70.000 participants sont attendus à la COP28 aux Émirats arabes unis à partir de jeudi prochain, pour la conférence de l'ONU sur le climat. Parmi les dirigeants du monde qui s'y presseront, un de taille devrait toutefois manquer à l'appel : Joe Biden. Son agenda, publié par la Maison Blanche, ne mentionne pas de déplacement à Dubaï cette semaine.
Au programme du président américain pour ces prochains jours ? Une visite dans le Colorado pour promouvoir les investissements américains dans l'énergie éolienne, une rencontre avec le président de l'Angola, ainsi que l'illumination de l'arbre national de Noël.
Pas d'explication
Un responsable américain a confirmé que Joe Biden ne prévoit pas d'assister à la COP28 cette semaine ou lors d'une deuxième séquence vers la fin des négociations. Selon la même source, qui a requis l'anonymat, Washington réfléchit encore à la possibilité d'envoyer un responsable de haut niveau à Dubaï. C'est John Kerry, l'émissaire américain pour le climat, par ailleurs ex-secrétaire d'État et ancien sénateur, qui mènera les négociations pour les États-Unis.
Le responsable - ou la Maison Blache - n'a pas communiqué le motif de la décision du président des États-Unis, dont l'attention est portée depuis le mois dernier sur la guerre entre Israël et le Hamas. En outre, le président américain cherche à mettre en avant ses projets sur le plan intérieur, moins d'un an avant l'élection présidentielle.
Il n'était pas d'usage que le président américain assiste à chaque conférence des Nations unies sur le climat avant l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche. Le président démocrate s'est rendu à la COP26 de Glasgow en 2021 - pour annoncer le retour des États-Unis en matière de lutte contre le réchauffement climatique après le retrait de l'accord de Paris décidé par son prédécesseur Donald Trump - ainsi qu'à la COP27 organisée l'an dernier à Charm el-Cheikh en Égypte.
Record d'affluence attendu
Il y aura néanmoins du monde à Dubaï. Ces 70.000 personnes représenteraient d'ailleurs un record d'affluence pour un tel événement.
Une COP réunit 198 « parties », c'est-à-dire les 197 États du monde et l'Union européenne signataires de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Différents engagements volontaires de pays et/ou d'entreprises devraient y être annoncés. La présidence émiratie en prépare de multiples, souvent à horizon 2030 comme le triplement de la capacité des renouvelables dans le monde, le doublement de l'amélioration de l'efficacité énergétique et celui de la production d'hydrogène...
Reste que ces engagements n'auront pas la même valeur d'obligation que le texte officiel qui devra être adopté à la fin des deux semaines. Il doit prendre la forme du « bilan mondial » de l'accord de Paris pris en 2015 lors de la COP21. Certains souhaitent se contenter de ce bilan, qui montre indéniablement que les efforts fournis à ce stade sont insuffisants, quand d'autres voudraient y insérer un appel à réduire les énergies fossiles.
Il n'empêche que, lors de certaines éditions, les discussions entre dirigeants n'aboutissent sur rien de majeur. En 2009, par exemple, la COP15 à Copenhague a échoué à parvenir à un accord mondial, même si elle accouche in extremis d'un texte politique impliquant Chine et Etats-Unis.
Le Pape François, quant à lui, fera bien un petit tour par Dubaï. Une première depuis la création de la conférence en 1995. Il prononcera un discours très attendu le 2 décembre, où il devrait dénoncer l'inaction des pays participants et les inciter à réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre. Il pourrait aussi avoir un rôle pour rétablir la confiance entre les pays vulnérables face au climat et les riches économies polluantes. Pour rappel, François a choisi de prendre le nom du saint patron de l'écologie lors de son élection en 2013. Il a ensuite publié en 2015 son encyclique « Laudato si » (« Loué sois-tu »), un manifeste de 200 pages pour une « écologie intégrale », basé sur des études scientifiques, une première pour un leader religieux. En début du mois d'octobre, il a publié un nouveau texte intitulé « Laudate Deum » (« Louez Dieu »), qui appelle les grandes puissances à abandonner les énergies fossiles.Le Pape présent, une première en 28 ans
(Avec AFP)