Retraites : l'Assurance vieillesse se dit « prête » à appliquer la réforme dès le 1er septembre

Le directeur général de la Caisse nationale d'assurance vieillesse s'est montré rassurant sur la capacité de la Cnav à mettre en œuvre la réforme des retraites, et ce, dès le 1er septembre 2023. La mise en place représente un défi d'organisation majeur. La Cnav doit former ses agents aux nouvelles modalités de retraite et adapter son infrastructure informatique, tout en garantissant qu'il n'y ait aucune rupture pour les personnes qui vont partir à la retraite dans les prochaines semaines et mois.
La mise en œuvre de la réforme des retraites représente un défi d'organisation pour la Cnav (Photo d'illustration).
La mise en œuvre de la réforme des retraites représente un défi d'organisation pour la Cnav (Photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

La Caisse nationale d'assurance vieillesse est bien décidée à montrer qu'elle sera à la hauteur des enjeux. La Cnav « sera prête » à appliquer concrètement la réforme des retraites au 1er septembre, date de son entrée en vigueur officielle, a indiqué son directeur général, Renaud Villard, ce mercredi 31 mai.

« On sera prêt pour le 1er septembre (...) il n'y aura pas d'alerte sur le calendrier », a-t-il affirmé lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis).

La mise en œuvre de la réforme représente un défi d'organisation pour la Cnav. Non seulement la structure doit former ses agents aux nouvelles modalités de retraite, mais elle doit adapter son infrastructure informatique, sans qu'il y ait de rupture pour toutes les personnes qui vont partir en retraite dans les prochaines semaines et mois.

« Dès le mois de juillet, il y aura des retraites qui seront calculées suivant les nouvelles règles », a annoncé Renaud Villard. Les décrets d'application de la réforme n'ont pas encore été publiés, mais ils le seront à temps, a-t-il assuré, avec notamment la parution attendue dès le début juin du décret concernant les nouvelles dispositions « carrières longues », un point clef de la réforme.

Lire aussiRetraites : retour à la case départ pour l'emploi des seniors

Une autorisation pour embaucher 500 personnes supplémentaires

Interrogé sur une enquête de l'hebdomadaire Politis évoquant une souffrance au travail des salariés de la Cnav, liée en particulier à des manques d'effectifs, Renaud Villard a indiqué qu'il ne « mésestimait pas la fatigue cognitive des équipes », contrainte d'absorber rapidement les nouvelles règles du jeu. Plus qu'un conflit social, la « vraie inquiétude » est plutôt « une forme de grève avec les pieds » et de « lassitude » des équipes, a-t-il expliqué, souhaitant pouvoir lancer rapidement des négociations avec les syndicats sur la qualité de vie au travail.

La Cnav a reçu l'autorisation d'embaucher 500 personnes (équivalent temps plein) pour faire face à la charge de travail représentée par la réforme, dont 200 « ont commencé à être recrutées par anticipation dès février », a-t-il par ailleurs souligné.

La mobilisation syndicale continue

Les déclarations du directeur général de la Cnav interviennent alors que la réforme des retraites continue à être contestée. Au Parlement, la proposition de loi Liot, dont l'article 1 qui prévoit d'abroger la retraite à 64 ans a été rejeté ce mercredi matin en commission, est soumise à l'examen des députés. Elle arrivera dans l'hémicycle à compter du 8 juin.

De leur côté, les syndicats, qui organisent une nouvelle journée de mobilisation le 6 juin, ont invité mardi les salariés à y participer massivement, dénonçant une nouvelle fois la volonté de l'exécutif d'empêcher un vote sur le sujet au Parlement. « Nous ne tournerons pas la page : ensemble, unis et déterminés pour gagner le retrait de la réforme et pour le progrès social, construisons partout les grèves et les manifestations le 6 juin », écrit l'intersyndicale regroupant huit syndicats et cinq organisations de jeunesse, dans un communiqué lu au cours d'une conférence de presse au siège de la CFDT à Paris. « Si encore une fois, le gouvernement s'obstinait à passer en force, en utilisant des artifices constitutionnels, la colère n'en serait que renforcée », mettent-ils en garde. « Une fois pour toutes, nous le redisons solennellement : comment pourrait-on empêcher la participation de la représentation nationale sur un sujet aussi important, qui vole deux années de vie ? », a déclaré à la presse Thomas Vacheron, secrétaire confédéral CGT. Également membre de la direction de la CGT, Sébastien Menesplier n'a pas exclu une 15e journée de mobilisation, si le vote sur la proposition de loi Liot était empêché le 8 juin.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 01/06/2023 à 6:34
Signaler
Vérifiez: c'est un énarque! Si! si! j'eusse préféré un actuaire ou au moins un gars de l'assurance; ça s'imposait, non? Ca me rappelle ORPEA... Ah! Ces fauteuils pour recaser les copains!..

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.