![Pour justifier ces suppressions, le ministre du Travail évoque le nombre de contrats aidés, qui se situe à « des niveaux très supérieurs à ce que nous avons connu par exemple en 2018 ou 2019 ».](https://static.latribune.fr/full_width/2058845/dussopt.jpg)
Report de la disparition définitive de la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), hausse de la franchise sur les médicaments... Le gouvernement multiplie les pistes d'économies, dans le cadre de la préparation du projet de loi de finances. Lundi, c'était au tour du ministre du Travail.
« Il y aura une baisse du nombre de contrats aidés » et « la diminution va être autour de 15.000 à peu près », a ainsi déclaré Olivier Dussopt, en marge de l'université d'été du Medef à Paris. Et de préciser : « c'est un ordre de grandeur sur lequel nous travaillons encore aujourd'hui et tous les arbitrages ne sont pas rendus ».
Recibler le dispositif
Pour justifier ces suppressions, le ministre du Travail évoque le nombre de contrats aidés, qui se situe à « des niveaux très supérieurs à ce que nous avons connu par exemple en 2018 ou 2019 ». « Nous sommes à presque 120.000 contrats aidés entre les PEC (Parcours Emploi Compétences) et les CIE (Contrat Initiative Emploi) pour l'année 2023. En 2018, 2019, on était plutôt autour de 65.000, 70.000 » a-t-il ainsi expliqué.
Or, à ses yeux, le contexte actuel, marqué une plus forte création d'emploi et des tensions de recrutement, ne justifie plus autant d'emplois aidés. Le taux de chômage est resté quasiment stable au deuxième trimestre, à 7,2% de la population active en France (hors Mayotte) contre 7,1% au premier trimestre, selon les derniers chiffres publiés de l'Insee.
Olivier Dussopt a précisé que les contrats aidés devaient donc être « mobilisés en priorité pour les plus éloignés de l'emploi, les seniors, les personnes en situation de handicap, les moins de 25 ans avec des difficultés de qualification, les bénéficiaires de minima sociaux ». Pour rappel, les emplois aidés sont initialement destinés à favoriser l'insertion des personnes les plus éloignées de l'emploi, moyennant des aides (aides directes, subventions, exonération de cotisations...) permettant de diminuer le coût de l'embauche, pour les entreprises.
L'exécutif cajole le patronat
Pas sûr, donc, que la mesure puisse ravir le patronat. Ce dernier est toutefois davantage préoccupé par la fiscalité des entreprises. Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont promis lundi à la rentrée du Medef de poursuivre la politique favorable aux entreprises initiée depuis 2017, tout en confirmant l'étalement sur plusieurs années de la suppression de la CVAE, un impôt censé initialement disparaître intégralement en 2024.
« Depuis 2017, je pense que c'est nouveau, nous menons une politique probusiness parce que nous sommes convaincus que c'est bon pour notre pays et bon pour ses salariés. Je vous confirme que nous allons continuer », a affirmé la Première ministre, promettant qu'il « n'y aura pas de hausses d'impôts ». L'offensive de charme de l'exécutif va continuer d'ici mardi, puisqu'une dizaine de membres du gouvernement sont attendus à la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), l'université d'été du Medef.
En attendant les arbitrages du gouvernement pour le budget 2024 fin septembre, les 150 orateurs annoncés débattront à la REF de sujets variés : transition énergétique, avenir des transports, rôle de l'Etat dans l'économie mais aussi droits des femmes, système éducatif, intelligence artificielle et même avenir des religions. Mardi, les dirigeants de TotalEnergies Patrick Pouyanné et d'EDF Luc Rémont plancheront sur la manière de « soutenir la croissance sans dégrader le climat » avec le climatologue Jean Jouzel et Agnès Pannier-Runacher. Sur les deux jours de l'évènement, un peu plus de 10.000 personnes sont attendues par les organisateurs.
(Avec AFP)