Le comité de suivi des mesures économiques d'urgence très loin de la parité

Le comité de suivi annoncé par Matignon pour assurer le contrôle des mesures d'urgence économiques est composé de seulement deux femmes sur 14 membres. L'économiste Benoît Coeuré, ancien membre du directoire de la Banque centrale européenne, a été nommé mercredi à la tête de cette instance.
Grégoire Normand
Benoît Coeuré, désormais dirigeant du pôle innovation technologique à la Banque des règlements internationaux à Bâle, chapeaute une instance de 14 membres, dont font partie le président de la commission des finances du Sénat Vincent Eblé et de l'Assemblée Eric Woerth.
Benoît Coeuré, désormais dirigeant du pôle innovation technologique à la Banque des règlements internationaux à Bâle, chapeaute une instance de 14 membres, dont font partie le président de la commission des finances du Sénat Vincent Eblé et de l'Assemblée Eric Woerth. (Crédits : Reuters)

Le monde de demain ne sera pas forcément plus paritaire. Selon la liste communiquée par les services de Matignon récemment, 14 personnes au total ont été nommées pour assurer le suivi et l'évaluation des mesures d'urgence économique annoncée par le gouvernement. Sur ce total, les femmes ne sont que deux. Il s'agit de la directrice générale du trésor à Bercy (DGT) Odile Renaud-Basso et de la député du Nord Anne-Laure Catelot membre de la majorité présidentielle. Ainsi, 85% des sièges ont été attribués à des hommes.

Depuis le début de la crise, le ministère de l'Economie a annoncé un arsenal de dispositifs destiné à soutenir les entreprises confrontées à de multiples déboires. Le prolongement du confinement et l'aggravation de la crise a obligé le gouvernement a musclé ses annonces et élargir les mesures de soutien. Derrière ce maquis, de nombreux entrepreneurs ont exprimé des difficultés pour mettre en oeuvre certaines mesures où accéder à des prêts garantis par l'Etat. Le cénacle a pour objectif de remettre "des rapports intermédiaires autant que de besoin, et un rapport final au plus tard le 22 mars 2021". La première réunion est programmée la semaine prochaine.

Un comité composé surtout d'élus

Le gouvernement d'Edouard Philippe a surtout misé sur les élus pour prendre en charge ce suivi des différentes annonces. Les collectivités locales sont relativement bien représentées avec le président des Régions de France, Hervé Morin et président du conseil régional de Normandie. Il est également accompagné de Pierre Bedier, président de l'assemblée des départements de France et chef de l'exécutif des Yvelines et enfin Philippe Laurent, responsable de l'association des maires de France (AMF) et maire de Sceaux.

Plusieurs figures emblématiques du Parlement ont également été nommés. Il s'agit de Vincent Eblé, président de la Commission des finances du Sénat et Albéric de Montgolfier, rapporteur général de commission des finances. A l'Assemblée nationale, c'est Eric Woerth, président de la commission des finances de l'Assemblée nationale qui a été appelé.

Le patronat est également bien représenté avec Patrick Martin, président délégué du Medef depuis 2018 et Alain Griset, président de l'U2P (union des entreprises de proximité). A l'opposé, aucun représentant des salariés ne figure sur la liste établie par l'exécutif.

Un homme à la tête du comité

La présidence du comité est assurée par Benoît Coeuré. Cet ancien membre du comité de la Banque centrale européenne (VRI travaille désormais à la Banque des règlements internationaux en Suisse. Il dirige le pôle innovation technologique de la banque centrale des banques centrales depuis 2020. Cet économiste, habitué des cercles du pouvoir et des instances multilatérales, a travaillé à la direction générale du trésor (DGT) et l'Agence France Trésor. Il aura la lourde tâche d'évaluer l'efficacité de toutes ces annonces dans le contexte de cette crise économique et sociale inédite.

Grégoire Normand
Commentaires 3
à écrit le 28/04/2020 à 11:20
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L'oligarchie se repose sur le principe inégalitaire dont les principales victimes ont toujours été les femmes. C'est quand l'inégalité dans son principe même sera vaincue que celles-ci seront enfin libres. Mais comment faire progresser l'humanité...

à écrit le 26/04/2020 à 17:34
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Ce qui est «  urgent » c’est un décret L’obligation à tous les fournisseurs et entrepreneurs ligne ou pas d’indiquer l’origine( pays ) de tous les produits commerciaux ( noir sur blanc) Je souhaite consommer que made in France 🇫🇷

à écrit le 24/04/2020 à 16:35
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il faut bien avouer, c'est la priorite du moment gageons que chaque minorite va venir expliquer qu'elle est sous representee, et exige sa part du gateau, vu que c'est l'objectif

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