Les Français devraient retrouver un peu de pouvoir d'achat en 2024

Après plusieurs années marquées par la pandémie puis l'inflation et la hausse des taux, les Français devraient retrouver 1% de pouvoir d'achat en 2024, selon une estimation de l'OFCE, ce vendredi. Mais de fortes disparités devraient se faire ressentir entre les ménages.
Depuis 2021, le panier de consommation a augmenté de moins de 10,7% pour les 10% de ménages les moins impactés, mais de plus de 13,9% pour les 10% de ménages les plus exposés au choc.
Depuis 2021, le panier de consommation a augmenté de moins de 10,7% pour les 10% de ménages les moins impactés, mais de plus de 13,9% pour les 10% de ménages les plus exposés au choc. (Crédits : Reuters)

380 euros. Voilà la somme que les Français pourront dépenser en plus en 2024, par rapport à 2023. Selon les dernières prévisions de l'OFCE, publiées ce vendredi, le pouvoir d'achat en France devrait augmenter de 1% cette année. Ainsi, fin 2024, il atteindrait même 2,6 points au-dessus de son niveau de fin 2019.

Pour rappel, le pouvoir d'achat est calculé en moyenne, par unité de consommation, mesure qui tient compte de la composition des ménages. En effet, le premier adulte du ménage compte pour une unité de consommation (UC), le second pour 0,5 UC et les enfants de moins de 14 ans pour 0,3UC, selon les critères de l'Insee.

Le pouvoir d'achat serait ainsi soutenu par l'augmentation des revenus du patrimoine (immobilier, intérêts de l'épargne...) à hauteur de 190 euros, mais aussi par les prestations sociales (+250 euros), grâce aux indexations de début d'année, dont 5,3% pour les retraites, qui pourraient, selon l'OFCE, être supérieures à l'inflation attendue pour 2024.

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En revanche, les revenus du travail baisseraient de 40 euros, malgré une hausse de 0,8% du salaire réel, en raison d'une contraction de l'emploi, et d'une baisse des revenus des indépendants. Par ailleurs, les prélèvements affecteraient le pouvoir d'achat de 20 euros.

Une année 2023 marquée par la baisse des dépenses

Et ce après une année 2023 marquée par une inflation qui s'est établie à 4,9% en fin d'année et qui a obligé de nombreux ménages à se serrer la ceinture. Ainsi, une vaste enquête menée par la Banque de France et le Credoc fin 2023 a révélé que 38% des Français interrogés étaient dans le rouge au cours de l'année.

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Face aux difficultés, les ménages ont adopté plusieurs stratégies. « En premier lieu, tous ont puisé dans leur épargne », expliquait Mark Béguery directeur des particuliers de la Banque de France lors d'un point presse en janvier. Mais une fois l'épargne épuisée, « 58% des Français ont repoussé ou renoncé à des dépenses », a indiqué le statisticien. Chez les plus modestes, cette proportion atteint même 71%.

Des « disparités » entre les ménages

Ce qui s'est illustré sur le plan du pouvoir d'achat : si pendant le Covid (2019-2021), le pouvoir d'achat par unité de consommation a augmenté de 350 euros par an, grâce aux prestations sociales versées lors de la pandémie (280 euros), il n'a connu une progression que de 10 euros par an entre 2021 et 2023, période d'inflation.

Il a néanmoins été soutenu par une hausse importante des revenus du patrimoine (390 euros), liée notamment à la hausse des taux d'intérêt.

En effet, l'OFCE pointe des « dynamiques très différentes » entre sources de revenus ces dernières années, marquées par « deux chocs spécifiques », le Covid et la crise énergétique et inflationniste.

Des « disparités » qui engendrent des « situations hétérogènes » entre ménages, note encore l'organisme, qui remarque que le panier de consommation a augmenté de moins de 10,7% pour les 10% de ménages les moins impactés, mais de plus de 13,9% pour les 10% de ménages les plus exposés au choc. Ceux-ci se rencontrent davantage en zone rurale, chez les ménages modestes et parmi les retraités.

