PME, TPE, ETI...les défaillances d'entreprises progressent en juin et se rapprochent du niveau pré-pandémie

Le nombre de défaillances d'entreprises poursuit sa hausse en juin. Pour autant, toutes catégories confondues, le chiffre reste inférieur en cumul sur les 12 derniers mois à celui de l'année 2019, à 48.673 contre 51.145, selon les chiffres publiés ce jeudi par la Banque de France. Un constat a nuancer toutefois car si les défaillances restent à un niveau inférieur pour les micro-entreprises, leur nombre est bel et bien plus élevé qu'en 2019 dans les autres catégories.
Dans le commerce et la réparation automobile, la hausse frôle les 50% et elle atteint 44,4% dans la construction, toujours sur un an (Photo d'illustration).
Dans le commerce et la réparation automobile, la hausse frôle les 50% et elle atteint 44,4% dans la construction, toujours sur un an (Photo d'illustration). (Crédits : DR)

Les défaillances d'entreprises en France ont poursuivi en juin leur mouvement de hausse amorcé à l'automne 2021. En cumul sur les douze derniers mois, on dénombre ainsi 48.673 défaillances contre 33.570 un an plus tôt, rapporte ce mercredi la Banque de France.

Une progression qui « touche tous les secteurs de l'économie et toutes les tailles d'entreprises » précise-t-elleindiquant néanmoins qu'il est « de moindre ampleur pour les microentreprises et entreprises de taille indéterminée ».

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Néanmoins, « le nombre global de défaillances sur un an reste inférieur au niveau moyen enregistré sur la période 2010-2019, avant la pandémie de COVID-19 », ajoute le rapport de la Banque de France qui l'explique par le fort recul enregistré au début de la crise sanitaire « à la suite de la modification temporaire des dates de caractérisation et de déclaration de l'état de cessation de paiements ». En outre, les mesures adoptées par le gouvernement de soutien en trésorerie ont permis d'éviter une explosion des cessations de paiement. Ainsi, en 2019, le nombre de défaillances s'est élevé à 51.145 (en cumul sur les 12 derniers mois).

Ce constat est toutefois à nuancer. En effet, sur les douze derniers mois, ce sont les micro-entreprises et les entreprises de taille indéterminée qui font descendre la moyenne globale. Si le nombre de défaillances de micro-entreprises augmenté de 45,8% en un an, il reste de 9% inférieur à celui de 2019. À l'inverse, dans les autres catégories le chiffre révélé ce jeudi est plus élevé que celui de 2019. Ainsi, les défaillances dépassent de 57% leur niveau de 2019 pour les très petites entreprises (TPE, moins de 10 salariés), de 62,8% pour les petites entreprises (10 à 49 salariés), de 50,4% pour les moyennes entreprises (50 à 249 salariés) et de 103,8% pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grands groupes. Dans cette dernière catégorie, 53 entreprises ont fait défaillance au cours des 12 mois, contre seulement 26 en 2019.

Des craintes dans le secteur du bâtiment

Par secteurs, les défaillances ont le plus augmenté depuis un an dans l'hôtellerie-restauration, avec une hausse de 81,2%. Le niveau des défaillances avait été particulièrement bas dans ce secteur durant la pandémie en raison des aides du gouvernement face aux fermetures administratives dont les établissements faisaient l'objet.

Les défaillances sont aussi en forte hausse dans l'industrie, où elles progressent de 58,9%, malgré la volonté du gouvernement de réindustrialiser le pays. Dans le commerce et la réparation automobile, la hausse frôle les 50% et elle atteint 44,4% dans la construction, toujours sur un an.

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La publication des chiffres de la Banque de France intervient alors que, mardi dernier, la Fédération française du bâtiment (FFB) a révélé que les défaillances dans le secteur ont repris leur rythme d'avant la pandémie. Résultat, elle craint 135.000 suppressions d'emplois d'ici 2025. Selon les projections de la FFB, le nombre de défaillances d'entreprises en 2023 devrait revenir à son niveau de 2019, après avoir été réduit à la portion congrue pendant la pandémie, du fait des aides publiques aux entreprises.

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 « On voit une accélération délétère mortifère des défaillances d'entreprises, ces quelques derniers mois (...) surtout dans les travaux publics et la promotion immobilière », a prévenu le président de la FFB, Olivier Salleron.

La FFB, qui tablait il y a trois mois sur 100.000 destructions d'emplois d'ici 2025, a élevé ce chiffre à 135.000, après que le gouvernement a annoncé la fin progressive du dispositif Pinel de soutien à la construction neuve et le resserrement du prêt à taux zéro pour l'accession à la propriété.

C'est surtout le logement neuf, où l'activité dégringole, qui inquiète l'organisation patronale, tandis que la construction neuve non résidentielle s'effrite et que l'amélioration-entretien, portée notamment par la rénovation énergétique, progresse trop peu pour compenser le reste. « La crise est inévitable », selon Olivier Salleron, citant parmi les difficultés le renchérissement du coût du crédit et la hausse des coûts de construction, l'inflation des prix des matériaux et de l'énergie et les normes environnementales plus strictes.

(Avec AFP)

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