Lula, tombeur de Jair Bolsanaro, sera officiellement président du Brésil dimanche, pour la troisième fois, après avoir prêté le serment de respecter la Constitution devant le Congrès. A 77 ans, il retrouvera la fonction suprême 12 ans après l'avoir quittée avec une popularité record à l'issue de deux mandats (2003-2010).
Malgré des inquiétudes pour la sécurité, quelque 300.000 personnes sont attendues à Brasilia, arrivant en avion, autocar ou covoiturage, contre quelque 115.000 pour l'investiture en 2018 de Bolsonaro,
La France sera représentée par Olivier Becht, ministre délégué chargé du Commerce extérieur
Au moins 53 délégations étrangères sont attendues pour l'investiture, avec 17 chefs d'Etat, dont les présidents d'Allemagne ou de l'Argentine voisine, mais aussi le Roi Felipe VI d'Espagne. La France sera représentée par Olivier Becht, ministre délégué chargé du Commerce extérieur. Le président américain Joe Biden, qui avait assisté en tant que vice-président à l'entrée en fonction de Dilma Rousseff en 2015, a décidé d'envoyer à Brasilia sa secrétaire à l'Intérieur Deb Haaland, première amérindienne jamais nommée dans un gouvernement fédéral.
Premier chef de l'Etat brésilien issu de la classe ouvrière, Lula a mis en œuvre d'ambitieux programmes sociaux, grâce aux années de croissance portées par le boom des matières premières. Sous ses deux mandats, 30 millions de Brésiliens sont extraits de la misère mais aujourd'hui la tâche est immense : plus de 33 millions de Brésiliens souffrent de la faim, et le pouvoir d'achat des plus pauvres a été fortement entamé par la crise du Covid-19 et par l'inflation.
Le droit de dépasser le plafond des dépenses pour financer des programmes sociaux voté par le Congrès
Le mandat de Lula commence avec une bonne nouvelle. Le Congrès du Brésil a approuvé un amendement à la Constitution qui autorise le futur gouvernement à dépasser le plafond des dépenses pour financer des programmes sociaux, mais pour une durée d'un an seulement.
Cet amendement permet au gouvernement du président élu d'allouer à des programmes sociaux 145 milliards de réals (environ 26 milliards d'euros) au-dessus du plafond légal des dépenses. L'autorisation de ces dépenses exceptionnelles vise avant tout à pérenniser l'allocation mensuelle de 600 réals (110 euros) versée aux familles les plus pauvres, un montant déjà en vigueur depuis le mois d'août, sous le gouvernement du président sortant.
Lula s'est en outre engagé à verser aux familles bénéficiaires une prime de 150 réals mensuels pour chaque enfant de moins de sept ans. Au-delà des minima sociaux, l'autorisation de dépasser le plafond des dépenses permettra de débloquer des fonds pour le programme de pharmacies populaires, avec d'importantes réductions pour l'achat de médicaments, et pour l'augmentation du salaire minimum.
(Avec AFP)
