Réforme du Code du travail : syndicats déçus, patrons satisfaits

Craintes, déception ou encore satisfaction, les représentants syndicaux et politiques sont nombreux à s'être déjà prononcés suite à la présentation détaillée du projet de réforme du Code du travail.
La CFDT, par la voix de son secrétaire général Laurent Berger, a fait savoir qu'il existait après deux mois de concertation entre partenaires sociaux "de nombreux points de désaccord".

(Article publié le 31 août à 14h22 et mis à jour au cours de la journée)

Les syndicats et les politiques ne perdent pas de temps pour réagir. Dès la présentation officielle des ordonnances devant réformer le Code du travail, ce jeudi 31 août, les réactions se sont multipliées.

De fortes et nombreuses critiques

La présentation faite par Muriel Pénicaud, ministre du Travail et Edouard Philippe, Premier ministre ne semble pas avoir convaincu les représentants syndicaux. Ainsi, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT a réaffirmé ses inquiétudes: "C'est la fin du contrat de travail", a-t-il déclaré avant d'appeler les travailleurs, retraités et jeunes à participer à une journée de mobilisation le 12 septembre dans tout le pays.

De son côté, la CFDT, par la voix de son secrétaire général Laurent Berger, a fait savoir qu'il existait après deux mois de concertation entre partenaires sociaux "de nombreux points de désaccord", notamment sur "l'articulation entre branche et entreprise". Et d'ajouter :

"La CFDT sort donc de ces concertations avec des désaccords, mais surtout avec le goût amer d'une occasion manquée : l'occasion de dépasser enfin cette vision du passé selon laquelle la confiance des entrepreneurs ne se gagne qu'au prix d'une baisse des droits des représentants des salariés."

La CFE-CGC se montre critique également et voit en ces ordonnances "beaucoup d'instruments de flexibilisation du marché" et "probablement une précarisation plus importante des salariés".

Tandis que Solidaires pointe, dans un communiqué, "la facilitation des licenciements individuels et collectifs" et "la remise en cause de la protection collective des salariés". Le syndicat appelle lui aussi à manifester contre ce qu'il appelle "la loi travail XXL", le 12 septembre prochain.

FO et CFTC redoublent de prudence

FO a accueilli la réforme du code du travail avec mesure. Jean-Claude Mailly, secrétaire général du syndicat a déclaré :

"Il y a trois colonnes : ce que nous obtenons, ce que nous avons évité et ce sur quoi nous sommes en désaccord. Il y a des éléments dans les trois colonnes."

Ainsi, tout en saluant le renforcement de la branche et l'augmentation de l'indemnité légale de licenciement, le représentant syndical a fait part de son inquiétude concernant les modalités de négociations au sein des TPE en l'absence de délégué du personnel.

> Lire aussi : Réforme du Code du travail : de nombreuses nouvelles opportunités pour les entreprises

Du côté de la CFTC aussi, on avance à tâtons. "L'enjeu c'était que la branche garde ses prérogatives (...) ce qui est le cas", note-t-on à l'organisation syndicale. Mais le président de la CFTC, Philippe Louis aurait préféré que la réforme aille plus loin, semble-t-il et que le "minima" aux prud'hommes en cas de licenciement abusif  "soit à six mois" de salaire au lieu de trois.

Le Medef est satisfait mais tempère tout de même

Autre son de cloche chez les organisation patronales. La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a particulièrement salué "la possibilité, en l'absence de syndicat, de négocier des accords majoritaires avec les représentants du personnel dans les PME jusqu'à 50 salariés". La CPME a en revanche regretté "l'augmentation de l'indemnité légale de licenciement" ainsi que le non traitement de la "question des seuils sociaux".

> Lire aussi : Réforme du code du travail : que contiennent les ordonnances ?

Le Medef, par la voix de Pierre Gattaz, voit la réforme d'un bon œil. Le patron des patrons estime que ces ordonnances pourraient conforter la confiance des entreprises et donc "redonner, in fine, de l'emploi". Il a ajouté, devant la presse :

"Cette réforme par ordonnances est une première étape dans la construction d'un droit du travail en phase avec les réalités quotidiennes des entreprises."

