Crédit immobilier : chute des montants accordés au second trimestre

La chute du montant des crédits immobiliers accordés s'est accentuée ces derniers mois mais cela pourrait repartir à la hausse l'année prochaine.
Selon le courtier Meilleurtaux, la demande de prêts a baissé de 20% sur un an au premier semestre, notamment du fait de la hausse des taux.
Selon le courtier Meilleurtaux, la demande de prêts a baissé de 20% sur un an au premier semestre, notamment du fait de la hausse des taux. (Crédits : DR)

Gros coup de frein sur le crédits immobiliers. Au second trimestre, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA, leur « production » s'est effondrée de 40,8% par rapport à la même période de 2022.

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Avec 150 milliards d'euros de prêts attendus pour l'ensemble de l'année 2023, elle reviendrait au niveau de 2015, a commenté lors d'une conférence Michel Mouillart, professeur d'économie et responsable de la présentation des résultats de l'étude. Alors que la Banque de France présente souvent le ralentissement du marché comme une « normalisation » après un cycle d'année faste, l'expert a balayé cette interprétation, évoquant « un effondrement » et non « pas un assainissement » ou « un atterrissage ».

La banque centrale et l'Observatoire s'opposent depuis plusieurs années sur les chiffres et la méthodologie. Pour 2022, l'Observatoire avait ainsi évoqué une baisse d'environ 20% tandis que la Banque de France parlait d'un repli de 3%. Si la banque centrale remonte l'ensemble des données de crédit et est donc plus précise, l'Observatoire considère que ses résultats souffrent d'un décalage de plusieurs mois avec la réalité de la situation.

La demande de prêts a baissé de 20% sur un an (Meilleurtaux)

De son côté, le courtier Meilleurtaux estime que la demande de prêts a baissé de 20% sur un an au premier semestre, notamment du fait de la hausse des taux. Le taux moyen des nouveaux crédits immobiliers est passé de 1,20% en janvier 2021 à 3,08% en mai, selon les données de la Banque de France. Cette hausse rapide s'explique par la politique des banques centrales pour contrer l'inflation, qui renchérit le coût de l'argent pour les banques, ces dernières le répercutant à leurs clients pour conserver leurs marges. Ce taux moyen est cependant « toujours en retrait par rapport aux taux moyens pratiqués dans les autres grands pays de la zone euro », a souligné la Banque de France dans sa publication.

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Les légères baisses des prix de l'immobilier « n'ont pas du tout compensé la baisse de la capacité d'emprunt », a souligné pour sa part Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux. Le nombre de dossiers non finançables, du fait d'un taux d'endettement bien supérieur à celui exigé par les autorités est ainsi passé de 22% en janvier 2021 à 33% en juin 2023, selon le courtier.

« A l'automne, nous aurons atteint le fond de la piscine »

Une lueur d'optimisme cependant : « il est probable qu'à l'automne, nous aurons atteint le fond de la piscine » et « un redémarrage lent de la production de crédit » peut être attendu pour l'été 2024, a noté Michel Mouillart. Selon Maël Bernier, si les taux d'intérêt sont attendus à 4% à l'automne, il est probable qu'ils se stabilisent un certain temps sur ce « palier » permettant au secteur de reprendre un peu d'air, surtout si les banques commencent à revenir sur le marché du crédit immobilier, qu'elles avaient délaissé ces derniers mois.

Par ailleurs, le taux d'usure, qui fixe le plafond du coût de l'emprunt pour les nouveaux crédits, a été relevé au 1er juillet à 5,09% contre 4,68% jusqu'alors, pour les prêts immobiliers à taux fixe d'une durée de 20 ans et plus. Pour un emprunt inférieur à 10 ans, le taux maximum légal d'un crédit immobilier passera en juillet à 4,11% (contre 3,99% actuellement) et celui pour un emprunt entre 10 et 20 ans à 4,84% (contre 4,45%).

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 12/07/2023 à 10:16
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Je me souviens à Nantes avoir fait une proposition cach sans prêt 500k€ pour une maison, des acheteurs l'ont eu avec un prêt de 550 k€, il faut être dingue pour s'endetter autant ...

à écrit le 11/07/2023 à 16:42
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il se dit dans les milieux bien informés que les banques préfèrent placés l argent ailleurs et attendent septembre pour reprendre leurs activités auprès des clients potentiels je dis ça je dis rien

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