Accord commercial Europe-États-Unis : Macron, premier (et unique) opposant

La France a voté contre l'ouverture de négociations commerciales entre l'Union européenne et les États-Unis ce lundi - une position qu'elle est la seule à défendre, tandis que la Belgique s'est abstenue. Pour l'Élysée, un tel accord est contraire aux engagements d'Emmanuel Macron, opposé à toute négociation avec un pays qui ne respecte pas l'Accord de Paris sur le climat.
(Crédits : Reuters)

[Article publié le 15.04.2019 à 10h43, mis à jour à 13h08 avec le résultat du vote des Etats membres]

Le climat avant le commerce. Les États membres de l'Union européenne ont validé ce lundi 15 avril l'ouverture des négociations commerciales avec les États-Unis. Sans surprise, seule la France s'y est opposée en votant "contre", tandis que la Belgique s'est abstenue. Une source à la présidence française avait justifié la semaine dernière à Reuters cette position en raison d'un contexte de menaces commerciales répétées de Donald Trump et de la sortie annoncée des États-Unis de l'Accord de Paris sur le climat.

Bien que forte sur le plan symbolique, cette opposition n'a pas empêché l'ouverture de ces négociations : les décisions commerciales se prennent côté européen à la majorité qualifiée, soit 55% des États européens, qui représentent 65% de la population européenne.

Éviter une guerre tarifaire

La Commission européenne, qui coordonne la politique commerciale de l'Union, a sollicité deux mandats de négociation. Le premier vise à réduire les droits sur les biens industriels et le second est destiné à aider les entreprises à prouver que leurs produits sont conformes aux normes de l'UE ou à celles des États-Unis. La France s'est donc opposée à ces deux mandats.

Ce mini-traité transatlantique, qui n'a rien à voir avec le Tafta/TTIP dont les négociations ont été suspendues en 2016, a pour objet de calmer les ardeurs américaines. Donald Trump avait accepté en juillet de surseoir à l'imposition de droits de douane punitifs sur les voitures importées de l'Union européenne. Toutefois, des droits de douane continuent de s'appliquer sur l'acier et l'aluminium importés de l'Union - au gram dam de l'Allemagne. Et Donald Trump a menacé la semaine dernière d'imposer des droits de douane sur 11 milliards de dollars de produits européens, arguant de l'impact négatif des subventions européennes accordées à Airbus.

« Nous ne sommes jamais rentrés dans l'idée qu'il fallait faire montre de faiblesse pour s'attirer les faveurs de monsieur Trump. (...) L'idée que, par des concessions, en cédant à la pression, on améliorera notre situation vis-à-vis des Etats-Unis n'est pas une bonne idée », a indiqué une source à la présidence française à Reuters.

La Commission a assuré qu'elle ne discuterait pas des droits de douane et autres barrières commerciales dans le domaine de l'agriculture - un chiffon rouge pour la France et d'autres pays européens, mais une exigence de l'administration Trump qui voudrait ouvrir davantage le marché communautaire à sa production.

Macron accepte d'être isolé "au nom des valeurs"

Dans ce dossier comme sur le Brexit d'ailleurs, Emmanuel Macron juge indispensable de respecter les valeurs sur lesquelles il appuie son action : l'environnement et les relations multilatérales apaisées dans le premier cas, et la protection des intérêts européens dans le second.

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Le chef de l'État français a plaidé la semaine dernière pour un report plus court de la date du Brexit que celui souhaité par une large majorité des Etats européens. Les Vingt-Sept sont arrivés à un compromis en la reportant au 31 octobre, un horizon plus lointain que celui souhaité par Paris mais plus proche que celui demandé par un grand nombre d'Européens.

Cette fidélité aux valeurs est particulièrement importante alors que s'ouvre la campagne pour les élections européennes de la fin mai mais dépasse le prisme de ce scrutin, a insisté la source.

« Il ne faut pas que les tensions se reportent sur l'Europe »

Dans un entretien publié dimanche sur le site internet du Figaro, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a appelé les Européens à l'unité face à la Chine et aux États-Unis, à l'heure où les négociations commerciales Washington et Pékin semblent en voie d'aboutir.

« L'Europe n'en est pas plus victime que d'autres à ce stade (des tensions commerciales). Mais s'il devait y avoir un accord entre la Chine et les États-Unis, ce qui serait une bonne chose, il ne faut pas que les tensions se reportent sur l'Europe. (...) L'unité européenne sera indispensable : l'Europe n'est forte que si elle est unie », dit-il.

(avec Reuters)

Commentaires 23
à écrit le 16/04/2019 à 17:42
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C'est une attitude symbolique, celle de l'impuissance. Un trépignement de gamin, rien de plus.

à écrit le 16/04/2019 à 16:45
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L' Allemande est aux aboies , elle ne vend plus de voitures en Chine, aux Us , en Angleterre ce pourquoi elle bafoue l' Europe pour ses propres intérêts et prête à négocier tous azimuts .

à écrit le 16/04/2019 à 11:04
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A quoi joue-t-il? Il nous pourrit la vie avec son climat!

