Les entreprises prévoient de recruter plus de 3 millions de personnes en 2023 (Pôle emploi)

Les projets de recrutement des entreprises en 2023 se maintiennent à un niveau élevé, supérieur à 3 millions selon Pôle emploi. Il s'agit d'un niveau comparable à 2022 (3,046 millions contre 3,039 millions). Les très petites entreprises restent le moteur des embauches en France. En revanche, les autres catégories d'entreprises enregistrent un repli.
Grégoire Normand
72% des projets de recrutement concernent des emplois durables, en CDI ou en CDD de plus de six mois.
72% des projets de recrutement concernent des emplois durables, en CDI ou en CDD de plus de six mois. (Crédits : Reuters)

L'embellie sur le marché du travail ne se dément pas. En dépit d'un fort ralentissement de l'économie française depuis 2022, les entreprises ont toujours l'intention de massivement recruter cette année. La vaste enquête annuelle de Pôle emploi sur les besoins de main d'œuvre (BMO) des entreprises dévoilée ce vendredi 7 avril témoigne de cette bonne santé sur le front de l'emploi. Les projets de recrutements devraient rester quasiment au même niveau qu'en 2022, soit 3,039 millions contre 3,046 millions l'année précédente.

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« Les intentions d'embauche se maintiennent à un très haut niveau en 2023 », a déclaré Stéphane Ducatez, directeur général adjoint de Pôle emploi lors d'un point presse à Paris. « Les entreprises sont toujours optimistes. La plupart des projets correspondent à des projets d'emplois durables, c'est-à-dire des CDI ou des CDD de plus de six mois », a-t-il ajouté. Ces projections sont d'autant plus étonnantes que plusieurs instituts de conjoncture et économistes anticipent une remontée du chômage cette année.

Auditionné par la commission des finances de l'Assemblée nationale cette semaine, le directeur général de l'Insee, Jean-Luc Tavernier, a dressé un tableau mitigé de l'économie tricolore. « Après les montagnes russes du Covid, on est désormais dans des eaux plus calmes pour la croissance avec 0,1% au premier trimestre et 0,2% au second trimestre ».  L'institut de statistiques table sur un ralentissement des créations d'emplois (+0,1%) et une stabilisation du chômage à 7,2% de la population active à la fin du premier semestre. « Les taux d'emploi et taux d'activité n'ont jamais été aussi élevés. Il y a plus de participation sur le marché du travail », a-t-il ajouté.

Des recrutements tirés par les petites entreprises

La dynamique est principalement portée par les petites entreprises de moins de 10 salariés avec une hausse des projets d'embauche de 4,9% sur un an. A l'opposé, les intentions d'embauche diminuent dans toutes les autres catégories d'établissements.

Au total, près de 31% des entreprises ayant répondu à l'enquête phare du service public de l'emploi prévoient d'embaucher cette année. Cette proportion est en léger recul par rapport à 2022 (32,8%). Mais largement supérieure aux niveaux enregistrés il y a 10 ans (18%) et à la moyenne de la dernière décennie (27%).

Les services aux particuliers et l'industrie en hausse

Avec plus d'un million de projets d'embauches, les services aux particuliers restent le moteur des recrutements (près de 40% des intentions d'embauches). A l'intérieur de ce secteur, l'hôtellerie-restauration devrait embaucher à tour de bras (+8,3%). « Les intentions d'embauche sont conformes au tissu économique de l'économie française », a indiqué Stéphane Ducatez. Dans l'industrie, les projets de recrutement sont également à la hausse.

En revanche, les projets d'embauche sont en recul dans l'agriculture (-4,5%), le commerce (-3,1%), la construction (-1,5%) ou le service aux entreprises (-0,3%). Derrière cette moyenne nationale, tous ces replis montrent que beaucoup de secteurs ont commencé à décélérer en France.

La Normandie et le Centre-Val-de-Loire en tête

Au niveau géographique, la Normandie (12,1%) et le Centre Val-de-Loire (11,1%) font la course largement en tête dans les intentions d'embauche. Viennent ensuite loin derrière la Bourgogne-Franche-Comté (2,2%), la Nouvelle-Aquitaine (2,1%), la Corse (2%) et l'Occitanie (1,1%). « Il y a un phénomène de rattrapage post-covid et le dynamisme propre des régions », a indiqué Stéphane Ducatez. Dans toutes les autres régions, les entreprises prévoient de moins recruter.

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Au niveau national, les projets de recrutement jugés difficiles sont en hausse de 3,1% par rapport à 2022 et concernent 61% des répondants. La pénurie de candidats demeure la première préoccupation des entreprises. Une très grande majorité évoque des candidats au profil inadéquat (79%), les conditions de travail (37%), les moyens financiers (23%) ou le déficit d'image (23%). Ces obstacles sont particulièrement criants sur les bassins d'emploi de la façade atlantique, observent les experts de Pôle emploi. Dans d'autres régions de l'Est, les tensions devraient être moins prégnantes.

Grégoire Normand
Commentaires 7
à écrit le 10/04/2023 à 8:29
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"prévoient de recruter" avec un contrat d'apprentissage pendant 2 ans qui ne leur coute quasiment rien, en CDD de 2 semaines renouvelable. "prévoient de recruter" mais ne prévoient pas de rémunérer.

à écrit le 08/04/2023 à 12:10
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les annonces de pole exploit sont toujours fracassantes ; in finé, les embauches annoncées ne font que remplacer les préretraites massives, les ptis bouleaux de 1 jour, et les CDD à renouveler ; au total, le nombre total de salariés en France ne chan...

à écrit le 08/04/2023 à 9:45
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Les entreprises prévoient...comme moi je prévois de traverser l'Atlantique à la nage? Laissons-nous déjà observer la faillite des entreprises zombies, après vous reviendrez avec votre méthode Coué.

à écrit le 08/04/2023 à 8:56
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On prévoit des embauches pour sauver ce qui peut l'être sans plus ! Le monde rural doit être une priorité !

à écrit le 08/04/2023 à 7:30
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La Coree du Sud embauche. Faute a une baisse puissanye des naissances,les frontieres s'ouvrent, idem au Japon. Bien sur il faut un potentiel fort et efficace, les diplomes ne sont pas un critere sauf certaines professions, telles que boulanger, patis...

à écrit le 08/04/2023 à 6:42
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Plus de salariés pour une production qui n’a retrouvé son niveau d’avant COVID c’est une baisse de la productivité faut pas s’étonner de l’inflation qui repart, de nos pertes de marché

à écrit le 07/04/2023 à 20:25
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Normal les salaires ne rapportent plus rien, alors on peut embaucher à tour de bras ...

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