Après l'"helicopter money" et la vaccination, le FMI prévoit 7% de croissance aux États-Unis

Malgré la pression sur les prix, le Fonds monétaire international a balayé les inquiétudes sur l'inflation, préférant adouber la politique de relance menée par Joe Biden. « Les indicateurs économiques suggèrent qu'un important ralentissement du marché du travail demeure, ce qui devrait servir de soupape de sécurité pour atténuer les pressions sur les salaires et les prix », estime-t-il encore.
Les économistes tablent sur une légère baisse du taux de chômage, à 5,7%, et des créations d'emplois de l'ordre de 680.000 après 559.000 en mai.
Les économistes tablent sur une légère baisse du taux de chômage, à 5,7%, et des créations d'emplois de l'ordre de 680.000 après 559.000 en mai. (Crédits : Johannes Christo)

Il s'agirait de la croissance la plus rapide du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis en une génération. Le Fonds monétaire international (FMI) a nettement relevé jeudi sa prévision de croissance de l'économie américaine pour l'année 2021, à 7,0% contre 4,6% attendu en avril. Du jamais vu depuis 25 ans. En cause, les Etats-Unis récoltent les fruits d'une vaccination menée au pas de charge, avec près de la moitié de la population (46,3% à date selon Our World in Data) entièrement vaccinés.

Ensuite, les mesures de soutien sans précédent déployées par les Etats-Unis sur les plans financier et monétaire, ont porté leurs effets. Joe Biden a effet sorti le bazooka des aides avec un plan de 1.900 milliards de dollars adopté fin mars dédié aux infrastructures du pays, des chèques directs aux ménages ou encore la prolongation des allocations chômage exceptionnelles.

Cette reprise "remarquable" est aussi à mettre en parallèle de la récession historique en 2020 provoquée par la pandémie, estime-t-il. Un effet de contraste qui se vérifie également en France, où la croissance est exceptionnellement attendue à +6% en 2021 par l'Insee.

Outre-Atlantique, pour 2022, le Fonds s'attend à un PIB de 4,9% contre 3,5% il y a trois mois. Les nouvelles prévisions se basent sur une augmentation des dépenses de 4.300 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, ce qui se traduira par une augmentation cumulée de 5,25% de croissance du PIB entre 2022 et 2024.

Le FMI ne s'inquiète pas de l'inflation

Signe d'une économie qui redémarre, les prix à la consommation aux Etats-Unis ont augmenté plus que prévu en mai (+0,6%) après une hausse de 0,8% en avril. Mais pas de quoi inquiéter le Fonds qui n'y voit pas la pente douce vers une période d'hyperinflation qui mettrait par terre l'économie.

Pourtant, hors alimentation et énergie, la hausse des prix à la consommation s'est élevée à 3,8% en mai sur un an, soit la plus forte hausse depuis juin 1992.

"Les indicateurs économiques suggèrent qu'un important ralentissement du marché du travail demeure, ce qui devrait servir de soupape de sécurité pour atténuer les pressions sur les salaires et les prix".

Les chiffres de l'emploi attendus

Les économistes tablent sur une légère baisse du taux de chômage, à 5,7%, et des créations d'emplois de l'ordre de 680.000 après 559.000 en mai.

En mai, l'économie américaine comptait en effet toujours 7,6 millions d'emplois en moins comparé au niveaux d'avant la pandémie.

Le dollar au plus haut depuis avril

Le FMI recommande aussi de lever les mesures protectionnistes, notamment les droits de douane punitifs sur l'acier et l'aluminium mis en place par l'administration Trump.

L'organisme pointe aussi le fait que Washington continue de vouloir donner la priorité aux producteurs américains dans les marchés publics, selon la politique "Acheter américain" également mise en place par l'administration précédente.

Enfin, l'embellie se répercute aussi sur le billet vert. Jeudi vers 15H45 (19H45 GMT), le dollar gagnait 0,15% à 92,43 points sur le dollar index, son plus haut niveau depuis début avril sur cet indice qui le compare à d'autres grandes monnaies.

L'euro cédait 0,12% à 1,1844 dollar, également un plus bas depuis trois mois face au billet vert.

(Avec AFP et Reuters)

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Commentaires 4
à écrit le 02/07/2021 à 12:33
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Si le salaire médian avait augmenté cela devrait rapidement se voir avec l'impôt à la source... cependant lorsqu'on ignore l'inflation des loyers dans les statistiques, il ne faut pas s'attendre à une image non biaisée de la réalité économique.

à écrit le 02/07/2021 à 11:46
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en tout cas, il y a une très forte inflation de l'immobilier : +15% sur 1 an (+5% en France). le Wall Street Journal écrivait ces jours-ci qu’il manque au moins 5,5 millions de logements aux US, des logements abordables. le quotidien nous apprend...

à écrit le 02/07/2021 à 10:33
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Amen

à écrit le 02/07/2021 à 10:04
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Ce n'est pas de la croissance, c'est de l'inflation

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