à écrit le 16/04/2019 à 9:35
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Dans l opposition quand il faut une majorité relative , et dans le rang quand il s agit d unanimité .. A nous de réfléchir sur ce que cela signifie . .

à écrit le 16/04/2019 à 9:19
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Encore une fois, l'UE se fout de la figures des citoyens en faisant ce qui lui plaît. Quand Macron comprendra qu'il faut sortir de ce machin. Il se fait enfler de partout par l'Allemagne en particulier, il doit aimer ça, mais pas nous.

le 16/04/2019 à 16:32
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Lisez l'article et vous verrez que vous blâmez l'UE pour une décision prise pas les gouvernements des états membres... mais bon, les faits et les anti-UE cela fait deux

à écrit le 16/04/2019 à 8:07
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....un bon point a son actif ! Dommage que l'Allemagne se croit obligée de lécher les godasses des USA pour préserverslon industrie automobile ! Comme quoi les "valeurs" de l'UE ,s'arretent aux profits .......

à écrit le 16/04/2019 à 4:43
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Ce president joue les gros bras avec les USA. Soit, le pretexte etant le climat. Quid de l'Allemagne et ses centrales fonctionnant a la lignite polluante qui empoisonne Paris et ses alentours ? Rien. Silence du micron.

à écrit le 15/04/2019 à 19:21
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Les francais vivrent toujours dans l'indoctrine des annees 1799 sans avoir acune se qui se passe dehors leurs frontieres. Vite un frexit enfin de sauver le pais de l'Hanze Nordic! Nous n 'avons pas besoin des audeures d'ailes sudiques!

le 16/04/2019 à 8:08
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...c'st quoi comme langue ?

à écrit le 15/04/2019 à 16:59
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La politique est une chose, le commerce en est une autre. A vouloir "caresser" les USA dans le sens du poil, on fait du commerce et peu importe les valeurs, on s'assoie dessus et on se construit une bonne conscience. D Trump ne respecte que ceux qui ...

à écrit le 15/04/2019 à 14:37
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Le problème de ce Président son arrogance cette maladie de vouloir donner des leçons à tout le monde et sur tous les sujets aussi bien à l’intérieur, la France qu’à l’extérieur nos voisins proches ou nos partenaires éloignés, fait qu’il se trouve seu...

à écrit le 15/04/2019 à 13:23
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Sans risque, on peut se permettre de jouer "l'opposition" que pour des raisons de politique intérieure! De la com. en permanence...!

le 15/04/2019 à 17:23
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Oui voilà: s'il s'oppose c'est de l'esbrouffe et de la com', et s'il ne s'oppose pas c'est un laquais. La critique est facile. ;-)

le 16/04/2019 à 8:59
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non le problème c'est l'arrogance permanente du sieur micron, sa suffisance, son mépris, lassent LE MONDE entier, d'autant plus que les résultats du personnage sont toujours proches de ZERO, donc un peu d'humilité de ce monsieur serait salutaire pour...

le 16/04/2019 à 9:50
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Vous lui reprochez son "arrogance" parce qu'il a fait exploser votre Marine en direct à la télé. Ce que vous appelez de l'arrogance n'est en fait que la perception sourde des limites de vos poulains, ainsi que des vôtres. :-) Des résultats ? Juste...

à écrit le 15/04/2019 à 13:22
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Sans risque, on peut se permettre de jouer "l'opposition" que des raisons de politique intérieure! De la com. en permanence...!

à écrit le 15/04/2019 à 13:10
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regarder la vidéo ou Merkel rigole avec may on peut imaginer Merkel disant à may tu as vue je lui ai cloué le bec au petit .....,MACRON a brisé l'union avec MERKEL et divise l'union europeenne

à écrit le 15/04/2019 à 12:17
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Le problème c'est que les valeurs passent après l'économie et la finance. C'est aussi pour cette raison que le discours politique n'est plus entendu. Il est toujours cédé sur les valeurs, il y à vendre des Airbus,desvoitures,des armes...il faut bien...

à écrit le 15/04/2019 à 11:44
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l Europe de l est et du nord font carpette vis à vis des USA....l Allemagne en tête on ne peut pas vraiment blâmer l europe de l est......frontalier avec la Russie et donc sa seule protection pour l instant est l Otan donc les USA..... l allemagne ...

à écrit le 15/04/2019 à 11:33
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Et si l'Allemagne n'est pas contente de cette "position de principe", elle n'a qu'à regarder ce qu'elle impose à ses partenaires sur les exportations d'armement.

le 15/04/2019 à 12:57
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Fin du règne de Merkel, baisse de la croissance allemande, conflit commercial entre l'Allemagne et les US sur la balance commerciale, Trump à besoin de la confrontation, le leadership français regagne du terrain petit à petit grâce à notre président....

le 16/04/2019 à 9:01
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j'aime beaucoup votre second degré. svp voyez la balance commerciale ALLEMANDE, puis la nôtre, le chômage, déficit français, RECORD EXCEDENT ALLEMAGNE, etc. tout est ainsi, alors le cocorico c'est juste avant de se faire cuire à la casserole. Bon sec...

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