Le climat des affaires se dégrade en France

Selon l'Insee, le contexte actuel pèse sur le moral des chefs d'entreprises, faisant baisser le moral des affaires de deux points à 102. Il reste néanmoins encore supérieur à sa moyenne de longue période, qui est de 100 points. Ce phénomène touche tous les secteurs à l'exception du bâtiment où l'indicateur culmine à 114 points.
L'indicateur qui synthétise le climat des affaires et dévoilé ce jeudi par l'Insee perd deux points à 102 points.
L'indicateur qui synthétise le climat des affaires et dévoilé ce jeudi par l'Insee perd deux points à 102 points. (Crédits : BENOIT TESSIER)

Le ciel s'obscurcit pour les entreprises françaises. Le climat des affaires en France s'est, en effet, dégradé au mois de septembre, selon l'Insee. L'inflation en particulier du gaz et de l'électricité, la crainte de coupures d'énergie cet hiver ainsi que le risque de voir le pays plongé dans une récession pèsent sur le moral des chefs d'entreprise qui se montrent plus pessimistes sur leur activité et leurs perspectives.

L'indicateur qui synthétise le climat des affaires et dévoilé ce jeudi par l'institut de statistique perd deux points à 102 points. Il reste toutefois encore légèrement au-dessus de sa moyenne de longue période, qui est de 100 points. Il n'a néanmoins pas cessé de se dégrader, bien qu'à un faible rythme, depuis plusieurs mois. Pour rappel, il était de 107 en mars, de 106 en avril et mai et avait perdu deux points en mars, s'établissant à 104 points.

Le bâtiment à un niveau très élevé

« Tous les grands secteurs d'activité participent à cette détérioration, à l'exception du bâtiment », résume l'Insee dans son communiqué. En effet, dans ce secteur, le climat des affaires se stabilise à un niveau très élevé par rapport à sa moyenne de longue période, gagnant même un point, à 114 points.

Dans l'industrie, les chefs d'entreprise sont plus pessimistes concernant leur activité à venir et leurs carnets de commandes, tandis que dans les services, l'opinion des chefs d'entreprise est devenue plus négative concernant leur activité des trois derniers mois. Enfin, dans le commerce de détail, après une embellie au mois d'août, les dirigeants sont aujourd'hui « plus pessimistes concernant les perspectives d'activité du secteur » dont l'indicateur, à 96 points, reste en dessous de sa moyenne de longue période.

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Le climat de l'emploi « reste favorable »

Le climat de l'emploi offre, lui, des perspectives plus optimistes puisqu'il « reste favorable », indique l'Insee. L'indicateur, qui oscille entre 107 et 110 depuis le mois de mai, gagne deux points par rapport à août, passant à 109 points. Cette bonne tenue est « principalement due à l'évolution récente et à venir des effectifs dans les services », hors agences d'intérim, précise l'institut.

Toutefois, dans son rapport semestriel, le cabinet Trendeo révélait il y a quelques jours que les créations d'emplois dans les entreprises ont baissé de 20% au deuxième trimestre 2022, par rapport aux trois premiers mois de l'année. Ce cabinet recense et analyse deux fois par an toutes les annonces d'investissement des entreprises sur le territoire français. Cela touche particulièrement les secteurs de la vente à distance et des centres d'appels et services en ligne qui ont supprimé plus d'emplois qu'ils n'en n'ont créé sur les huit premiers mois de l'année (respectivement 6.583 et 1.092 emplois en moins).

À l'inverse, l'industrie traditionnelle a continué de voir ses effectifs augmenter, avec 26.625 emplois nouveaux sur les huit premiers mois de l'année, soit un solde net positif de 10.074 par rapport à la période janvier-août 2021.

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Les entreprises européennes paient leur facture avec moins de retard

Selon une étude d'Altares, « en dépit d'un contexte économique difficile » lié aux problèmes d'approvisionnement et à la crise énergétique, le retard moyen des règlements des factures des entreprises a nettement diminué pour atteindre en Europe 13 jours au 2e trimestre 2022, « un seuil qui n'avait plus été atteint depuis le 1er trimestre 2018 ». En effet, la crise liée au Covid-19 avait provoqué une hausse des retards de paiement atteignant 14,5 jours en moyenne, selon le cabinet spécialisé qui a analysé les données comptables de quelque 15.000 entreprises.

En ce qui concerne la France, le retard de paiement moyen est revenu à 11,6 jours, renouant avec les niveaux d'avant-crise. D'importantes différences persistent toutefois entre les régions, avec 16 jours pour les entreprises franciliennes contre seulement 9 pour celles des Pays-de-la-Loire.

En haut du classement figure l'Allemagne dont « les deux tiers [ des entreprises ] payent leurs fournisseurs à l'heure » et « présentent un retard moyen quasi deux fois inférieur à la moyenne européenne », avec 6,5 jours, détaille le cabinet. Le Portugal reste lui le plus mauvais élève en Europe avec un retard moyen qui « peine à passer sous le seuil des 26 jours ».

(avec AFP)

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