Pierre Gattaz a toutefois montré quelques réticences concernant certaines dispositions :

"Pour les entreprises de 50 à 300 salariés, nous regrettons vivement que des limitations de négociations en dehors de la présence syndicale n'aient pas été assouplies", a-t-il dit. "C'est dommage car l'objectif doit être aussi de lisser les seuils pour simplifier la croissance des TPE et des PME".

LREM, Modem et Les Constructifs applaudissent

Dans la sphère politique, les réactions sont (logiquement) contrastées. Là où le député La France insoumise évoque une "agression du gouvernement" sur Twitter, la parlementaire LREM Aurore Bergé se félicite d'ordonnances qui "marchent sur deux jambes : plus de libertés et plus de protection". Dans le camp des députés "Les constructifs", Thierry Solère parle d'un Code du travail "frappé par l'approche constructive des syndicats" tandis que le président du groupe Modem à l'Assemblée Marc Fesneau affirme que "cette réforme (...) est une première étape? Ces ordonnances permettront des avancées fortes et significatives."

(avec Reuters)

Commentaires 15
à écrit le 01/09/2017 à 20:43
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Qui embauche : les syndicats ou les employeurs ?

à écrit le 01/09/2017 à 12:10
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Cette réforme va permettre la sécurisation des entreprises vu par les patrons, ce sont des mesures genre plafond de verre de plus , bon rien de nouveau, comme d'habitude, mais ce n'est pas ça qui va permettre de baisser le chômage par contre ça va au...

à écrit le 01/09/2017 à 10:28
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le medef est satisfait ! ben voyons !!! les députés aussi, qui ont voté de nuit cet été l'exonération de CSG de leurs émoluments après avoir augmenté celle de 60% des retraités !!! tout roule pour les privilégiés avec ce président !

à écrit le 01/09/2017 à 7:38
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C'est une réformette pas de quoi casser trois pattes à un canard. Un chef d'entreprise engage ses biens et son avenir, ce n'est pas au salarié a jouer au petit chef, s'il veut diriger il crée son entreprise.

à écrit le 31/08/2017 à 20:13
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Les trostko-bolcheviks sont vent debout contre cette réformette. Grand bien leur fasse ! Dommage que le gouvernement n'ait pas eu le courage de relever les seuils qui sont un réel facteur de surcoût (et un frein à la compétitivité) des entreprises f...

le 01/09/2017 à 11:58
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"Les trostko-bolcheviks sont vent debout contre cette réformette", les facistes-liberaux sont vent debout pour paupériser les salariés :)

à écrit le 31/08/2017 à 19:12
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Et mailly ils a quoi comme promotion ils vas promener le nouveau chien de macron ?

à écrit le 31/08/2017 à 18:03
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"Laurent Berger, a fait savoir qu'il existait après deux mois de concertation entre partenaires sociaux ". Ce qui représente au final 7 heures par organisation syndicale pour discuter d'un code du travail qui a 100 ans ! sans parler des ordonnance...

à écrit le 31/08/2017 à 17:49
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la politique rend elle malade ?, encore une agression de la part d un député macroniste envers un député PS les novices n assurent plus .. et ne rassurent pas.. antidémocratie

le 31/08/2017 à 19:51
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Effectivement , j'ai lu cela ,mais pas un mot à la TV sur le sujet.

le 01/09/2017 à 5:19
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Voila belle lurette que votre democratie n'est plus qu'oripeaux.

à écrit le 31/08/2017 à 17:48
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la politique rend elle malade ?, encore une agression de la part d un député macroniste envers un député PS les novices n assurent plus .. et ne rassurent pas..

à écrit le 31/08/2017 à 16:47
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" la parlementaire LREM Aurore Bergé se félicite d'ordonnances qui "marchent sur deux jambes : plus de libertés et plus de protection". Bref, le discours de Fillon quand elle était encore LR

à écrit le 31/08/2017 à 14:41
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"LREM, Modem et Les Constructifs applaudissent" Ben ça alors, ceux qui ont fait cette loi en sont super contents ! Quelle monumentale surprise... Ah nous tenons une autre information primordiale: il semblerait que les politiciens d'en marche...

le 31/08/2017 à 18:58
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Cela vous étonne pas que le Medef saute de joie !!! Les salariés peuvent se rouler... Merci iiii Macron.....

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