En outre, entre 2021 et 2023, les ménages appartenant aux 10% les plus modestes - ceux du 1er décile - ont connu une légère hausse de leur pouvoir d'achat (0,3% par an). Mais, leur taux d'épargne étant négatif, on peut parler de « moindre dégradation de leur situation financière », remarque l'OFCE. Les ménages appartenant aux déciles 2 à 7, c'est-à-dire 60% des ménages, ont, eux, connu des baisses de pouvoir d'achat comprises entre -0,3% et -0,8%. Celui du décile 8 a été stable. Celui des ménages du décile 9, en revanche, ont augmenté de 0,4%, et ceux des 10% les plus aisés de 1,2%.

La menace de la hausse du chômage

Si les Français devraient souffler en 2024, une crainte pèse toujours : la remontée du chômage. Le taux de chômage en France s'est stabilisé à 7,5% de la population active fin décembre par rapport à fin septembre, selon les derniers chiffres de l'Insee dévoilés mardi dernier. Sur un an, le chômage au sens du bureau international du travail (BIT) augmente de 0,4 point, retrouvant son niveau de fin 2021.

Ces derniers chiffres montrent que le pari d'Emmanuel Macron de faire baisser le chômage en France à 5% d'ici 2027 s'éloigne toujours plus. D'autant que la Banque de France a prévu une remontée du chômage à 7,7% de la population active fin 2024 et 7,8% à fin 2025.

(Avec AFP)

Commentaires 13
à écrit le 17/02/2024 à 23:14
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pour l' instant ont vois que les prix qui augmentent EDF ET GDF .ainsi toute les charges d' un ménage alimentation .on se moque de nous !!!!!!!

à écrit le 17/02/2024 à 23:14
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pour l' instant ont vois que les prix qui augmentent EDF ET GDF .ainsi toute les charges d' un ménage alimentation .on se moque de nous !!!!!!!

à écrit le 16/02/2024 à 21:45
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Dites leur plutôt combien ont-ils perdu de pouvoir d'achat en trois ans! Histoire d'en rire🙈

à écrit le 16/02/2024 à 16:01
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"Mais de fortes disparités devraient se faire ressentir entre les ménages. " On le voit déjà avec les vacances février.

à écrit le 16/02/2024 à 13:56
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Quand je vois le nombre de grosses voitures neuves de 40 Keuros sur les routes, je me dis que le pouvoir d'achat de beaucoup n'a point été érodé

le 16/02/2024 à 14:15
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Pour 40 Keuros, on n'a hélas plus grand chose aujourd'hui, hormis subventions diverses

à écrit le 16/02/2024 à 13:48
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Quand des boites comme Truffaut licencient ses cadres de plus de 50 ans par dizaine et que l’ ´inspection du travail suspectant un licenciement collectif déguisé, abusif , trouve la porte de la direction close , aux abonnés absents et doit étre reçue...

à écrit le 16/02/2024 à 13:47
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Quand des boites comme Truffaut licencient ses cadres de plus de 50 ans par dizaine et que l’ ´inspection du travail suspectant un licenciement collectif déguisé, abusif , trouve la porte de la direction close , aux abonnés absents et doit étre reçue...

à écrit le 16/02/2024 à 13:47
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Quand des boites comme Truffaut licencient ses cadres de plus de 50 ans par dizaine et que l’ ´inspection du travail suspectant un licenciement collectif déguisé, abusif , trouve la porte de la direction close , aux abonnés absents et doit étre reçue...

à écrit le 16/02/2024 à 13:43
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Quand des boites comme Truffaut licencient ses cadres de plus de 50 ans par dizaine et que l’ ´inspection du travail trouve la porte de la direction close et doit été revue par une salariée sur le départ .. on peut s interroger des modes de fonctionn...

à écrit le 16/02/2024 à 13:43
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Quand des boites comme Truffaut licencient ses cadres de plus de 50 ans par dizaine et que l’ ´inspection du travail trouve la porte de la direction close et doit été revue par une salariée sur le départ .. on peut s interroger des modes de fonctionn...

à écrit le 16/02/2024 à 11:35
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C est quand meme un probleme a long terme si travailler ne paie pas et que ceux qui s en tirent le mieux sont soit ceux qui vivent de leurs placements (rentiers) ou d allocations (retraités). car un pays ou plus personne en fait rien (car les actifs ...

à écrit le 16/02/2024 à 11:24
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Ça ne devrait que très peu le toucher cet échec sur le chômage puisque plus personne ne l'écoute, personne au final n'a fait attention à ses dernières promesses. Attal est tranquille également il a un boulevard de démagogie devant lui.

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