
Premier exercice budgétaire pour le président Macron. Le gouvernement a dévoilé mercredi 27 septembre sa première feuille de route budgétaire pour l'année 2018. Le projet de loi de finances présenté en Conseil des ministres prévoit une baisse de 7 milliards d'euros d'impôts d'ici à la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron. Les crédits des ministères seront plus importants l'année prochaine, passant de 236 milliards d'euros à 240,5 milliards d'euros au total.
Plusieurs ministères voient ainsi leurs portefeuilles gouvernementaux grossir, tandis que d'autres payent le prix fort des économies promises par l'exécutif. Résumé.
Les grands gagnants
■ La Défense : +1,7 milliard d'euros
La ministre des Armées Florence Parly obtient la plus belle rallonge avec un budget porté à 34,2 milliards d'euros pour 2018, soit 1,7 milliard d'euros supplémentaire. Après le douloureux épisode de la démission du chef d'état-major des Armées Pierre de Villiers, le gouvernement tourne la page de la polémique en attribuant une enveloppe budgétaire inédite.
■ L'Education : +1,3 milliard d'euros
C'était l'un des objectifs prioritaires du candidat Macron pendant sa campagne présidentielle : l'école voit son budget dépasser la barre symbolique des 50 milliards d'euros, après 49,3 milliards en 2017. Toutefois, certains crédits seront destinés à la réorganisation du fonctionnement de l'Education nationale - numérisation de la fonction publique notamment. Il prévoit, entre autres, le recrutement annuel de 4.500 personnes pour accompagner les élèves handicapés.
■ La Justice : +260 millions d'euros
La Garde des Sceaux Nicole Belloubet peut se féliciter d'une hausse de 4% de son enveloppe budgétaire. Et bien que la hausse ne soit pas aussi impressionnante que dans les autres ministères régaliens, près de 1.000 emplois supplémentaires devraient ainsi être créés dans l'appareil judiciaire.
■ L'Intérieur : +490 millions d'euros
L'Intérieur bénéficie d'un côté des crédits alloués à la sécurité qui gagnent 210 millions, et ceux destinés à la politique d'immigration, d'asile et d'intégration qui bondissent de 280 millions.
■ L'Agriculture : + 400 millions d'euros
Alors que le monde agricole connaît une crise aussi bien nationale qu'européenne, le gouvernement multiplie les signes d'une évolution de la politique concernant l'agriculture et orientée vers le bio. 300 millions seront consacrés à une "réserve de crise".
■ L'Ecologie : +480 millions d'euros
L'enveloppe du ministère de la Transition écologique gonfle de presque 500 millions d'euros, portant son total à 10,4 milliards d'euros. Le gouvernement souhaite ainsi renforcer le soutien aux énergies renouvelables et financer l'extension du "chèque énergie" et de la prime à la conversion des véhicules polluants. 200 millions d'euros sont destinés aux infrastructures de transports
Les grands perdants
■ L'Economie et les Finances : -20 millions d'euros
Bercy voit ses crédits alloués en baisse, et sera l'un des premier ministère à contribuer à l'effort de réduction de la fonction publique désiré par l'exécutif. En 2018, 1.648 emplois seront supprimés. Cependant, quelques avantages sont réservés aux Finances, à l'approche du Brexit.
■Le Travail : -1,5 milliard d'euros
La ministre du Travail Muriel Pénicaud encaisse l'une des plus sévères restrictions budgétaires. Les aides temporaires à l'embauche vont reculer de 42%.
■ Le Logement : -1,7 milliard d'euros
La réforme des aides au logement se traduit par une baisse des crédits du ministère de la Cohésion des territoires. Cette réforme "globale en deux ans" entraînera une coupe supplémentaire de 1,5 milliard.
(avec agences)