COVID-19 en 24H : vaccinodromes, Borne hospitalisée, dispute Poutine-Breton...

Les contaminations au Covid-19 ne cessant d'augmenter (30.581 cas dimanche, contre 23.900 en moyenne la semaine précédente), le gouvernement va ouvrir 35 "vaccinodromes". Voici le graphique et les informations éclairantes de ces dernières 24 heures à suivre sur l'actualité Covid, en France et dans le monde.
Ce lundi, lors d'une visioconférence retransmise à la télé, le président russe Vladimir Poutine a notamment qualifié d'étranges les déclarations du commissaire européen Thierry Breton qui avait affirmé, dimanche soir sur TF1, que l'Europe n'avait pas besoin du vaccin russe anti-Covid le Spoutnik V.
Ce lundi, lors d'une visioconférence retransmise à la télé, le président russe Vladimir Poutine a notamment qualifié d'"étranges" les déclarations du commissaire européen Thierry Breton qui avait affirmé, dimanche soir sur TF1, que l'Europe n'avait pas besoin du vaccin russe anti-Covid le Spoutnik V. (Crédits : Reuters)

L'INFO À SUIVRE - Ouverture de vaccinodromes pour réduire la trop forte pression des services de réanimation en France

Le gouvernement a assuré lundi vouloir ouvrir de grands centres "pour vacciner massivement les Français" à partir d'avril, seule manière de sortir de la crise du Covid-19, qui met toujours plus les hôpitaux sous pression.

"Le service de santé des armées va travailler à développer un certain nombre de grands centres de vaccination - on peut les appeler +vaccinodromes+ ou +mégacentres+, quel que soit le nom", a annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors d'un déplacement à Epinay-sous-Sénart (Essonne).

Sans donner de date précise, le ministre a évoqué "au moins 35 centres (...) déployés à la fois par l'armée et les pompiers sur le territoire national" et d'autres avec "l'État, l'Assurance maladie", qui s'ajouteraient à la vaccination dans les hôpitaux, chez son médecin et dans les pharmacies.

Avant le démarrage de la vaccination contre le Covid-19, le gouvernement avait écarté l'idée d'utiliser de grands centres, associés à l'échec de la campagne de piqûres contre la grippe H1N1. Trois mois plus tard, la crise sanitaire s'éternise et la vaccination représente le seul espoir d'en sortir.

"Le principal frein, c'est le nombre de doses livrées, mais il devrait augmenter très fortement au cours des prochaines semaines", a déclaré dimanche au JDD le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.

Pour l'heure, et après l'interruption de l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca la semaine dernière, la France compte près de 6,2 millions de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin, dont 2,4 millions de personnes vaccinées avec deux doses, un niveau très comparable à celui de l'Italie où l'on parle à ce sujet de "désastre".

Pour autant, le gouvernement table toujours sur 10 millions de premières doses injectées mi-avril. Mais même en allant vite, on peut espérer un "impact réel" à "l'été", a prévenu dans le JDD l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique, qui conseille le gouvernement.

vaccinodrome, Amneville

[Ci-dessus: centre de vaccination à Amneville (Grand Est) le 20 mars 2021. Crédit : Nicolas Billiaux / Hans Lucas via Reuters]

Élisabeth Borne, positive au Covid, est toujours hospitalisée

La ministre du Travail Élisabeth Borne, qui avait été testée positive au Covid-19 le 14 mars dernier, "a été placée sous surveillance médicale dans un hôpital de la région parisienne", et son état de santé est "en voie d'amélioration", a indiqué le ministère lundi dans un communiqué.

L'entourage de la ministre, âgée de 59 ans, se veut "rassurant" sur son état de santé et ses services indiquent en ces termes que le travail ne s'interrompra pas:

"En lien avec la ministre et avec l'appui de son cabinet, Brigitte Klinkert, ministre déléguée chargée de l'Insertion, et Laurent Pietraszewski, secrétaire d'Etat chargé des Retraites et de la Santé au travail, assurent la continuité des dossiers et du travail gouvernemental."

Elisabeth Borne,

[Élisabeth Borne le 8 mars 2021 lors d'une conférence à L'Ascenseur, un incubateur de startups parisien. Photo by Eliot Blondet/Abacapress via Reuters]

LE CHIFFRE - 30.581 nouveaux cas de Covid-19 dimanche

La campagne de vaccination a permis de faire nettement baisser le nombre de victimes du Covid-19 en EHPAD, mais près de 2.000 personnes infectées par le coronavirus sont encore décédées la semaine dernière, portant le total en France à plus de 92.000 morts.

