AUKUS : l'alliance de défense envisage de coopérer avec le Japon

L'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis ont indiqué mardi qu'ils « envisagent de coopérer » avec le Japon dans le cadre de l'alliance de défense Aukus, à la veille d'une rencontre entre le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le président américain Joe Biden.
De gauche à droite, le Premier ministre australien Anthony Albanese, le président américain Joe Biden et le Premier ministre britannique Rishi Sunak. (photo d'illustration)
De gauche à droite, le Premier ministre australien Anthony Albanese, le président américain Joe Biden et le Premier ministre britannique Rishi Sunak. (photo d'illustration) (Crédits : Reuters)

Le Japon pourrait bientôt participer à l'alliance de défense AUKUS. À la veille d'une rencontre entre le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, et le président américain, Joe Biden, l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis ont indiqué mardi qu'ils « envisagent de coopérer » avec Tokyo dans le cadre de leur accord de coopération militaire.

Les membres de l'AUKUS ont souligné dans un communiqué que les « points forts et les partenariats bilatéraux en matière de défense » du Japon avec les pays en question en font un partenaire naturel.

Depuis la création de l'alliance, « nos pays ont clairement exprimé leur intention de faire participer d'autres pays aux projets de deuxième pilier au fur et à mesure de l'avancement de nos travaux », ajoute le communiqué. Depuis le fondement de cette alliance, « nous avons construit une base trilatérale solide destinée à fournir des capacités militaires avancées rapidement et à grande échelle ».

Le Japon, un « candidat naturel » pour la coopération

Fondée en 2021, l'alliance AUKUS vise à renforcer les liens de défense entre Washington, Londres et Canberra, sur fond de montée en puissance militaire de la Chine en Asie-Pacifique. Le premier pilier de ce pacte consiste à équiper l'Australie d'une flotte de puissants sous-marins à propulsion nucléaire. Le second grand volet porte sur la cyberguerre, l'intelligence artificielle (IA) ainsi que le développement de drones sous-marins et de missiles hypersoniques de longue portée.

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Le communiqué de mardi précise qu'à l'avenir, l'alliance tiendra compte de l'innovation technologique, du financement, des forces industrielles et de la capacité à protéger de manière adéquate les données et les informations sensibles. Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a déclaré à la presse mardi à Canberra que la participation du Japon ne concernerait que le deuxième pilier de l'accord. « Le Japon est un candidat naturel pour cela », selon lui.

Ce communiqué a été publié avant une rencontre entre le Premier ministre japonais et le président américain mercredi à Washington. Les deux dirigeants devraient évoquer l'avenir du Japon au sein de l'AUKUS en matière de « capacités avancées ».

Des liens sécuritaires importants

Les États-Unis et le Japon disposent de liens très forts. Les deux pays sont liés par un traité de coopération mutuelle et de sécurité, ratifié en 1960 et toujours en vigueur. 54.000 militaires américains sont aujourd'hui stationnés au pays du Soleil levant, dont la majorité à Okinawa, à la pointe sud de l'archipel. La contribution financière du Japon pour les bases américaines sur son sol est significative, dépassant un milliard de dollars par an.

Face notamment à la pression grandissante exercée par la Chine en Asie-Pacifique, le Japon a profondément révisé sa doctrine nationale de sécurité fin 2022, décidant de se doter de ses propres capacités de « contre-attaque ». Le Japon, qui dispose de « Forces d'autodéfense », prévoit aussi de doubler quasiment son budget de la défense pour le porter à 2% du PIB d'ici à 2027.

L'alliance américano-japonaise s'imbrique de plus en plus dans des formats élargis en Asie-Pacifique, comme le Quad (coopération informelle de sécurité rassemblant les Etats-Unis, le Japon, l'Australie et l'Inde).

Première source d'IDE l'un pour l'autre

États-Unis et Japon sont aussi liés économiquement. En 2022, les deux pays étaient la première source d'investissements directs étrangers (IDE) l'un pour l'autre. De nombreuses entreprises japonaises font partie du paysage industriel aux Etats-Unis depuis les années 1980, notamment dans l'automobile (Toyota, Honda, Nissan).

Cependant les Etats-Unis accusent toujours un gros déficit commercial avec le Japon (-71,2 milliards de dollars en 2023), ce qui avait été une pierre d'achoppement quand Donald Trump était à la Maison Blanche (2017-2021).

Les deux pays renforcent également leurs collaborations dans des domaines technologiques sensibles comme le nucléaire civil, l'espace et les semi-conducteurs. Mais leur partenariat économique a des lignes rouges : le président américain Joe Biden, candidat à sa réélection en novembre, est ainsi opposé au projet de rachat du sidérurgiste américain emblématique U.S. Steel par le japonais Nippon Steel.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 09/04/2024 à 22:33
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Ils vont pouvoir l'appeler JAUKUS maintenant. Très bonne nouvelle. Le Japon a de toute facon besoin d'alliés face a la Chine Corée du nord and de la Russie.

à écrit le 09/04/2024 à 12:44
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Dans cette alliance qui sur le fond est une affaire de trahison dans le dos de la France,merci l'Australie les US et le RU. Le Japon sera dans l'obligation de faire ses emplettes aux USA. Pour ce qui est de prendre des décisions en cas de conflits se...

à écrit le 09/04/2024 à 12:20
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Le Japon bon petit soldat des USA ? Comme le Royaume Uni ? Après avoir "volé" le contrat des sous marins aux Français, les USA ont décidé de piquer l'industrie de pointe allemande. Comment ? Ben d'une pierre deux coup je dirais même un coup de génie:...

le 09/04/2024 à 22:40
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Tu ne crois pas que la russie de Poutine favorise les conflits dans le monde? Les 500 000 morts en Ukraine sont entierement la responsabite de Poutine. D'ailleur 500 000 ou 1 million de morts , c'es vraiment t la dernier preocupation du Tsar Poutin...

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