La conjoncture économique entraîne une hausse du chômage entrepreneurial

Une préoccupation croissante s’invite dans le paysage économique français. Au premier semestre 2023, les faillites d'entreprises ont augmenté et avec elles le chômage des entrepreneurs. Selon une étude récente de l'Observatoire de l'emploi des entrepreneurs réalisée par Altares et l'association patronale GSC, 25 296 patrons ont été touchés, soit une hausse significative de 36,6% par rapport à l'année précédente, un niveau similaire à celui d'avant-pandémie. Cette situation touche de nombreux secteurs, des individus de tous âges et de diverses régions du pays.
(Crédits : DR)

Des disparités régionales et sectorielles

90 % des pertes d'emploi comptabilisées au premier semestre 2023 concernent des organisations ayant moins de 5 salariés. Dans les sociétés employant entre 20 et 49 personnes, le nombre de patrons au chômage a crû de 104,4 % sur un an. Même chez les entreprises générant un chiffre d'affaires supérieur à 2 millions d'euros, ce nombre a plus que doublé. La hausse est plus modérée chez les professions libérales (+10,2 %.)

Les secteurs de la construction et du commerce sont parmi les plus impactés, enregistrant respectivement 5 713 et 5 614 pertes d'emploi parmi les entrepreneurs entre le 1er janvier et le 30 juin 2023. Ensemble, ces deux secteurs représentent près de 50 % des liquidations judiciaires enregistrées sur l'ensemble du territoire.

Cependant, ce sont les secteurs de l'assurance et de la finance qui affichent la hausse la plus significative avec une augmentation de 76,4%, affectant principalement les courtiers et les gestionnaires d'actifs. Les tensions sur le marché immobilier illustrées par des prix élevés, des difficultés d'accès au crédit, l'insuffisance de l'offre et le durcissement de la réglementation expliquent ce constat.

Dans près de la moitié des régions françaises, la hausse des pertes d'emploi sur les 6 mois dépasse 50 %. Bassin d'emplois numéro un, l'Île-de-France est la région la plus touchée, avec 5 500 entrepreneurs touchés (+47,9 %), devant l'Auvergne-Rhône-Alpes, où 2 900 patrons ont déposé le bilan (+57,6 %).

Les hausses sont également marquées (plus de 53 %) en Normandie, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Pays de la Loire. Bien que comptant 2 500 nouveaux chefs d'entreprise au chômage, la Provence-Alpes-Côte d'Azur se distingue avec une augmentation plus contenue (+37,8 %).

Les séniors et les jeunes, des populations particulièrement impactées

Les seniors représentent une proportion significative des entrepreneurs affectés, avec plus d'un tiers des dirigeants concernés ayant plus de 51 ans.

Cette constatation pose des questions cruciales sur la capacité de rebond professionnel pour cette tranche de la population.

En parallèle, une hausse du taux de chômage est également observée chez les entrepreneurs de moins de 30 ans, et ce, dans toutes les structures, petites ou grandes. Le soutien et l'accompagnement des seniors et des jeunes chefs d'entreprises apparaît comme un enjeu central dont les acteurs économiques et politiques doivent se saisir afin de préserver le tissu économique français.

Une cause multifactorielle et des prévisions inquiétantes

Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation des défaillances d'entreprises, tels que l'inflation, la hausse des coûts des matières premières, le remboursement des prêts garantis par l'État (PGE) souscrits durant la pandémie, la baisse des carnets de commandes et le contexte géopolitique mondial. Ces éléments contribuent à une fragilisation généralisée des entrepreneurs.

Pour le président de GSC, Anthony Streicher, « chaque jour, environ 140 entrepreneurs sont privés de leur activité professionnelle ». Et la situation ne semble pas près de s'arranger. Frédéric Barth, Directeur Général d'Altares, annonce d'ores et déjà une poursuite des défaillances d'entreprises pour la deuxième moitié de 2023, ainsi qu'en 2024.

Ils insistent tous les deux sur la nécessité de vigilance et de protection pour ces entrepreneurs, qui sont, selon leurs termes, en première ligne.

De plus, avec le renforcement du recouvrement forcé de l'Urssaf, les auteurs de l'étude redoutent une nouvelle accélération du rythme des défaillances sur les prochains mois.

Le portage salarial est une solution de reprise d'activité pour ces chefs d'entreprise qui souhaitent allier autonomie et sécurité. Cette forme d'emploi alternative, en phase avec son époque, est de plus en plus prisée par les professionnels et s'inscrit pleinement dans les nouveaux modes de travail.

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