
L'horizon s'éclaircit de plus en plus pour l'économie française. La Banque de France considère en effet qu'elle va échapper à la récession en 2023, quelques mois après avoir évoqué la possibilité d'une récession « limitée » en France. Ce du fait que « l'activité fait preuve d'une meilleure résistance qu'anticipé », malgré un « ralentissement - prévu - au tournant de l'hiver 2022-2023 en France et en Europe », d'après le gouverneur de cette institution, s'exprimant ce mercredi devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale.
« Le risque de récession qui planait sur nos économies peut aujourd'hui être écarté, sauf événement mondial majeur », a conclu François Villeroy de Galhau.
Selon une définition courante, une récession se caractérise par deux trimestres consécutifs de croissance négative. Or le Produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 0,1% au quatrième trimestre 2022. Et la Banque de France a récemment dit s'attendre à une progression « modeste » du PIB au premier trimestre 2023.
L'inflation comme pire ennemi
Au Parlement, le gouverneur a commenté la politique de relèvement des taux d'intérêt opéré par la Banque centrale européenne (BCE) depuis juillet dernier pour tenter de maîtriser l'inflation. Selon François Villeroy de Galhau, cela « ne (conduirait) pas à la récession, compte tenu de la résilience de l'activité et de l'emploi ».
Pour lui, c'est « au contraire, une inflation durable qui serait le pire ennemi de la croissance », a-t-il assuré. L'inflation a renoué depuis 2022 avec des niveaux inédits depuis des décennies. L'indice des prix à la consommation en France a augmenté en février à 6,2% contre 6% en janvier, selon une estimation de l'Insee dévoilée ce mardi 28 février.
Surtout, selon les dernières statistiques du mois de février, l'inflation « n'a pas atteint son pic ». « L'inflation moyenne de 2023 sera probablement plus élevée que celle de 2022. Nous attendons 5,5% sur l'année, et 6,3% pour l'indice harmonisé (au niveau européen), contre respectivement 5,2% et 5,9% en 2022 », projette Charlotte de Montpellier, économiste d'ING.
Une prévision de croissance qui devrait être relevée
Sur la base de ces éléments nouveaux, François Villeroy de Galhau a indiqué devant les députés : « Nous prévoyons en France une croissance faiblement positive pour l'année 2023 - a priori un peu supérieure au 0,3% que nous avions prévu en décembre - avant une reprise attendue en 2024 ». Et de préciser : « Nous actualiserons nos prévisions macroéconomiques trimestrielles le 20 mars ».
Si elle est bien revue à la hausse, la prévision de croissance annuelle de la Banque de France se rapprochera de celles du Fonds monétaire international (+0,7%) et du gouvernement (1%). La Commission européenne a elle aussi récemment révisé à la hausse sa prévision pour l'économie française, l'estimant désormais à 0,6% pour 2023, contre 0,4% en octobre.
(Avec AFP)