Car le virus circule toujours activement. Avec encore 30.581 nouveaux cas de Covid-19 comptabilisés dimanche par Santé publique France, la moyenne de la semaine passée s'élève à plus de 29.000 cas par jour, contre 23.900 la semaine précédente.

LA PHRASE - « Je pense que ce serait une mesure très rétrograde » de bloquer les exportations de vaccins AstraZeneca

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a menacé samedi de bloquer les exportations du vaccin développé avec l'université britannique d'Oxford si le bloc ne recevait pas d'abord les livraisons promises par le groupe pharmaceutique.

L'Irlande a exprimé lundi sa vive opposition à un éventuel blocage par l'Union européenne, qui serait "très rétrograde", des vaccins anti-Covid fabriqués sur son territoire, Londres se disant pour sa part confiant que cette menace ne sera pas mise à exécution.

"Je suis vraiment contre. Je pense que ce serait une mesure très rétrograde", a déclaré le dirigeant irlandais Micheal Martin sur la chaîne nationale RTE.

"Il est absolument vital que nous gardions les chaînes d'approvisionnement ouvertes", a plaidé Micheal Martin, malgré les "tensions énormes" entre Bruxelles et AstraZeneca, qui "n'a pas rempli son contrat".

Cette prise de position ferme de Dublin intervient à trois jours d'un sommet européen des 27 et en plein bras de fer entre Bruxelles et le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca sur l'approvisionnement de l'UE en vaccins, bien inférieur aux attentes initiales.

LE GRAPHIQUE - Avec le bazooka des aides, l'aggravation du chômage est moins visible qu'en 2008

Avec l'adoption d'une politique du « quoi qu'il en coûte », selon la formule d'Emmanuel Macron, les trésoreries des entreprises ainsi que l'emploi ont été relativement épargnés. Le taux de chômage atteint 8% en 2020, contre 8,4% en 2019, selon l'Insee. De plus, la Banque de France a revu le 16 mars à la baisse sa prévision de taux de chômage pour fin 2021, à 8,9% contre 10% précédemment. En comparaison, le taux de chômage avait bondi à 9,1% en 2009 contre 7,4% en 2008, puis avait dépassé les 10% en 2013, pour ne redescendre que trois ans plus tard.

Toutefois, ce sont les mesures de chômage partiels et les aides aux entreprises qui ont permis de retenir l'hécatombe sur le front de l'emploi, et maintiennent encore l'économie sous perfusion. Les banques ont déjà accordé pour près de 134 milliards d'euros de PGE depuis le début de la crise à près de 659.000 entreprises, et beaucoup craignent aujourd'hui la fin des aides gouvernementales en sortie de crise. Selon les greffiers, 16.000 entreprises n'ont pas sollicité de redressement, de liquidation ou de sauvegarde en 2020, alors qu'elles l'auraient fait en temps normal. De plus, en sortie de crise sanitaire se posera également la question des arriérés de paiement sur les cotisations sociales et fiscales reportées, mais pas annulées, depuis l'année dernière.

Lire aussi : Dette Covid: la commission Arthuis prône une règle d'or sur la dépense

Made with Flourish

EN RÉGIONS - Le laboratoire VirPath et la société VirHealth ont testé l'efficacité de deux purificateurs d'air contre le SARS-CoV-2

Alors que le premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi dernier de nouvelles mesures de confinement dans 16 départements, le laboratoire de recherche VirPath et la société VirHealth ont testé l'efficacité de deux purificateurs d'air contre le SARS-CoV-2.

À l'automne dernier, la Région Auvergne-Rhône-Alpes avait annoncé le déblocage d'une enveloppe de 10 millions d'euros pour installer des purificateurs d'air au sein des lycées et les écoles. Prenant exemple sur l'Allemagne, qui avait elle aussi mis en place un plan de 500 millions d'euros visant à améliorer ses systèmes de ventilation des bâtiments publics, en dotant ses écoles de purificateurs d'air.

| Lire la suite : Purificateurs d'air : les enseignements de l'étude en milieu clos menée en AuRA

À L'ÉTRANGER - L'OMS dénonce l'inégalité d'accès aux vaccins entre pays riches et pays pauvres qui se creuse de manière "grotesque"

L'inégalité d'accès aux vaccins contre le Covid-19 entre les pays riches et pauvres "se creuse" et devient "grotesque", a affirmé lundi le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

"En janvier, j'ai déclaré que le monde était au bord d'un échec moral catastrophique si des mesures urgentes n'étaient pas prises pour assurer une distribution équitable des vaccins anti-Covid. Nous avons les moyens d'éviter cet échec, mais il est choquant de constater à quel point peu de choses ont été faites pour l'éviter", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, en conférence de presse, rapporte l'AFP.

