La vaccination en Lombardie, la région la plus riche d'Italie, est un "désastre" selon des élus

L'Italie, comme le reste de l'UE, connaît un manque de vaccins, mais les ratés en Lombardie, l'une des régions les plus riches et censée être parmi les plus efficaces, sont particulièrement criants. C'est "un désastre, depuis le début", a déclaré la maire de Crema, Stefania Bonaldi, au journal La Repubblica. Tenue pour responsable de ce chaos organisationnel, l'entreprise Aria, qui pilote le système défaillant de réservation du programme vaccinal, est dans le collimateur du président de la Lombardie qui réclame la démission de son conseil d'administration.
Dans un système de santé publique qui laisse une grande marge de manœuvre aux régions, la coordination des priorités a fait défaut. Un peu moins de 2,5 millions de personnes sont actuellement complètement vaccinées. Le Premier ministre Mario Draghi, a promis d'utiliser tous les moyens pour lutter contre le Covid et une augmentation massive des vaccinations.
Dans un système de santé publique qui laisse une grande marge de manœuvre aux régions, la coordination des priorités a fait défaut. Un peu moins de 2,5 millions de personnes sont actuellement complètement vaccinées. Le Premier ministre Mario Draghi, a promis d'utiliser "tous les moyens" pour lutter contre le Covid et une augmentation massive des vaccinations. (Crédits : GUGLIELMO MANGIAPANE)

[Article publié le 22.02.2021 à 13:16 et mis à jour à 15:29 avec annulation du conseil d'administration d'Aria]

La campagne de vaccination vire au "désastre" en raison d'un système de réservation défectueux en Lombardie (nord), la région italienne la plus touchée par la pandémie de coronavirus, ont admis lundi des responsables politiques locaux.

La Lombardie était l'épicentre de l'épidémie il y a 13 mois et reste encore aujourd'hui la région comptant le plus grand nombre de cas.

C'est "un désastre, depuis le début", a déclaré la maire de Crema, Stefania Bonaldi, au journal La Repubblica.

Système de réservation défaillant

À Crémone, le chef-lieu provincial proche de Crema, le centre de vaccination était presque vide pendant le week-end, car les personnes censées se faire vacciner n'ont pas reçu le message leur indiquant de se présenter.

Des fonctionnaires locaux ont dû consulter le registre d'état civil et appeler les gens un par un, et un maire a emprunté un minibus pour aller chercher les personnes âgées à leur domicile.

"Hier, j'ai emmené 20 d'entre eux (pour le vaccin), aujourd'hui 30, plus une quinzaine d'enseignants", a déclaré Giuseppe Papa, maire de San Bassano, dans une autre interview à "La Repubblica".

La ministre régionale de la santé de Lombardie, Letizia Moratti, a promis dimanche de prendre des "décisions rapides et drastiques" pour remédier à cette situation "inacceptable".

Le président de la Lombardie réclame la démission du conseil d'administration d'Aria

Et lundi, le président de la Lombardie, Attilio Fontana, a enfoncé le clou, demandant au conseil conseil d'administration d'Aria, la société détenue entièrement par la région et chargée, entre autres, des réservations des vaccinations, de démissionner.

"Dans le cas contraire, je déciderai l'annulation (des nominations) en confiant au directeur général la gestion de la société", a-t-il dit devant la presse.

[Photo ci-dessous : Attilio Fontana assiste le 21 février 2021 à Codogno (région de de Milan) à l'inauguration du mémorial dédié aux victimes du COVID au début de la pandémie. Crédit SIPA USA via Reuters].

Attilio Fontana, Lombardie

L'Italie, comme le reste de l'UE, connaît un manque de vaccins, mais les ratés en Lombardie, l'une des régions les plus riches et censée être parmi les plus efficaces, sont particulièrement criants.

Moins de 2,5 millions de personnes vaccinées complètement

Le pays, où près de 105.000 personnes sont mortes du Covid-19, a administré 7,8 millions de doses et vacciné complètement un peu moins de 2,5 millions de personnes, sur une population de 60 millions d'habitants.

Dans un système de santé publique qui laisse une grande marge de manœuvre aux régions, la coordination des priorités a fait défaut, malgré une recommandation nationale de se concentrer sur les plus de 80 ans.

Le pourcentage d'entre eux ayant reçu les deux doses de vaccin varie ainsi de 36,5% dans le Haut-Adige à 2,6% en Sardaigne, selon l'organisme indépendant de réflexion sur la santé GIMBE.

Le Premier ministre Mario Draghi, a promis d'utiliser "tous les moyens" pour lutter contre la pandémie et une augmentation massive des vaccinations.

Lire aussi : L'Italie bloque l'exportation de vaccins AstraZeneca vers l'Australie, produits en UE

Le gouvernement s'est fixé pour objectif de tripler le nombre de vaccinations à 500.000 par jour d'ici la mi-avril, et de vacciner complètement 80 % de la population d'ici la mi-septembre.

Lire aussi : Les cinq défis de Mario Draghi pour remettre l'Italie en piste

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Commentaires 4
à écrit le 22/03/2021 à 21:24
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Ça ne peut pas être pire qu'en France,tout de même ! Il en va de notre prestige !

à écrit le 22/03/2021 à 18:54
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Arriver à faire pire que le bordel gouvernemental Français, il faut le faire !

à écrit le 22/03/2021 à 14:11
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Ben heureusement que Trump va revenir sur Tweeter hein, c'est vraiment de plus en plus lassant cette crise politico-sanitaire... encore si c'est nous qui l'avions voulu mais même pas ! Ils sont partis tous à fond dans la mauvaise direction ! Enf...

le 22/03/2021 à 20:13
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Trump ne va pas revenir sur Tweeter mais sur un autre réseau qui va être créé pour lui (Trumweeter ? :-) ). "sauf la Suède qui elle a fait ce qu'il fallait faire" lors de la première vague (les décès étaient principalement dans leurs ehpad) puis s'e...

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