Alors que Fessenheim, la doyenne des centrales nucléaires françaises, a été définitivement débranchée le 30 juin dernier et que 14 autres réacteurs devraient fermer d'ici 2035, la ministre de la Transition écologique a abordé ce jeudi 23 juillet la question de l'après. « (Il faudra faire un) choix après 2035. Soit on continue d'avoir une bonne part de nucléaire, soit on baisse le nucléaire pour arriver à 100% renouvelable en 2050 », a déclaré Barbara Pompili sur France Inter. Et d'ajouter : « Il faut que les citoyens aient des alternatives viables. Donc aujourd'hui, on étudie d'autres réacteurs qui pourraient être construits mais on étudie aussi la solution où on arriverait à 100% de renouvelable », a-t-elle poursuivi.
Le gouvernement prévoit dans la loi Énergie et Climat, votée en septembre 2019, la neutralité carbone à l'horizon 2050. En réduisant notamment à 50% la part du nucléaire dans la production électrique d'ici à 2035, contre 70% aujourd'hui.
Flamanville ? Une « gabegie »
Interrogée sur ses positions antinucléaires, la ministre a souligné qu'elle n'avait « pas changé d'opinion sur le sujet » et a vivement critiqué l'EPR de Flamanville (Manche) qu'elle a qualifié de « gabegie ».
« On a multiplié par quatre le coût initial. Il y a beaucoup de problèmes de compétences qu'on a repérés et sur lesquels il faut travailler car le nucléaire, on en a encore pour longtemps quoi qu'il advienne ».
La Cour des comptes a publié début juillet un rapport critique sur la filière EPR, qui fait notamment le constat des « dérives de coûts et de délais considérables » sur le chantier du réacteur de Flamanville, dont la mise en service n'interviendra que « mi-2023 » au plus tôt.