Portée par une consommation moins faible que prévu, la croissance a légèrement progressé fin 2023

La croissance du PIB a progressé de 0,1% au quatrième trimestre, selon l'Insee. L'institut avait initialement prévu une stagnation de celui-ci. Cette révision à la hausse s'explique par une consommation des ménages qui s'est stabilisée. En janvier, cette dernière est, toutefois, repartie à la baisse.
Entre octobre et décembre, la consommation des ménages s'est stabilisée (0,0% contre -0,1% dans la première estimation).
Entre octobre et décembre, la consommation des ménages s'est stabilisée (0,0% contre -0,1% dans la première estimation). (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

C'est un signal, certes faible, mais qui demeure positif pour l'économie française. La croissance a, en effet, été revue à la hausse par l'Insee, ce jeudi. L'institut a, en effet, établi que l'activité économique du pays avait progressé de 0,1% au quatrième trimestre de 2023. Initialement, il avait prédit, dans sa première estimation, une stagnation du produit intérieur brut (PIB).

Sur l'ensemble de l'année, l'Insee a maintenu à 0,9% le niveau de la croissance pour l'ensemble de l'année passée. La croissance a notamment été soutenue par un deuxième trimestre dynamique (+0,6%, révisé en baisse de 0,1 point). Les premier et troisième trimestres, eux, ont stagné.

Et, toujours selon des chiffres de l'Insee dévoilés le 7 février dernier, la croissance du PIB ne devrait atteint que 0,2% pour les deux premiers trimestres de 2024, quand le gouvernement parie toujours sur une croissance du PIB de 1,4% sur l'ensemble de l'année en cours.

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La consommation des ménages revue à la hausse...

La timide hausse observée au dernier trimestre est attribuable à une consommation des ménages un peu moins faible qu'anticipé, selon l'Insee. Ainsi, entre octobre et décembre, elle s'est stabilisée (0%, contre -0,1% dans la première estimation), la consommation de services ayant contrebalancé le repli observé dans les dépenses alimentaires et énergétiques.

Cela s'explique par un pouvoir d'achat des ménages qui a rebondi grâce à une progression de leur revenu disponible brut, soutenu notamment par des hausses salariales, une revalorisation des retraites complémentaires ou le versement d'une prime de pouvoir d'achat aux fonctionnaires.

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Mais leur consommation en volume étant restée stable, le taux d'épargne est passé de 17,3% au troisième trimestre à 17,9% au dernier, témoignant d'une grande prudence en matière de dépenses après des mois marqués par une inflation élevée.

... mais repart à la baisse

En janvier, la consommation des ménages est toutefois repartie à la baisse. Elle a, ainsi, reculé de 0,3%, a encore indiqué l'Insee ce jeudi. Et ce, en raison de la diminution de 1,5% sur un mois des achats de biens fabriqués. Au sein de cette catégorie des biens fabriqués, les achats de biens durables ont plongé de 3,3% après avoir progressé de 1,7% en décembre.

« Ce recul s'explique par le fort repli des achats de matériels de transport (-6,7% après +4,8%) qui concerne notamment les voitures neuves, dans un contexte de durcissement des dispositifs de bonus et de malus écologiques, mais aussi les voitures d'occasion », explique l'Insee.

A l'inverse, les dépenses pour des produits textiles et d'habillement ont rebondi de 0,6% en janvier, « principalement sous l'effet de la hausse des achats de chaussures et de cuir ».

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En dehors des biens fabriqués, l'Insee fait état d'une hausse sur un mois de 1,3% des dépenses en énergie, déjà en progression de 1,5% en décembre. Un dynamisme des dépenses qui s'explique à la fois par « l'augmentation des achats de carburants, en particulier le super sans plomb, et le rebond de la consommation d'électricité et de gaz ».

Enfin, les achats de produits alimentaires se sont eux aussi inscrits en hausse en janvier, mais plus modestement (+0,4% après -0,9% en décembre). Ce léger frémissement de la consommation alimentaire, qui a pâti tout au long de l'année 2023 de l'envolée des prix, est dû à une recrudescence des achats « de viande, de conserves de poissons, de boissons, ainsi que de pâtes et de produits issus de la boulangerie ».

La consommation de tabac s'est quant à elle fortement repliée, conclut l'Insee.

Les investissements en baisse

Les taux, qui n'ont eu de cesse d'être relevés par la Banque centrale européenne (BCE) pour lutter contre l'inflation - son taux directeur se situe à un niveau record de 4,5% - continuent de peser sur l'investissement. Ils ont, en effet, enregistré au quatrième trimestre de 2023 une baisse plus importante que calculée auparavant (-0,9%). Tant les investissements des entreprises (-0,9%) que ceux des ménages (-1,4%) sont concernés, et le secteur de la construction de logements est particulièrement touché.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 29/02/2024 à 13:59
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Pour "bien" faire, il faudrait que la consommation augmente, augmente, augmente, même si on conseille de moins acheter pour ne pas devoir jeter (produits périmés cachés au fond du réfrigérateur), faire durer en réparant si besoin (écologie, économie ...

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