot.

Le "plein emploi" pour démarrer

Les débats sur le projet de loi "plein emploi", adopté par le Sénat en première lecture, commenceront en session extraordinaire le 25 septembre dans l'hémicycle, et devraient déborder sur la session ordinaire début octobre.

L'examen du texte en commission, farouchement combattu par la gauche, a déjà provoqué un incident de pré-rentrée, les oppositions s'insurgeant contre la tenue de débats nocturnes.

L'Assemblée nationale va devoir aussi plancher dès mercredi sur la loi de programmation des finances publiques 2023-2027, rejetée par les députés il y a un an en première lecture. S'il n'a pas le poids d'un budget, le gouvernement ne veut pas lâcher ce texte: faute d'adoption, la France serait privée de milliards d'euros de fonds de Bruxelles du plan de relance européen, affirme-t-il, faisant planer un possible recours au 49.3 dès mercredi, ou jeudi.

Le retour des niches

Ces journées à haut risque pour l'exécutif où les groupes minoritaires dictent l'agenda, vont reprendre dès le 12 octobre avec celle du Rassemblement national. Bien décidé à décrocher enfin une victoire parlementaire, le groupe présidé par Marine Le Pen tend des pièges à ses opposants avec plusieurs mesures réclamées par certains d'entre eux, sur le prix de l'énergie, l'asile pour Julian Assange, et surtout pour un meilleur accompagnement des femmes victimes d'endométriose.

Voter ou non un texte RN ? La question agite jusqu'à Renaissance, qui doit en parler en réunion de groupe mardi. Certains sont pour quand d'autres ont publiquement fermé la porte. D'autres préconisent de réécrire le texte sur l'endométriose ou espèrent qu'un décret gouvernemental viendra couper l'herbe sous le pied du RN.

Pluie de 49.3 sur les budgets

Il n'y a guère de suspense : Élisabeth Borne devrait passer encore du temps à la tribune de l'Assemblée cet l'automne, avec 10 recours au 49.3 attendus à partir de mi-octobre pour faire passer sans vote les budgets de l'État et de la Sécu. Les députés du camp présidentiel négocient déjà pour s'assurer que certaines de leurs propositions soient retenues via le 49.3.

Et les débats autour du pouvoir d'achat, les superprofits, le logement ou la transition écologique s'annoncent bouillants, avec des oppositions pressant pour qu'ils se tiennent jusqu'au bout. Chaque cartouche du gouvernement l'exposera à des motions de censure, mais les patrons des LR, dont les votes seraient indispensables, temporisent jusqu'ici.

(Avec AFP)

Commentaires 11
à écrit le 26/09/2023 à 9:52
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A propos de niches: les partis aboient, le gouvernement passe appuyé sur son 49-3.

à écrit le 25/09/2023 à 17:50
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Qu'entends-je? Le déficit va exploser? Ah! Bon! J'avais mal compris. Je fais confiance à Raymond pour m'expliquer les subtilités du point-virgule budgétaire.

à écrit le 25/09/2023 à 12:03
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Ils vont encore baffouer la représentation nationale et la volonté des français. L'inflation la revalorisation des retraites des retraites et des salaires on oublie !!!! Les prix des carburants encore des miettes et toujours pour les mêmes

à écrit le 25/09/2023 à 11:38
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Encore des 49.3? Eh bien oui les enfants, pour emprunter le passage de la démocratie à l'autocratie, il n'y a souvent qu'un pas à franchir! Le chercheur brésilien Fernando Bizzarro - de l'université de Harvard - estime que "la montée en puissance des...

à écrit le 25/09/2023 à 11:18
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On ne consent plus ! Ce système , cette politique , ce gouvernement sont une atteintes grave à l'ordre public, à la république et aux citoyens français . c'est eux le problème ! ils doivent partir et une véritable démocraties , un véritable systèm...

à écrit le 25/09/2023 à 8:08
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Marrant ce gouvernement qui utilise massivement le 49.3 mais qui pourtant trouve que nos institutions ne sont pas à remettre en question, que tout va bien que c'est normal d'utiliser à la base un outil de dernière mesure en première mesure.

à écrit le 24/09/2023 à 17:35
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On apprend dans ses cours de comm que changer le nom d'un produit qui ne marche pas ne le fera pas marcher mieux, mais bon à priori tt le monde n'est pas au courant alors va pour France travail

le 24/09/2023 à 18:04
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Détrompez vous le marketing sait faire rien qu'en changeant l'habillage ; forme , couleur il vous métamorphose un banal produit pharmaceutique par exemple en blockbuster !!!

le 25/09/2023 à 11:19
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@Churchill. La discipline de l'économie comportementale (EC) s’appuie sur des méthodologies issues de la psychologie cognitive et sociale, des neurosciences ou encore de la biologie évolutive humaine. Les travaux pionniers portent sur la rationalité ...

à écrit le 24/09/2023 à 16:29
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Notre problème français vient du fait que notre état à un mode de vie dispendieux incompatible avec la richesse du pays. Je veux dire l'absence de création de richesse depuis des décennies. Taxés de toute part, les citoyens n'ont plus les moyens de ...

le 24/09/2023 à 17:57
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"Les Français vont essayer quelqu'un qu"ils n'ont pas vu à l'oeuvre". Si vous pensez LFI ou RN/FN, c'est tout vu🤣 Melanchon ,Rousseau, Panot, M.le Pen...Jordan Bardella! Des "peintres verts", tout à la flûte pour nous jouer du pipeau. Le problème es...

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