Covid, pouvoir d'achat... Macron défend son bilan, les oppositions fulminent

Dans une interview accordée à TF1, Emmanuel Macron, qui n'a pas encore officialisé sa candidature à l'élection présidentielle d'avril 2022, s'est dit mercredi toujours aussi déterminé à réformer la France, tout en promettant de tenir davantage compte des craintes des Français.
Le président de la République s'est engagé à relancer la réforme des retraites, qu'il a qualifiée d'indispensable pour équilibrer les comptes du pays, mais il a jugé trop anxiogène de supprimer tous les régimes spéciaux, dont la disparition annoncée avait grandement contribué à mobiliser les syndicats pendant l'hiver 2019-2020.
Le président de la République s'est engagé à relancer la réforme des retraites, qu'il a qualifiée d'"indispensable" pour équilibrer les comptes du pays, mais il a jugé trop "anxiogène" de supprimer tous les régimes spéciaux, dont la disparition annoncée avait grandement contribué à mobiliser les syndicats pendant l'hiver 2019-2020. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

À seulement quatre mois du premier tour de la présidentielle, l'interview télévisée est toujours un moment délicat pour un président en exercice. Surtout qu'Emmanuel Macron, même s'il a prévu de se présenter à la magistrature suprême dans les prochaines semaines, doit jongler entre sa casquette de chef d'État et celle de candidat. Lors de son entretien télévisé accordé à TF1 et LCI mercredi soir, Emmanuel Macron a défendu le bilan de son quinquennat, en laissant transpirer son envie de rester à l'Élysée cinq ans de plus, sans toutefois officialiser sa candidature. Tout en dressant un tableau favorable de son action, le chef de l'État a reconnu avoir fait quelques erreurs et, surtout, "avoir appris" des différentes crises qu'il a affrontées depuis 2017. Il faut dire que la résurgence de la pandémie ces dernières semaines pourrait encore compliquer la fin de son mandat fortement secoué par les vagues à répétition.

Mea culpa

Évoquant à plusieurs reprises le quotidien difficile du personnel hospitalier ou de certains "gilets jaunes", dont les manifestations ont marqué son quinquennat, Emmanuel Macron a fait un mea culpa à demi-mots, reconnaissant avoir pu tenir des propos qui ont heurté certains de ses compatriotes. "Il y a des mots qui peuvent blesser et je pense que ce n'est jamais bon, et c'est même inacceptable; le respect fait partie de la vie politique, et donc j'ai appris", a assuré le chef de l'État.

"Je pense que dans certains de mes propos, j'ai blessé des gens et je pense qu'on peut bouger les choses sans blesser des gens et c'est ça que je ne referai plus parce que, au moment où je l'ai fait, je n'ai pas mesuré que je blessais."

Le pouvoir d'achat, enjeu crucial de la présidentielle

La flambée des prix de l'énergie a remis au centre des débats la question du pouvoir d'achat. La montée des prix du gaz et des carburants pèsent sur le porte-monnaie des Français à hauteur de 40 euros en moyenne, selon une récente étude de l'Insee. Lors de l'échange avec les journalistes, le locataire de l'Élysée a déclaré :

"Sur le pouvoir d'achat, soyons honnêtes sur ce qui a été fait: il n'y a jamais eu une telle baisse de la fiscalité pour les classes moyennes [...] Les plus riches comme les plus pauvres, tout le monde a vu son pouvoir d'achat augmenter."

Sur ce dernier point, les différentes études dévoilées depuis le mois de septembre ne tirent pas vraiment le même constat que le président Macron.

Dans une étude de la direction générale du Trésor, Bercy avait montré que l'ensemble de la population française découpée en déciles avait globalement vu son revenu augmenter sur l'ensemble du quinquennat. Plus récemment, les économistes de l'Institut des politiques publiques, qui avaient divisé la population française en centiles, ont montré que les individus en bas de la distribution avaient enregistré une baisse de leur revenu. À l'opposé, le sommet de la pyramide avait connu une hausse relativement élevée par rapport aux autres catégories.

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Retraites : vers trois grands régimes

Emmanuel Macron a réitéré mercredi sa volonté d'aller "vers une sortie" des régimes spéciaux de retraites, tout en reconnaissant que les faire passer de 42 à un seul, comme il en avait l'intention initialement, est "trop anxiogène". "Il nous faut aller vers un système simplifié" avec "grosso modo trois grands régimes", pour la fonction publique, pour les salariés du privé et pour les indépendants, a-t-il exposé lors de cet entretien télévisé sur TF1 et LCI.

"Nous avons besoin de conduire cette réforme", mais "je ne pense pas qu'il faille exactement faire la même réforme que celle qui était envisagée" et qui, "s'il n'y avait pas eu l'épidémie" de Covid-19 en 2020, "serait allée à son terme, c'est évident", a-t-il souligné. "Il faut simplifier nos règles et (...) qu'on aille tous vers une sortie de ce qu'on appelle des régimes spéciaux", a-t-il expliqué, rappelant que la France compte "42 régimes aujourd'hui".

En revanche, en faire un seul, "ce qui était mon projet initial, je crois que c'est trop anxiogène, mais je pense qu'il nous faut aller vers un système simplifié où pour la fonction publique, pour les salariés [du privé, Ndlr] et puis pour les indépendants, on a grosso modo trois grands régimes", a développé Emmanuel Macron.

Par ailleurs, "on doit être préparés à l'idée qu'il faut travailler plus longtemps", même si placer le curseur doit être "le fruit d'un débat démocratique", et même si "ça ne signifie pas la même réalité pour tout un chacun", a insisté le président de la République.

