Plus d'un mois d'écart avec les taux de vaccination au Royaume-Uni voisin... loin derrière Israël ou encore les États-Unis... L'Union européenne est de plus en plus mise sous la pression des comparaisons, au moment où les États membres sont contraints de se reconfiner. Elle a donc choisi d'envoyer son émissaire, le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton, pour défendre sa stratégie. Au JT de TF1, celui-ci a affirmé dimanche que l'Europe peut avoir atteint l'immunité collective au 14 juillet, en soulignant la hausse prévue des livraisons de vaccins.
"Prenons une date symbolique: le 14 juillet nous avons la possibilité d'atteindre l'immunité au niveau du continent", a-t-il déclaré. Ce choix du symbole populaire n'est pas sans rappeler une autre promesse, celle de Joe Biden, qui a assuré également aux Américains "une indépendance" du virus le 4 juillet, jour de la fête nationale.
"C'est la dernière ligne droite parce que nous savons que pour vaincre cette pandémie, une seule solution: se faire vacciner. Les vaccins arrivent, ils seront là", a assuré Thierry Breton alors que l'Union a acheté plus tardivement les doses que la Grande-Bretagne par exemple, et qu'elle a subi des retards de livraison.
Des disparités au sein de l'Union
"Entre le mois de mars et le mois de juin, on va livrer entre 300 et 350 millions de doses de vaccin", a-t-il encore détaillé.
Le commissaire européen a précisé la montée en cadence des livraisons attendues en Europe, avec 60 millions de doses livrées en mars, 100 millions en avril, 120 millions en mai...
Selon lui, ce sont 55 usines qui fabriquent désormais des vaccins en Europe.
Concernant le possibilité de faire appel au vaccin développé par la Russie et déjà commandé par certains États membres de l'UE, telle la Hongrie, Thierry Breton a rejeté cette possibilité : "On n'aura absolument pas besoin de Spoutnik V (...) pas d'autres vaccins non plus", a dit le commissaire européen. "Il faut maintenant que ceux qui sont là soient produits en masse et administrés en masse (...) Spoutnik V, les Russes ont un mal fou à le fabriquer."
Reste que les disparités en dehors et au sein même de l'Union restent importantes, comme le montre, en date du 20 mars, les niveaux de vaccination sur le site Our World in Data. Et de l'avancée des vaccination va dépendre la levée des restrictions et donc la reprise économique. Mi-février Bruxelles a revu à la baisse sa prévision de croissance, à 3,8% en 2021, contre 4,2% anticipé à l'automne. En 2020, son économie s'était contractée de 6,8%.
(Avec AFP et Reuters)