Aux États-Unis, l’inflation reste stable avant la prochaine réunion de la Fed

L'inflation est restée stable en septembre aux Etats-Unis. Des données qui tombent quelques jours avant la prochaine réunion de la Réserve Fédérale, alors que la possibilité d'une éventuelle hausse des taux n'est pas exclue.
Jerome Powell, président de la Fed.
Jerome Powell, président de la Fed. (Crédits : ELIZABETH FRANTZ)

L'inflation est restée stable en septembre aux Etats-Unis, et ce pour le troisième mois d'affilée. Selon l'indice PCE publié ce vendredi par le département américain du Commerce, elle s'est établit à 3,4% sur un an. Et sur un mois seulement, la hausse des prix est la même qu'en août, c'est-à-dire de 0,4%. La Fed table dès lors sur « un rythme de croissance plus lent à l'avenir et un nouvel apaisement des pressions sur les prix ».

Des données importantes alors que la banque centrale américaine doit se réunir ce mardi et mercredi prochain. Celle-ci pourrait de nouveau maintenir ses taux à leur niveau actuel, qui est le plus haut depuis plus de 20 ans, dans la fourchette de 5,25 à 5,50%. Ou les relever de nouveau face à une inflation toujours trop forte, selon les responsables de l'institution monétaire qui souhaite contenir l'inflation à 2%.

Les ménages américains ont accéléré leurs dépenses

Dans le détail, l'inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l'énergie et de l'alimentation, évolue dans deux directions différentes : elle ralentit sur un an, à 3,7% contre 3,8%, mais accélère sur un mois, à 0,3% contre 0,1%. Une autre mesure de l'inflation, l'indice CPI, sur lequel sont notamment indexées les retraites, a montré une hausse des prix stable sur un an en septembre, à 3,7% sur un an, mais en ralentissement sur un mois, pour la première fois depuis mai dernier.

« Les dépenses restent positives et l'inflation ralentit, une combinaison bienvenue » pour la Fed, souligne Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour High Frequency Economics. En effet, les ménages ont accéléré les dépenses en septembre, celles-ci ayant grimpé de 0,7% (contre une hausse de 0,4% le mois précédent), plus que la hausse de 0,5% qui était attendue par les analystes, selon le consensus de Market Watch. Même si leurs revenus, eux, ont moins augmenté en septembre qu'en août (+0,3% contre +0,4%), décevant les analystes qui les attendaient stables.

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La Fed a augmenté ses taux à onze reprises

Pour rappel, la Fed a déjà augmenté ses taux à onze reprises depuis mars 2022, et les effets de ces hausses successives pourraient encore mettre du temps à se faire sentir. Et ce dans le but de contenir l'inflation, qui avait atteint en juin 2022 son plus haut niveau depuis plus de 40 ans.

« L'inflation est encore trop élevée, et quelques mois de bons chiffres ne sont que le début de ce qu'il faudra pour être certains que l'inflation baisse durablement vers notre objectif » de 2,0%, avait confié le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, lors d'un discours à l'Economic Club de New York. Il n'a pas non plus exclu la possibilité de relever encore les taux : « Des signes supplémentaires d'une croissance durablement supérieure à la tendance, ou (...) que les tensions sur le marché du travail ne s'atténuent plus, pourraient compromettre la poursuite des progrès en matière d'inflation et justifier un nouveau resserrement de la politique monétaire ».

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La BCE s'est accordée une pause

De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a laissé ses taux inchangés jeudi 26 octobre, après dix hausses d'affilée. Mais pas question pour le moment d'envisager une baisse avec les risques inflationnistes actuels, accentués par la guerre au Proche-Orient.

Les gardiens de l'euro, qui se sont réunis ce jeudi à Athènes, veulent se donner le temps d'évaluer le cap que prend l'économie en zone euro. Mais également permettre de mieux évaluer l'effet des tensions géopolitiques liées à la guerre entre Israël et le Hamas, qui font craindre une flambée du coût du pétrole et de l'énergie.

Depuis septembre et le dixième tour de vis d'affilée donné par la BCE, la conjoncture économique mondiale s'est assombrie tandis que l'inflation a accentué son recul, passant de 5,2% en août à 4,3% en septembre, en glissement annuel, pour revenir à son niveau d'octobre 2021. C'est le signe qu'il y a déjà « une très forte transmission de la politique monétaire, dans le secteur bancaire en particulier, et que le financement de l'économie en est directement affecté », a expliqué Christine Lagarde, la présidente de l'institution monétaire. Elle n'a pas exclu non plus d'autres hausses de taux si la situation économique l'exige.

La confiance des consommateurs américains en baisse

La confiance des consommateurs s'est dégradée aux Etats-Unis en octobre, mais moins qu'attendu, selon l'estimation finale publiée ce vendredi par l'Université du Michigan, entre recul des valeurs boursières, inflation et incertitudes liées à l'actualité tant à l'international que dans le pays.

L'indice est tombé à 63,8 points, contre 67,9 en septembre, mais il se redresse un peu par rapport à l'estimation préliminaire, publiée au milieu du mois et qui tablait sur une dégradation plus forte, à 63,0 points. C'est également mieux que les 63,1 points qui étaient attendus par les analystes, selon le consensus de Briefing.com.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 27/10/2023 à 18:55
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Pour nous - sur le Vieux Continent - l'"American Dream" c'est aussi cela, s'il convient de le rappeler à l'aune de la crise financière de 2008 importée des États-Unis: 2 000 milliards d’euros d’aides d’État ont été alloués au secteur financier (sauve...

à écrit le 27/10/2023 à 18:07
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L'"American Dream" s'est aussi cela (avec l'hégémonie de la monnaie de réserve mondiale) : Un PIB US en 2002 (1an après l'attaque terroriste des Twin Towers) à 10 229 milliards $ avec une dette publique de 6 069 milliards $. Un PIB US en 2009 (1an ap...

à écrit le 27/10/2023 à 18:02
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"Comment avez-vous fait faillite ?" demanda Bill. "Deux manières" a déclaré Mike. "Peu à peu, puis tout d'un coup" (Ernest Hemingway, Le soleil se lève aussi, 1926). Les données économiques US (en trompe-l'oeil) se rélèvent (ben oui, ça rassure les ...

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