America First ? Pour sa villa en Floride, Trump embauche... des étrangers

Le président américain a récemment obtenu la permission du ministère du travail américain pour embaucher 70 personnes de nationalité étrangère. Le chef de l'Etat a pourtant signé un décret, en avril dernier, pour inciter les entreprises à "embaucher américain".
Jean-Christophe Catalon
Alors candidat, il y a plus d'un an désormais, Donald Trump répétait à l'envi son slogan "America First", l'Amérique d'abord.

Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Alors candidat, il y a plus d'un an désormais, Donald Trump répétait à l'envi son slogan "America First", l'Amérique d'abord. Accusant l'immigration et les délocalisations d'être à l'origine du chômage aux Etats-Unis, le républicain appelait à "embaucher américain" en priorité et, une fois au pouvoir, il en a même fait un décret, publié en avril dernier.

| Lire aussi : Donald Trump signe un décret "America First" pour les entreprises

Cette injonction ne vaut visiblement que pour les autres. Pour faire tourner sa villa de Mar-a-Lago, située à Palm Beach, Donald Trump avait besoin de main-d'œuvre. Or, l'hiver venant, un flux de touristes se dirige vers la Floride où le thermomètre est bien plus agréable qu'à New York par exemple. Résultat, les recrutements se multiplient et les candidats disponibles se font rares. Puisque "business is business", comme tous les autres employeurs, le président américain a dû se servir...à l'étranger.

Villa de Donald Trump à Mar-a-Lago, Palm Beach, Floride

La villa Mar-a-Lago de Donald à Palm Beach en Floride. (Crédits : Reuters/Marc Serota)

70 cuisiniers, femmes de chambre et serveurs étrangers

Pour embaucher de la main-d'œuvre étrangère aux Etats-Unis, toute entreprise doit faire une demande de visa auprès du Labour Department, le ministère du Travail américain. Donald Trump a récemment obtenu la permission de l'administration pour recruter 70 personnes - essentiellement des cuisiniers, des femmes de chambre et des serveurs -, selon le journal local, le Palm Beach Post.

Ces immigrés sont recrutés pour des contrats saisonniers, calqués sur le calendrier touristique 2017-2018. Et ce n'est pas la première année. Selon les données du Labour Department, Donald Trump a embauché 64 personnes de nationalité étrangère pour la saison 2016-2017.

Décrets contre l'immigration

Depuis sa prise de fonction le 20 janvier, le 45e président des Etats-Unis multiplie les décrets contre l'immigration. Dix jours après son investiture, il interdit l'entrée sur le territoire américain pendant trois mois aux ressortissants de sept pays majoritairement musulmans (Somalie, Soudan, Libye, Irak, Iran, Syrie et Yémen). Ce fameux décret anti-immigration a rapidement été retoqué par la justice américaine, tout comme les tentatives suivantes.

Donald Trump s'est aussi fâché avec la Silicon Valley, en voulant encadrer plus strictement le système de visa H-1B, souvent utilisé par les entreprises de la high-tech pour recruter des ingénieurs étrangers. Le report mi-juillet de l'entrée en vigueur du "visa startup", un dispositif validé par l'administration Obama, n'a pas arrangé leur relation.

Jean-Christophe Catalon
Commentaires 5
à écrit le 09/11/2017 à 7:11
Signaler
Il a signé un décret pour abolir des lois visant à réguler la finance alors que pendant sa campagne , il fustigeait cette dernière devant les classes populaires. Il n'est pas à une contradiction près. Remarque:Le titre de l'article est claire et l'...

à écrit le 08/11/2017 à 13:42
Signaler
Le personnel mexicain est adoooorable et pas exigeant....! En plus notre ami Donald adore les tacos....enfin quand il en aura assez il les balancera par dessus son (joli) mur...😂

le 08/11/2017 à 15:09
Signaler
@Delahaut: 1) rien ne dit que le personnel est mexicain et 2) il existe des lois aux États-Unis qui s'appliquent à tous (DSK en a d'ailleurs fait les frais) :-)

à écrit le 08/11/2017 à 12:56
Signaler
Depuis quand les travailleurs saisonniers ...sont 'ils considéré comme des immigrés aux USA ,comme en France d'ailleurs...?

le 08/11/2017 à 13:38
Signaler
@pipolino: depuis que la tête de Trump est mise à prix par les journalistes qui lui sont hostiles :-)

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.