Il a notamment cité "un conducteur poids lourd", "une auxiliaire de vie qui fait plus de 150 kilomètres chaque jour", ou "quelqu'un qui travaille à la chaîne", et jugé nécessaire d'"adapter ce temps de vie au travail (...) aux difficultés de certaines tâches". "On doit aussi sans doute repenser ce qu'est le travail des seniors, ce qui est un vrai défi de société", a enfin relevé Emmanuel Macron.

Les opposants tirent à boulets rouges sur la prestation du président

Cette émission intitulée "Où va la France?", enregistrée dimanche dans la salle des fêtes de l'Élysée et diffusée hier soir, a déclenché de vives réactions tant chez les adversaires que chez les partisans du président à moins de quatre mois de la présidentielle. L'opposition a dénoncé une atteinte à l'"équité" du temps de parole tandis que la majorité défendait le droit du président à s'expliquer face aux Français.

Plusieurs prétendants à l'Élysée ont fait appel à l'arbitre, en saisissant le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Réagissant à chaud, le socialiste Boris Vallaud a déclaré voir dans cette émission un "confessionnal à ciel ouvert et pas une idée neuve".

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) a dénoncé "un monologue" et "une fausse humilité" "difficilement supportables à une heure tardive" tandis que Geoffroy Didier (LR) a jugé que "l'autosatisfaction d'Emmanuel Macron sur le chômage met mal à l'aise" alors que "20% des jeunes sont sans emploi".

(avec agences)

Commentaires 16
à écrit le 17/12/2021 à 11:10
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La France n'a plus un rond. Ce sont les États industriels qui produisent qui ont des ronds. Nous désormais on a des moulins à paroles qui distribuent de l'argent imprimé.

à écrit le 17/12/2021 à 2:17
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Il est grand temps de virer ce Narcisse. Les francais sauront-ils le comprendre ?

à écrit le 16/12/2021 à 22:32
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Il a surtout cramé la caisse. Plus facile de faire des chèques à tout va que de réformer et moderniser l'État.

à écrit le 16/12/2021 à 17:09
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Sur la télé de son copain Bouygues, une télé de maçon ?

le 17/12/2021 à 4:05
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@ Fredo 3040. Nous ne devons pas lire la meme presse. En Chine Evergrande et tant d'autres groupes du BTP en faillite ce qui fait entrer le pays dans une spirale inflationniste extreme. Il s'agit des meme maux a une echelle equivalente a celle de l'E...

à écrit le 16/12/2021 à 15:53
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Le président eisenhower en personne a sonné l'alarme en prédisant ce qui est à l'œuvre aujourd'hui, c'est à dire la main mise de trop puissants groupes privés sur le politique. La Chine a déjà gagné la guerre, car c'en est une, du fait que les politi...

à écrit le 16/12/2021 à 14:46
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OU sont ses promesses de réduire le nombre de deputes et sénateurs ,,,,il désapprouvé le diminution de fonctionnaires POURTANT PAR EX à quoi sert l'equipe BAYROU , pourquoi en Allemagne dans les hôpitaux 25% d'administratifs et 32 % en France , p...

le 16/12/2021 à 17:12
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Et pourtant : « Le gouvernement Castox est le plus couteux de l’histoire de la Vème république ! » selon René Dosière, spécialiste du chiffrage des dépenses publiques. « le nombre de conseillés ministériels a explosé en 2021 passant de 354 à 570 » ...

le 16/12/2021 à 20:01
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" pourquoi avoir renomme 30 nouveaux sous préfet" Pour avoir des gens à sa botte qui appliqueront ensuite ses décisions sur le covid par exemple.En effet, le préfet incarne l’État sur le territoire. L’article 72 de la Constitution en fait le repré...

à écrit le 16/12/2021 à 14:30
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J'ai tout foiré pendant 5 ans, je vous ai éborgné, insulté, foutu de vos gueules, ruinés, réprimés, piqués a faire un concours de titre d'anticorps laissez moi encore 5 ans pour achever le désastre car j'ai changé. Bien sur mon juju.

à écrit le 16/12/2021 à 13:38
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Nous voilà presque 18 mois en arrière. Passe ou pas passe, vacciné ou pas nos états desunis et démunis d europe introduisent à tour de rôle de nouvelles restrictions. Après le Portugal, l'Italie, voilà la Grèce...sous peu, plus aucun européen ...

à écrit le 16/12/2021 à 13:37
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Nous voilà presque 18 mois en arrière. Passe ou pas passe, vacciné ou pas non états desunis et démunis d europe introduisent à tour de rôle de nouvelles restrictions. Après le Portugal, l'Italie, voilà la Grèce...sous peu, plus aucun européen ...

le 17/12/2021 à 4:08
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Faites comme tous ceux qui ont eu un peu de courage. Bouclez votre sac et quittez cette europe mortifere avant le crash qui s'annonce.

le 17/12/2021 à 13:18
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réponse à matins calmes Et si l'on demandait à tout ces migrants irréguliers ou pas à faire de même : reprendre leur sac de couchage et quitter cette France (et même cette UE - pas Europe) habitée de racistes, de xénophobes et d'hommes et de femmes ...

à écrit le 16/12/2021 à 12:43
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Ayant voté pour lui par défaut au second tour; Mon avis au vu de sa pitoyable gestion du covid: il devrait finir en prison. Ou en est-on du multiple scandale..... entre autre étouffé par la presse.. du Bamlanivimab ? De l'entourage ? Avant de pa...

à écrit le 16/12/2021 à 12:38
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En effet il a muri en 5 ans mais comme tous les présidents de la république françaises qui physiquement ont prit 15 ans alors que ne dirigeant notre pays que 5 ans, c'est vrai pour Macron mais aussi Hollande et Sarkozy, Chirac et Mitterrand qui ont t...

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