
4 milliards de livres (4,6 milliards d'euros) : c'est le montant des contrats conclus par le Royaume-Uni avec des entreprises d'armement pour financer une nouvelle phase du projet de sous-marins d'attaque de nouvelle génération SSN-AUKUS. Ces contrats impliquent des groupes comme BAE Systems et d'autres britanniques comme Rolls-Royce et Babcock.
« Ces sous-marins renforceront la Royal Navy pour maintenir notre avantage stratégique sous les mers », a déclaré le ministre de la Défense Grant Shapps, en dévoilant cette nouvelle étape lors du congrès annuel du parti conservateur à Manchester
Pour BAE Systems, le groupe de défense britannique, cet investissement de l'Etat « couvrira le travail de développement jusqu'en 2028 (et le) recrutement de plus de 5.000 personnes » sur son site de Barrow-in-Furness (nord de l'Angleterre).
Un remplaçant du sous-marin Astute
Le futur sous-marin en cours de développement en Grande-Bretagne « sera le plus grand, le plus puissant et le plus avancé sous-marin » fourni à la Royal Navy a affirmé dans un communiqué distinct, BAE Systems. Le SSN-AUKUS sera notamment destiné à « remplacer (le modèle) Astute » aujourd'hui utilisé par l'armée britannique. Contrairement aux sous-marins diesels actuels, ces futurs sous-marins seront à propulsion nucléaire ce qui les rendra difficiles à détecter, et leur permettra de parcourir de grandes distances pendant de longues périodes tout en embarquant des missiles de croisière sophistiqués.
Ces nouveaux navires, de conception britannique et incorporant des technologies américaines avancées, seront construits et déployés par le Royaume-Uni, mais aussi l'Australie. Ils doivent être livrés à partir de la fin des années 2030 et du début des années 2040.
Un accord de construction de sous-marin nucléaire entre trois pays
Ces projets de construction et de déploiement de nouveaux navires s'inscrivent dans le cadre de l'alliance militaire Aukus conclue entre les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni pour contrecarrer les ambitions chinoises dans la région Asie-Pacifique.
Les dirigeants américain, britannique et australien avaient dévoilé en mars dernier le lancement de ce programme commun de sous-marins à propulsion nucléaire (mais sans armes nucléaires à bord). L'Australie avait alors annoncé acheter trois sous-marins américains à propulsion nucléaire de la classe Virginia, avec une option sur deux exemplaires supplémentaires, pour une livraison à partir de 2030, soit « le plus grand investissement de (son) histoire ». Le Premier ministre britannique avait alors vanté « l'accord de défense multilatéral le plus important depuis des générations ».
«Nous nous mettons dans la meilleure position qui soit pour faire face ensemble aux défis d'aujourd'hui et de demain », avait déclaré de son côté le président américain Joe Biden, depuis une base navale de San Diego.
Critiques de la Chine et de la Russie
Une stratégie que la Chine voit d'un mauvais oeil. « Nous appelons les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie à abandonner la mentalité digne de la Guerre froide et les jeux à somme nulle », avait ainsi réagi Mao Nink, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, en mars dernier lorsque le projet avait été dévoilé.
Un point de vue partagé par Moscou. En témoignent les propos du ministre russe des Affaires étrangères en septembre dernier qui, à l'occasion du sommet de l'Asie de l'Est, avait jugé l'alliance militaire Aukus comme étant « conflictuelle ».
(Avec AFP)
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