En 2020, le moral des patrons a plongé à un niveau record

Après une année tourmentée, le moral des patrons finit l'année 2020 au plus bas dans les plus petites entreprises. L'indicateur qui mesure l'optimisme s'établit à 54, soit une chute de trente points par rapport à septembre, selon la « Grande consultation des entrepreneurs » réalisée par OpinionWay pour CCI France, La Tribune et LCI. La recrudescence du virus et le durcissement des mesures d'endiguement ont sapé tous les espoirs d'une reprise rapide.
Grégoire Normand
(Crédits : Thomas Peter)

La tempête Covid-19 continue de secouer l'économie française. D'après une récente synthèse de l'année 2020 réalisée par le réseau des chambres de commerce et d'industrie en France (CCI), la défiance et le pessimisme des dirigeants français ont atteint des niveaux record. La propagation du virus sur l'ensemble de la planète a provoqué un véritable électrochoc dans les milieux économiques et financiers. La plupart des États ont dû mettre en oeuvre des mesures drastiques de limitation de circulation pour endiguer les contaminations. En dépit de ces importants dispositifs, cette maladie infectieuse continue de circuler sur l'ensemble des continents. Les campagnes de vaccination qui ont débuté depuis plusieurs semaines laissent entrevoir le bout du tunnel mais le chemin de la reprise économique promet d'être long et périlleux. La multiplication des variants augure une période sanitaire encore complexe à gérer.

Un plongeon historique en avril

Le confinement au printemps a entraîné une chute historique de la confiance des entrepreneurs interrogés par l'institut de sondages. L'indicateur qui mesure l'optimisme chez les chefs d'entreprise a chuté de 43 points au mois de mai à la sortie du second confinement. Et il s'est détérioré aussi bien dans les grandes entreprises que dans les petites. A l'époque, plus de 54% des répondants ont indiqué que pendant la période de mise sous cloche de l'économie, l'activité de leur entreprise a été mise à l'arrêt. Près de 90% des dirigeants interrogés ont fait part d'obstacles ou de difficultés ayant des répercussions sur leur activité ou la santé de leur entreprise. Beaucoup d'entreprises étaient dans un épais brouillard face à cette maladie inconnue.

"61% ressentaient des difficultés d'ordre financier (trésorerie, retards dans les encaissements dus...), 48% des problèmes liés à la sécurité (surtout un manque d'équipements de protection sanitaire individuelle), 42% à la logistique (notamment des problèmes d'approvisionnement" indiquent les auteurs de la synthèse.

L'économie française avait alors enregistré des pertes abyssales de l'ordre de 30% pendant les huit semaines de confinement.

> Lire aussi : Covid-19 : des pertes abyssales pour l'économie française

La parenthèse du troisième trimestre

Au sortir du premier marasme, les entreprises ont retrouvé des couleurs à partir du mois de juin. La plupart des indicateurs du baromètre se redressent. La période qui va de mai à septembre s'annonce dans un premier temps comme favorable. "A l'orée de l'automne, ils sont plus d'un tiers à considérer que « c'est très bien en ce moment » (34%, +25 pts par rapport à mai), plus d'un quart que « ce sera mieux demain » (29%, -3 pts en 4 mois). Le sentiment que «  c'était mieux hier  » régresse nettement (37%, -22 pts depuis la sortie du confinement), signe que l'horizon semble se dégager pour les chefs d'entreprise" signalent les rédacteurs de l'étude. Durant ce trimestre, la croissance économique du PIB va enregistrer un fort rebond de l'ordre de 18%. Au delà de l'effet "rattrapage", la saison estivale est bien meilleure qu'anticipé. La levée des mesures a permis à l'économie tricolore de connaître un fort rebond au cours de l'été. Il reste que cette période va être de courte durée. La progression des courbes de contamination anéantissent tout espoir de reprise chez les patrons interrogés. A la fin de l'année, les indicateurs qui mesurent l'optimise sont en net recul (-30 points par rapport à septembre).

Un début d'année au ralenti

La persistance du virus et la généralisation du couvre feu à l'ensemble des départements français annoncée la semaine dernière par le Premier ministre Jean Castex ont douché les plus optimistes. Beaucoup d'économistes et conjoncturistes ont révisé à la baisse leurs prévisions économiques pour le premier trimestre. Dans ce contexte de crise sanitaire à rallonge, le moral des dirigeants pourrait mettre beaucoup de temps à se redresser. "Ainsi 2021 s'annonce-t-elle particulièrement ardue, dans un contexte où les dispositifs de soutien mis en place par le gouvernement devraient progressivement se réduire" conclut CCI France.

(*)Méthode : Plus de 600 dirigeants d'entreprise ont été interrogés à 8 reprises en 2020, par téléphone : janvier, février, mai, juin, juillet, septembre, octobre, décembre. Pour chaque échantillon, la représentativité a été assurée par un redressement selon le secteur d'activité et la taille, après stratification par région d'implantation. OpinionWay rappelle par ailleurs que les résultats de ces sondages doivent être lus en tenant compte des marges d'incertitude : 2 à 4 points au plus pour un échantillon de 600 répondants.

Grégoire Normand
Commentaires 6
à écrit le 21/01/2021 à 18:25
Signaler
Le problème avec de trop nombreux élus, c'est qu'ils n'ont jamais été confronté à la réalité journalière d'une entreprise. En ces moments de pandémie, ils cèdent trop facilement aux sirènes sanitaires, hygiénistes. Bref, ils sauvent "leurs fesses"fa...

à écrit le 21/01/2021 à 16:34
Signaler
Il n'y a pas que les patrons qui ont le moral en baisse. Quand on voit le niveau de compétence de ceux qui dirigent on craint le pire.

à écrit le 21/01/2021 à 14:50
Signaler
Et pourtant la politique d'offre fait que sur 100 milliards ils ont 95! Donc nous finançons par l'impôt pendant qu'ils licencient !!! trop fort le macronisme si l'on sait qu'a la fait ses enfants n'ont pas confiance en l'avenir..... Il est vrai q...

le 26/01/2021 à 17:33
Signaler
Le plus dingue c'est que Macron a fixé dans la loi des primes de licenciement plafonné pour éviter aux patrons de donner trop a un bon vieux employés dévoué qu'on licencie... Et là ils pleurent? Manquerait plus que Macron se réunisse avec les grands ...

à écrit le 21/01/2021 à 12:32
Signaler
S'ils avaient l'espoir d'une reprise rapide c'est qu'il leur manque de nombreux éléments de réflexion.

le 26/01/2021 à 17:35
Signaler
Non juste un cerveau, apparemment "élite" donne le droit de décider sans réfléchir...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.