Immobilier ancien : les prix décrochent selon les agences

Les prix de l'immobilier ancien commencent à baisser sur l'ensemble de la France, selon les baromètres trimestriels des réseaux d'agences. Ils sont plombés par l'augmentation du coût des crédits qui freine le rythme des ventes puisque certains acquéreurs n'arrivent pas à décrocher de prêt. Ce ne serait d'ailleurs que le début d'une « période de transition » selon le président du réseau d'agences Orpi.
Les réseaux d'agences immobilières font tous état d'un marché français de l'ancien qui ralentit, avec un nombre de transactions en recul et des délais de vente qui s'allongent.
Les réseaux d'agences immobilières font tous état d'un marché français de l'ancien qui ralentit, avec un nombre de transactions en recul et des délais de vente qui s'allongent. (Crédits : DR)

Le prix du mètre carré au premier semestre 2023 s'est replié en France. De 2% en un an, selon Laforêt, qui l'évalue à 3.447 euros en moyenne. Pour Century 21, ils se sont infléchis de 1,7% pour les appartements (4.198 euros), tandis qu'ils continuent de progresser pour les maisons (+0,9%, 2.636 euros).

A l'unanimité, les réseaux d'agences font état d'un marché qui ralentit, avec un nombre de transactions en recul et des délais de vente qui s'allongent. En juin, la fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) a constaté une chute de 15% des transactions immobilières sur un an, « soit la deuxième plus forte baisse annuelle des ventes depuis 1990 », rappelle l'organisme. Ce brusque coup de frein au marché immobilier a d'ailleurs déjà provoqué une hausse de 84% des faillites d'agences immobilières entre le premier trimestre 2022 et le premier trimestre 2023.

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 Et si jusqu'ici, les prix tenaient avec une hausse moyenne de 2,9% sur un an au 1er juin 2023, sur l'ensemble du parc français après +6,3% en 2022 et +7% en 2021, la fédération a là aussi constaté un retournement d'ampleur : -1% sur les trois derniers mois. Cela confirme la tendance enregistrée sur le début de l'année 2023. L'indice Notaires-Insee, qui fait référence, a mis en avant une baisse de 0,2% des prix de l'immobilier ancien au premier trimestre. Ce qui n'était plus arrivé depuis juin 2015.

« Période de transition »

La cause principale de ce phénomène est assez simple à trouver : la flambée du coût des crédits immobiliers. Ces derniers augmentent sous l'effet de taux d'intérêt en forte remontée, résultat direct de la politique de resserrement monétaire mis en place par la Banque centrale européenne pour freiner l'inflation.

Conséquence : des primo-accédants, qui doivent emprunter pour financer leur achat, se retrouvent exclus du marché, et restent dans leur logement plus longtemps, grippant le marché de la location à son tour. Ce sont donc plutôt les « secundo-accédants », ceux qui vendent leur résidence principale pour en acheter une autre, qui animent le marché.

À noter également que les marges de négociation augmentent : les biens partent en moyenne pour 5,25% de moins que le prix affiché au départ, selon Laforêt, et pour environ 3,5% de moins pour le réseau d'agences Orpi. Certains propriétaires renoncent alors à vendre s'ils n'y sont pas contraints par un accident de la vie (divorce, succession...).

« Les vendeurs n'ont pas encore accepté l'idée que le marché avait changé », juge auprès de l'AFP Guillaume Martinaud, président d'Orpi. Et d'ajouter : « On est dans une période de transition » qui devrait aboutir à une baisse plus nette des prix.

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Moins de pouvoir d'achat, moins de surface de bien

Les acquéreurs sont aussi contraints au sacrifice. Car entre l'inflation et la hausse des taux d'intérêt, leur pouvoir d'achat est amoindri. Et c'est sur la surface du bien acheté qu'ils font des concessions d'après Century 21. Elle a en effet baissé de 1,1 mètre carré pour les appartements et de 1,9 mètre carré pour les maisons.

« C'est la surface qui sert de régulateur, clairement. Et les Français ont utilisé ce levier-là comme un élément de régulation de leurs achats », a résumé en conférence de presse le président du réseau, Charles Marinakis.

Certains devront aller peut être encore plus loin. « La majorité des acquéreurs doivent bien comprendre qu'ils devront reconfigurer leur projet », prévient aussi Yann Jéhanno. « Ça veut dire s'éloigner un peu de la gare, du métro, renoncer à une partie de confort dans le logement, passer d'une baignoire à une douche, envisager quelques travaux... », énumère-t-il.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 30/06/2023 à 8:37
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Encore un article partial et qui se contredit L immobilier baisse mais pas la maison individuelle ! Une baisse de 1% sur un trimestre suffit pour annoncer un retournement de tendance et un effondrement des prix alors que ces 2 dernières années le...

le 30/06/2023 à 14:09
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Oui, le blocage du marché est du au fait que les vendeurs habitués depuis 20 ans à faire des plus-values prennent ça pour un dû... En fait, là, les conditions de crédit reviennent à celles autour de 2000 (c'est connu, le crédit facile fait monter les...

à écrit le 29/06/2023 à 19:40
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Passer d'une baignoire à une douche devrait être O-bli-ga-toire. Pour économiser eau et énergie.

le 29/06/2023 à 20:26
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Faut pas exagérer dans les interdictions et obligations ! j'ai une baignoire à la maison, elle me sert comme telle 1 à 2 fois/ an. Autrement douche. Et bientôt on me dira que se laver seulement au lavabo suffit ?

le 30/06/2023 à 9:20
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quant à la surface, il suffit d'isoler par l'intérieur (c'est quand même moins cher que l'ITE) : avec les normes d'aujourd'hui, vous perdez ipso facto 5% de la surface...et donc du prix.

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