Emploi : un jeune sur cinq confronté à la mobilité géographique

8,7% des salariés ont changé de zone géographique dans le secteur privé contre 4,2% dans la fonction publique selon une récente enquête de l'Insee.
Grégoire Normand
(Crédits : Charles Platiau)

Selon les derniers chiffres de l'Insee publiés ce mardi 2 juillet, 7,7% des salariés du public et du privé ont changé de zone géographique pour travailler entre 2014 et 2015. Ainsi, les travailleurs du secteur privé sont deux fois plus nombreux à changer de zone d'emploi en proportion que ceux du secteur public (8,7% contre 4,2%). "Sur un an, un peu moins de 8% des salariés changent de zone d'emploi en changeant ou non d'employeur. C'est évidemment plus fréquent pour les jeunes en insertion professionnelle. On voit également que c'est plus fréquent dans le privé que le public. Dans le privé, les cadres sont moins mobiles que les autres catégories avec notamment un effet de concentration forte sur la zone d'emploi parisienne. Dans le public, c'est l'inverse. Les cadres sont plus mobiles », a expliqué Vladimir Passeron,  chef du département de l'Emploi et des revenus d'activité à l'Insee lors d'une présentation à la presse. Sur une période entre 2010 et 2015, les chiffres de la mobilité géographique sont presque multiplié par trois pour chacun des secteurs.

> Lire aussi : La mobilité des cadres s'accentue depuis 10 ans

Les jeunes sont davantage amenés à bouger

L'enquête de l'organisme de statistiques indique que ce sont surtout les jeunes qui sont concernés par ce phénomène de mobilité. Les moins de 25 ans sont ainsi 18% à avoir changé de zone d'emploi, tous secteurs confondus, contre 9% chez les 25-39 ans, 5,5% chez les 40-49 ans ou 4,2% chez les 50-54 ans. Si les jeunes sont amenés à plus bouger en proportion, l'enquête de l'Insee ne dit pas si cette mobilité est subie ou choisie.

Par catégorie socioprofessionnelle, ce sont les ouvriers et les employés qui changent de zone d'emploi dans le secteur privé. Dans le public, les cadres sont beaucoup plus mobiles que les autres catégories. Enfin, il arrive plus souvent aux hommes de changer de zone d'emploi que les femmes, peu importe le secteur. "Ces chiffres reflètent le fait que la mobilité géographique peut être un levier d'insertion professionnelle, notamment en début de carrière professionnelle, mais que ses coûts augmentent avec les événements démographiques ultérieurs (mariages, naissances)" explique l'organisme en charge des statistiques publiques.

163 kilomètres en moyenne

Dans le cadre d'une mobilité géographique à l'intérieur du territoire métropolitain, la distance entre la commune de départ et la commune d'arrivée s'établit à 163 kilomètres en moyenne. Elle se révèle un peu plus grande dans le privé (près de 180 kilomètres en moyenne) que dans le public (150 kilomètres).

Outre la distance parcourue, la mobilité n'est pas toujours un levier efficace pour retrouver un emploi. Dans un rapport de l'Observatoire des territoires publié en janvier dernier, les auteurs expliquent "que le fait d'avoir ou non déménagé n'est pas le facteur qui joue le plus dans le fait de retrouver ou non un emploi", même si c'était vrai il y a plusieurs décennies". Actuellement, le retour à l'emploi dépend bien plus du niveau de diplôme ou de l'âge.

"La mobilité résidentielle exerce bien un effet positif, quoique faible, sur le retour à l'emploi des actifs au chômage, même si cet effet est aujourd'hui bien plus faible que dans les années 1970."

Grégoire Normand
Commentaires 2
à écrit le 29/07/2019 à 6:20
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On voit le résultat des contrôles techniques autos.vous parler de mobilités !

à écrit le 03/07/2019 à 9:56
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Nos jeunes s'usent en mobilité surtout.

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