Rallye (maison-mère de Casino) chute en Bourse pour la reprise de sa cotation

Suspendue lundi, la cotation du groupe reprenait ce mercredi. Mais à 11H30, l'action perdait 5,42% sur le marché parisien. Mardi, la maison mère de Casino a annoncé avoir obtenu du tribunal de Commerce de Paris l'ouverture d'une procédure amiable pour tenter de renégocier avec ses créanciers son colossal endettement, qui atteint près de 3 milliards d'euros.
(Crédits : Eric Gaillard)

[Article publié le 26 octobre et mis à jour à 13h35]

Surendettée, la maison mère de Casino a obtenu mardi du tribunal de Commerce de Paris l'ouverture d'une procédure amiable d'une durée de trois mois (renouvelable) pour renégocier avec ses créanciers sa dette colossale, qui flirte avec les 3 milliards d'euros.

De quoi permettre la reprise ce mercredi de la cotation en Bourse du groupe Rallye après sa suspension lundi. Une reprise qui s'est traduite par une perte de l'action de Rallye de 5,42% aux alentours de 11H30 sur le marché parisien. L'action de Rallye valait 1,43 euro dans un marché en baisse de 0,75%. Depuis le début de l'année, l'action a perdu presque la moitié de sa valeur (-46,57%).

Rallye et ses holdings (Foncière Euris, Finatis et Euris) sont concernées par « un mandat ad hoc » (c'est-à-dire une procédure amiable). Pendant les trois mois prévus par le tribunal de Commerce de Paris, les mandataires choisis par la justice tenteront d'engager les renégociations auprès des créanciers du groupe et de sa cascade de holdings, par laquelle le PDG de Casino Jean-Charles Naouri, détient le contrôle du distributeur stéphanois. Les spécialistes sont en effet sceptiques quant à la capacité des sociétés de Jean-Charles Naouri à assumer ces importantes échéances de remboursement de dettes. Pour rappel, Rallye avait bénéficié en mai 2019 d'un placement en procédure de sauvegarde. Avec, à la clé, un remboursement des créanciers prévu via des remontées de dividendes émanant de Casino et via des cessions d'actifs.

Kretinsky prêt à prendre le contrôle

Rallye redoute qu'une procédure de conciliation de Casino puisse faire tomber dans l'escarcelle de certains de ses créanciers (dont Fimalac, déjà troisième actionnaire de Casino et propriété du milliardaire français Marc Ladreit de Lacharrière) des titres du distributeur qui servaient de garantie sur une partie de la dette de la maison mère. Pour renforcer les fonds propres de Casino et faire face aux échéances de remboursement, Fimalac s'est associé à d'autres actionnaires, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (deuxième actionnaire avec 10% du capital) et d'autres qui souhaitent conserver l'anonymat, pour proposer lundi dernier une augmentation de capital du distributeur de 1,1 milliard d'euros. Avec pour chef de file Daniel Kretinsky, prêt à apporter 750 millions d'euros, cette opération aurait pour conséquence la perte de contrôle de Casino par Jean-Charles Naouri. Une aubaine pour le distributeur, qui a perdu près de 70% de sa valeur depuis le début de l'année 2022. Casino ne vaut plus en Bourse que 670 millions d'euros environ.

Lire aussiDaniel Kretinsky au chevet de Casino, étranglé par sa dette

La solution Teract

Casino est en outre en négociations avec le groupe Teract. Créé en 2022, Teract détient des enseignes de jardinerie (Jardiland, Gamm Vert, Delbard) et de boulangerie (Boulangeries Louise). Son actionnaire majoritaire est le mastodonte de l'agro-industrie InVivo, union de 188 coopératives agricoles françaises et les hommes d'affaires Xavier Niel et Matthieu Pigasse siègent à son conseil d'administration. Teract est dirigé par un acteur important de la distribution en France, Moez-Alexandre Zouari, propriétaire de Stokomani, Maxi Bazar et actionnaire de Picard. Il est aussi l'un des principaux franchisés du groupe Casino en Ile-de-France.

Casino et Teract entendent conclure d'ici la fin du second trimestre 2023 un « accord engageant » pour la création de deux sociétés distinctes, l'une côté distribution, l'autre côté approvisionnement, l'ensemble devant constituer un « leader français de la distribution responsable et durable », proche du concept de l'enseigne Grand Frais.

Intermarché se joint aux discussions

Lundi, le groupement de magasins indépendants Intermarché, troisième acteur de la distribution en France (où Casino est 7e derrière, dans l'ordre, E.Leclerc, Carrefour, Intermarché, Système U, Auchan et Lidl), s'est joint à ces « discussions exclusives ». Intermarché, déjà allié aux achats avec Casino - les distributeurs s'allient parfois pour avoir un meilleur rapport de force dans les négociations avec leurs fournisseurs industriels -, aimerait racheter un certain nombre de supermarchés et hypermarchés Casino représentant au total plus d'1 milliard d'euros de chiffre d'affaires.

Intermarché veut aussi prendre une participation minoritaire dans l'une des entités qui serait issue des discussions, et étendre le partenariat aux achats. Ce groupement « ne peut prendre le risque d'un effondrement ou d'un dépeçage de son partenaire à l'achat », a commenté l'expert en consommation Olivier Dauvers sur son blog.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 26/04/2023 à 12:03
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Une véritables scandale de laisser des holdings pomper la société fille ( casino ) et ne pas placer Rallye en Redressement judiciaire alors que elles sont seules responsable du surendettement et ce au profit du sieur Ponzi !!!

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