Comme prévu, le gouvernement va présenter le texte de son projet de loi sur le partage de la valeur en cette fin du mois de mai.
« Je présenterai ce mercredi le texte au Conseil des ministres pour faire en sorte que la totalité de l'accord soit fidèlement et intégralement transposé dans la loi et donner à cet accord, force de loi », a déclaré le ministre du Travail, Olivier Dussopt, sur franceinfo ce lundi 22 mai.
L'exécutif vise une adoption au Parlement cet été. Ce texte correspond à la retranscription législative de l'accord national interprofessionnel (ANI) signé le 10 février dernier par quatre syndicats sur cinq. Seule la CGT n'a pas souhaité le ratifier car il n'abordait pas la question des salaires.
Un projet de loi plus que nécessaire
Ce texte a pour objectif de généraliser des dispositifs tel que l'intéressement, la participation et les primes de partage de la valeur (PPV), ainsi qu'à développer l'actionnariat salarié.
Il prévoit ainsi que les entreprises entre 11 et 49 employés et qui sont rentables - dont le bénéfice net représente au moins 1% du chiffre d'affaires pendant trois années consécutives - doivent présenter au moins un dispositif à leurs salariés. Il veut aussi transcrire l'obligation pour les entreprises de plus de 50 salariés de négocier une manière de distribuer un éventuel bénéfice exceptionnel tout en laissant aux employeurs la définition d'un tel bénéfice hors norme. Le gouvernement a en revanche a écarté l'option d'un prélèvement ou d'une taxe sur les superprofits, évoqué par Emmanuel Macron.
Faire évoluer la loi apparaît comme une nécessité. Une mission parlementaire livré en avril un bilan en demi-teinte sur les outils existants.
« La France est le second pays d'Europe dans le déploiement des outils de partage de la valeur. Ces outils constituent un complément aux salaires. Même si notre pays se situe en bonne place en Europe, de fortes inégalités persistent entre les salariés des petites entreprises et ceux des grandes entreprises. Il faut corriger cette situation », a notamment déclaré le député Louis Margueritte (Renaissance), co-pilote de cette mission avec Eva Sas (EELV).
Un comité de suivi des négociations salariales
Au micro de France info, Olivier Dussopt a également annoncé réunir le comité de suivi des négociations salariales le 14 juin. Objectif affiché, lutter contre ce qui est présenté comme une « smicardisation » des grilles salariales.
Sur fond d'inflation, l'idée est de « relancer ces négociations et faire en sorte que le dialogue social soit le plus productif », a commenté le ministre. Les récentes augmentations mécaniques du Smic - +2% au 1er mai, et au total +6% depuis un an - ont provoqué un tassement des grilles salariales dans de nombreuses branches professionnelles.
Le gouvernement vient d'ailleurs de démarrer ce lundi un cycle de discussions avec les syndicats de fonctionnaires à propos d'augmentations de salaires. Ces derniers demandent des augmentations au profit de tous les fonctionnaires, à l'image de la hausse de 3,5% des traitements décidée à l'été 2022, alors que l'exécutif entend concentrer ses efforts salariaux sur les agents publics les moins bien rémunérés.
(Avec AFP)