Lire aussi : Le G20 promet un accès équitable pour tous aux vaccins

À l'approche du sommet des 27, Poutine conteste les critiques "étranges" de Breton contre le Spoutnik V et dénonce l'attitude conflictuelle de l'UE

Ce lundi, lors d'une visioconférence retransmise à la télé, le président russe Vladimir Poutine a qualifié d'"étranges" les déclarations du commissaire européen Thierry Breton qui avait affirmé, dimanche soir sur TF1, que l'Europe n'avait pas besoin de vaccin russe anti-Covid.

"Nous ne forçons personne à faire quoi que ce soit (...) mais nous nous interrogeons sur les intérêts que défendent ces gens, ceux des entreprises pharmaceutiques ou ceux des citoyens européens?", a affirmé M. Poutine.

Par ailleurs, le président russe, 68 ans, a affirmé "avoir l'intention" de se faire vacciner mardi, une annonce longuement attendue alors qu'il avait fait une promesse en ce sens en décembre dernier.

Il n'a toutefois pas précisé s'il se ferait injecter le Spoutnik V, le premier développé par la Russie, qui a entretemps annoncé en avoir conçu deux autres.

Mais le président russe n'a pas caché les difficultés de son pays à produire le vaccin en quantité :

"Spoutnik V est un vaccin en complément, nous avons 350 millions de doses", a-t-il déclaré, assurant que "les Russes ont un mal fou à le fabriquer et (qu')il faudra sans doute les aider".

Lire aussi : Spoutnik V: incapable de produire assez de doses, Moscou signe des contrats à tour de bras avec l'Inde

Vladimir Poutine a, lors d'un entretien téléphonique avec le président du Conseil européen Charles Michel, a dénoncé lundi la position "conflictuelle" de l'UE à l'égard de la Russie. Mais durant cette même conversation, Charles Michel a répliqué en imputant à la Russie la dégradation des relations, appelant à des "progrès soutenus" sur les droits humains, ainsi qu'à "la cessation des cyberattaques" contre des Etats membres, selon un communiqué du Conseil européen.

Lire aussi : "Vaccin de singe": l'UE accuse la Russie de calomnier les concurrents de son Spoutnik V pour préserver ses parts de marché

Cette conversation intervenait avant le sommet des 27 qui devrait déboucher jeudi et vendredi sur de nouvelles sanctions contre Moscou pour ses violations des droits humains.

Les Occidentaux voient avec méfiance la diplomatie vaccinale de la Russie, bien que Spoutnik V semble convaincre les experts indépendants. En février, la revue scientifique The Lancet avait ainsi confirmé son efficacité.

À l'heure où une demande d'homologation est examinée par l'Agence européenne des médicaments (AEM), un groupe d'experts de l'agence est attendu en Russie le 10 avril pour étudier les essais cliniques effectués pour le Spoutnik V, selon le ministre russe de la Santé Mikhaïl Mourachko.

Début mars, la présidente du conseil de direction de l'AEM, Christa Wirthumer-Hoche, avait "déconseillé" aux pays membres de l'UE d'autoriser en urgence le vaccin, invoquant des données insuffisantes à ce stade alors que plusieurs pays européens (Hongrie, Slovaquie, République tchèque) l'ont commandé.

Lire aussi : Avec le vaccin Spoutnik V, certains pays européens jouent à la "roulette russe" selon l'EMA

(avec les agences AFP et Reuters)

Commentaire 1
à écrit le 23/03/2021 à 8:37
Signaler
Je compte beaucoup sur Breton et ses grosses paluches pour faire s'effondrer l'UERSS, empire prévu pour durer mille ans encore plus rapidement ! Ah ils l'ont voulu hein !? ^^ En ce qui concerne Borne, tout le monde s'en fout ne vous fatiguez pas...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.