En 2022, le secteur de l'habillement « n'a pas retrouvé son niveau de 2019 »

En 2022, le secteur de l'habillement a connu une hausse de son chiffre d'affaires de 3,9% en France par rapport à 2021 mais « n'a pas retrouvé son niveau de 2019 », selon Gildas Minvielle, directeur de l'observatoire économique de l'Institut Français de la Mode (IFM). Le « magasin retrouve des couleurs » avec une hausse du chiffre d'affaires de 13,9% par rapport à 2021, tandis que la vente en ligne a reculé de 12,7% pour l'habillement et les textiles. Pour autant, le prêt-à-porter ne semble pas pouvoir sortir de la crise.
« Le magasin retrouve des couleurs » avec une hausse du chiffre d'affaires de 13,9% par rapport à 2021, tandis que la vente en ligne a reculé de 12,7%.
« Le magasin retrouve des couleurs » avec une hausse du chiffre d'affaires de 13,9% par rapport à 2021, tandis que la vente en ligne a reculé de 12,7%. (Crédits : Reuters)

Un bilan en trompe-l'œil. Si le secteur de l'habillement a connu une hausse de son chiffre d'affaires de 3,9% en France par rapport à 2021 avec 26,2 milliards d'euros, c'est moins qu'en 2019 (27,8 milliards), selon l'Institut Français de la Mode (IFM) qui s'appuie sur plusieurs enquêtes menées auprès d'un panel d'une centaine de distributeurs et de marques et de 1.200 consommateurs.

En 2021, rappelle Gildas Minvieille, directeur de l'observatoire économique de l'IFM, le secteur de l'habillement s'était trouvé en difficulté. En effet, les magasins français avaient dû garder porte close une bonne partie de 2020 et de 2021. Si aucune fermeture obligatoire n'est venue perturber l'année 2022, cette dernière a été marquée par une forte inflation qui « a pesé sur la consommation », indique-t-il. En moyenne, les prix dans l'habillement ont augmenté de 6% sur l'année, selon les marques et distributeurs interrogés, qui prévoient une nouvelle hausse de 5% en 2023. « Ça peut paraître peu par rapport à l'énergie ou l'alimentation mais en réalité, c'est beaucoup pour le secteur » commente le directeur. Entre 2013 et 2019, les prix avaient augmenté de 9% sur l'ensemble de la période.

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« Un réveil de la mode masculine »

En revanche, Gildas Minvielle a noté un « réveil de la mode masculine » (+11,3% par rapport à 2021). Les enseignes sondées supposent qu'étant « un marché de besoin », il est « moins impacté par les aléas » et est porté par une « volonté de rééquipement » après deux ans de Covid-19.

Par ailleurs, « le magasin retrouve des couleurs » avec une hausse du chiffre d'affaires de 13,9% par rapport à 2021, tandis que la vente en ligne a reculé de 12,7% pour l'habillement et les textiles (mais reste à +13% par rapport à 2019).

Le marché de la seconde main (vêtements, chaussures et maroquinerie) s'est lui « imposé » et a représenté 6 milliards d'euros en France l'année dernière, contre « un milliard seulement en 2018 ». En 2023, le directeur de l'observatoire estime que la consommation ne devrait pas augmenter et s'établir entre une stagnation et une baisse de 3%.

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Des enseignes emblématiques en souffrance

De nombreuses enseignes emblématiques traversent des périodes difficiles. C'est notamment le cas de l'enseigne de chaussures, San Marina, placée en redressement judiciaire et qui emploie plus de 600 salariés en France.

Elle sera fixée sur son sort le 20 février prochain. Sur la dizaine d'offres de reprise déposées, « seules trois offres ont été soutenues » le 10 février dernier devant le tribunal de commerce de Marseille, « mais elles ne remplissaient pas les conditions de la loi pour être retenues en redressement judiciaire », a expliqué à l'AFP Bernard Bouquet, l'avocat de la société. Aussi, « sans préjuger de ce que dira le tribunal, il semblerait que malheureusement on s'oriente vers une liquidation judiciaire. »

Autre enseigne en grandes difficultés : Kookaï qui a annoncé début février son placement en redressement judiciaire « dû aux difficultés économiques que rencontre le secteur du prêt-à-porter en Europe, que la crise du Covid-19 n'a fait qu'accentuer. »

Les enseignes de la galaxie de l'homme d'affaires Michel Ohayon sont, en effet, au plus mal. Camaieu, ancien fleuron nordiste du prêt-à-porter, a été liquidé abruptement fin septembre, laissant plus de 2.000 salariés sur le carreau. Go Sport a été placé en redressement judiciaire ces dernières semaines, et d'éventuels repreneurs ont jusqu'au 10 mars pour se faire connaître.

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Les Galeries Lafayette s'apprêtent à céder le Bazar de l'Hôtel de Ville

Les Galeries Lafayette, propriétaires du Bazar de l'Hôtel de Ville (BHV) depuis le début des années 1990, ont annoncé ce jeudi être en « négociations exclusives » avec la Société des Grands Magasins pour le lui céder.

Les Galeries Lafayette expliquent « envisager de transmettre le flambeau du BHV Marais à un acteur familial » qui veut « poursuivre son développement avec le concours de ses équipes en préservant l'emploi ».

Le repreneur, la SGM, est une  foncière commerciale, fondée par Frédéric et Maryline Merlin, jeunes trentenaires et frère et soeur. Fin 2021, ils avaient déjà racheté aux Galeries Lafayette sept magasins de régions, à Angers, Dijon, Grenoble, Le Mans, Limoges, Orléans et Reims.

Le BHV est en difficulté depuis des années, encore aggravées récemment, selon la direction du magasin,  par la circulation routière, rendue compliquée pour les voitures par le réaménagement de la rue de Rivoli, où est situé le BHV. Il avait par ailleurs été durement touché par l'épidémie, réduisant le flux de touristes et de travailleurs dans le centre-ville de la capitale.

Preuve de l'importance symbolique de ce magasin, le communiqué commun cite le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, qui explique qu'il s'agit là d'un « acteur économique majeur de la rue de Rivoli, (...) redevenue une artère commerçante extrêmement dynamique de la capitale », et que la ville est « prête à travailler avec le futur acquéreur », « dans le respect de ce patrimoine architectural et immatériel unique ».

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 16/02/2023 à 15:01
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Le secteur de l'habillement se saborde en important massivement des bateaux de merdouilles produites par des enfants et des esclaves en provenance d'une chine qui devient dangereuse belliqueuse maltraitante des minorités ... il est grand temps de met...

le 17/02/2023 à 9:30
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Vous oubliez que grâce à ces importations les Pays d’Asie et l’Inde sont sortis du sous développement et ont vu leur niveau de vie s’élever jusqu’à voir une classe moyenne importante émerger et venir ensuite visiter nos Pays…

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