
Le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu sera-t-il enterré à la rentrée ? Le gouvernement continue de préparer les esprits tout en tournant autour du pot. Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, a pour la première fois admis ce samedi 1er septembre que "l'arrêt" de la réforme, censée entrer en vigueur début 2019, n'était pas exclu, invoquant de potentiels effets "psychologiques" sur le comportement des Français.
"Nous choisirons ensemble politiquement l'avancée ou l'arrêt, puisque le président de la République l'a évoqué, de la réforme", a déclaré sur France Inter le ministre.
Le président de la République, Emmanuel Macron, a déclaré cette semaine avoir "besoin d'une série de réponses très précises" avant de trancher. Une réunion sur le sujet est prévue ce mardi entre le ministre, le président et le Premier ministre, Edouard Philippe.
"Il m'appartient mardi d'apporter des réponses claires. C'est plutôt le calendrier du mois de septembre qui a été choisi par le président pour définitivement décider", a précisé Gérald Darmanin.
Pas de problème technique
Avec la mise en place de cette réforme, qui a déjà été repoussée d'un an, l'impôt sur le revenu ne sera plus réglé avec un décalage d'un an par les contribuables mais prélevé directement au fil des revenus versés, pensions ou salaires, comme c'est déjà le cas dans la grande majorité des autres pays européens. Si chefs d'entreprises et syndicats se sont inquiétés d'éventuelles failles, le ministre des Comptes publics a écarté toute crainte d'ordre technique.
"Est ce que techniquement on est prêt ? Oui, on est prêt. Est ce que psychologiquement les Français sont prêts ? C'est une question à laquelle, collectivement, nous devons répondre", a-t-il déclaré.
Nombre d'observateurs ont évoqué le risque que ce nouveau mode de collecte, et surtout le montant amputé s'affichant sur la feuille de paie, ne déclenchent un "choc psychologique" négatif en donnant l'impression d'une nouvelle érosion du pouvoir d'achat. Choc qui pourrait peser sur la consommation à un moment où la croissance de l'économie française s'essouffle.