Casino : l'AMF requiert une amende de 27,5 millions d'euros contre Rallye pour « manipulation de marchés »

L'Autorité des marchés financiers (AMF) a requis vendredi 27,5 millions d'euros d'amende contre Rallye, la maison mère de Casino, et son dirigeant Franck Hattab pour « manipulation de marchés » en raison de « diffusion d'informations fausses ou trompeuses » sur sa dette en 2018 et 2019.
Un comité de groupe de Casino doit se tenir ce vendredi, une réunion « habituelle à cette période de l'année » et sans lien avec la restructuration de sa dette ».
Un comité de groupe de Casino doit se tenir ce vendredi, une réunion « habituelle à cette période de l'année » et sans lien avec la restructuration de sa dette ». (Crédits : Reuters)

Les ennuis continuent pour Rallye, la holding de Casino. L'AMF, par l'intermédiaire de la représentante du conseil, requiert une amende de 27,5 millions d'euros pour avoir « rassuré artificiellement » les investisseurs entre mars 2018 et mai 2019. L'entreprise disait disposer de financements alors que des conditions suspensives s'appliquaient à ces lignes de crédit et pouvaient donc entraîner leur indisponibilité partielle. 25 millions d'euros sont réclamés à Rallye et 2,5 millions à Franck Hattab, son directeur général.

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Dans son document d'enregistrement universel 2022, Rallye prévenait qu'une « enquête de l'Autorité des marchés financiers » avait été « ouverte à l'automne 2018 », et que « la sanction éventuelle » dans le cadre de la procédure en cours est « susceptible de remettre en cause sa continuité d'exploitation ».

 « Une dissimulation inédite »

La représentante de l'AMF a dénoncé au cours d'une séance de la commission des sanctions de l'Autorité « une dissimulation inédite », avec « des facteurs de gravité et d'intention très forts » qui ne souffrent « d'aucune circonstance à décharge ». Criblée de près de trois milliards d'euros de dette, dont une grande partie garantie sur les actions de sa filiale Casino, Rallye n'a cessé d'assurer aux marchés durant la période que sa situation de liquidité était « solide » ou « très solide » alors qu'elle était, selon le rapporteur de l'affaire, « extrêmement fragile ».

Le remboursement de la dette étant l'enjeu principal sur Rallye durant ces quinze mois, ses publications ont manipulé le marché en participant à fixer le prix de l'action « à un niveau supérieur à ce qui aurait été en absence de diffusions d'informations fausses et trompeuses » selon le rapporteur.

Un comité de groupe de Casino se tient ce vendredi

Rallye est la holding par laquelle Jean-Charles Naouri contrôle le distributeur Casino, qui tente depuis plusieurs semaines de survivre à ses colossales dettes. Un comité de groupe doit se tenir ce vendredi, une réunion « habituelle à cette période de l'année » et sans lien avec la restructuration de sa dette », avait indiqué le 27 juin la direction de l'entreprise à l'AFP.

Les organisations syndicales pourraient néanmoins profiter de cette réunion pour interroger la direction de Casino, notamment le patron Jean-Charles Naouri, sur la situation de l'entreprise. Il a lieu quelques jours avant un troisième comité social et économique central (CSEC) extraordinaire de Distribution Casino France (DCF), l'entité dans laquelle est logée l'activité commerciale de Casino en France, consacré à la cession de 119 magasins à Intermarché.  Ce troisième CSEC est programmé le 10 juillet à Saint-Etienne. Le syndicat SNTA-FO indiquait le 22 juin que la présence d'un représentant d'Intermarché à cette occasion devait « nous éclairer sur leur propre projet et s'assurer de leur engagement de bienveillance envers tous nos collègues ».

Les syndicats sont inquiets de la cession de magasins à Intermarché, car au sein de ce groupement d'indépendants, la politique sociale dépend de chaque patron de magasin. Ils s'interrogent également sur la situation économique de Casino, au point d'initier une procédure dite de « droit d'alerte économique » pour avoir davantage d'informations sur ce point. Un expert a été mandaté dans ce cadre.

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Par ailleurs, Casino a présenté mercredi à ses créanciers les deux offres de reprise qui ont été déposées par ses prétendants, d'une part le duo de milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, d'autre part le trio Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari.

Commentaires 2
à écrit le 07/07/2023 à 18:49
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Le jour où l'économie réelle prendra le pas sur la financiarisation mondiale nous serons tous sauvés même les plus pauvres !

à écrit le 07/07/2023 à 17:13
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Ou comment tondre un chauve.

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