Covid-19 : la recrudescence de la pandémie va freiner la reprise économique mondiale

La reprise de l'épidémie due au variant Delta se vérifie aussi sur le climat de l'investissement en Europe, aux Etats-Unis, en Russie et en Chine. Les banques d'investissement vont même jusqu'à baisser leurs prévisions de croissance pour Pékin, tandis que la Russie fera face à un ralentissement de son économie au troisième trimestre, selon Oxford Economics.
En Allemagne, le climat de l'investissement s'est déjà dégradé, et nettement plus que prévu depuis le début du mois d'août, selon l'enquête mensuelle de l'institut ZEW publiée le 10 août.
En Allemagne, le climat de l'investissement s'est déjà dégradé, et nettement plus que prévu depuis le début du mois d'août, selon l'enquête mensuelle de l'institut ZEW publiée le 10 août. (Crédits : Michele Tantussi)

Alors que le variant Delta se répand à vitesse grand V dans le monde, la confiance des investisseurs s'étiole. Aucun pays - ou presque - n'est désormais épargné par la recrudescence du nombre de cas due à ce variant du Covid-19. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) fin juillet, il a en effet été détecté dans 124 territoires dans le monde. L'apparition du variant a en effet déjoué l'optimisme des Etats, même les plus avancés dans la vaccination - comme aux Etats-Unis ou encore en Chine qui pensait pourtant avoir endigué l'épidémie.

Les nouveaux foyers de la pandémie

Le Covid-19 regagne du terrain outre-Atlantique où le nombre de nouveaux cas quotidiens a dépassé la barre des 100.000, du jamais vu depuis février, selon les données des Centres de lutte et de prévention des maladies (CDC). La Chine aussi est frappée par la flambée, à tel point que les autorités ont décrété le confinement de la population d'agglomérations entières et pris des mesures comme l'interruption de liaisons de transport intérieures et l'organisation de dépistages massifs. Elle a également durci les restrictions sur les voyages de sa population à l'étranger.

En Australie, les autorités ont annoncé un sixième confinement dans la ville de Melbourne au moment où Sydney - déjà confinée depuis sept semaines - a fait état d'un nombre record de nouveaux cas. Dès lors, plus de la moitié des 25 millions d'habitants de l'Australie seront à nouveau confinés.

La confiance atteinte dans les milieux d'affaires en Allemagne

Les scénarios sont similaires en Europe. Résultat, dans la zone euro, la confiance des investisseurs a rechuté pour la première fois en six mois en août, entraînée par la baisse des attentes alors que la possibilité de nouvelles mesures de restrictions augmente, selon l'indice Sentix établi par le cabinet d'études Oxford Economics. « Notre indice de la reprise a enregistré une deuxième semaine de contraction, celle terminant au 25 juillet, reculant de 0,3 point à 85. Cela suggère que l'élan est probablement en train de caler dans la zone euro mais nous sommes prudents sur la surinterprétation (de cet indicateur ndlr) pour l'instant », commente Oxford Economics.

Autre indicateur à être pris dans la spirale du doute, celui du climat des affaires allemand, avec l'enquête mensuelle du ZEW (Zentrum für Europäische Wirtschaftsforschung), qui, lui aussi recule en août sur les attentes de la reprise, et ce, pour le deuxième mois consécutif, selon le cabinet. Cet indice du sentiment économique, calculé sur la base d'un sondage auprès d'investisseurs, a reculé à 40,4 après 63,3 en juillet et 79,8 en juin. De plus, l'institut souligne "des risques croissants pour l'économie allemande, avec notamment une éventuelle quatrième vague de Covid-19 à partir de l'automne ou le ralentissement de la croissance économique en Chine".

Baisse de prévisions de croissance en Chine

De fait, la situation de la Chine inquiète jusqu'aux banques d'investissement qui se montrent moins confiantes sur le rebond de la deuxième économie du monde. Ainsi, Goldman Sachs, JPMorgan Chase & Co et Morgan Stanley ont abaissé le 9 août leurs prévisions de croissance. La recrudescence du nombre de contaminations au Covid-19 fait craindre un nouveau repli de l'économie, JPMorgan anticipe désormais une croissance du PIB chinois pour le troisième trimestre à 2%, contre 4,3% précédemment. La banque a ramené à 8,9% sa prévision pour 2021, contre 9,1% auparavant.

Morgan Stanley de son côté a revu à 1,6% sa prévision de croissance du PIB de la Chine au troisième trimestre, tandis que Goldman Sachs a dégradé à 2,3% son estimation pour le trimestre, contre 5,8%. Pour 2021, la banque table désormais sur une croissance de 8,3%, contre une prévision précédente de 8,6%.

Du côté de la Russie, le variant a également frappé. Au cours des trois derniers mois, il représentait 98% des nouveaux cas de Covid, selon les données d'Oxford Economics. Il est néanmoins difficile d'obtenir une vision globale sur le pays puisqu'une partie des informations n'est pas déclarée, précise le cabinet. Face à cela, Moscou a intensifié sa campagne de vaccination, elle est désormais obligatoire dans certains secteurs. Pourtant, les Russes restent sceptiques vis-à-vis des vaccins : seulement 27% de la population a été complètement vaccinée, contre plus de la moitié des Français. Mais cela n'a pour l'instant pas beaucoup affecté les indicateurs économiques, même si l'activité du secteur privé non pétrolier s'est quelque peu affaiblie ces dernières semaines. Les prévisions de croissance pour 2021 restent à 3,4%, intégrant un léger ralentissement au troisième trimestre après un fort rebond au deuxième trimestre, indique Oxford Economics, qui ne compte pas pour l'instant réviser ses prévisions.

Toutefois, ces trous d'airs pourraient être temporaires. La montée en puissance du variant Delta n'est pas une menace imminente sur les économies, mais risque plutôt d'impacter les performances économiques du quatrième trimestre, conclut Oxford Economics. L'évaluation de la situation s'est améliorée pour la sixième fois consécutive, ce qui confirme les prévisions d'une croissance solide au troisième trimestre, précise la société américaine de prévisions et d'analyse.

Lire aussi 3 mnLe pétrole plonge face à la résurgence de l'épidémie en Chine et aux Etats-Unis

Commentaires 8
à écrit le 12/08/2021 à 11:43
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Ce virus est bien parti pour être là tout le temps. Donc désormais le passe sanitaire c'est tout le temps. Regardez ça va faire 2 ans qu'on traîne ces masques. Alors que c'est une grippe qui tue des personnes âgées fragiles, comme la nature l'a toujo...

à écrit le 11/08/2021 à 14:36
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reformulons : "la recrudescence de la pandémie va freiner la reprise économique mondiale" --***-- c'est 2 éléments qui font reculer l'économie : les pass sanitaire qui sclérosent les actifs et l'abus de voyages mondialistes qui créent les variants et...

à écrit le 11/08/2021 à 8:37
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Tant mieux moins les investisseurs ont "confiance" et moins ils détruisent la vie sur terre.

à écrit le 11/08/2021 à 7:43
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C'est une question qui avait été éludée jusque-là : celle de l'obligation du pass sanitaire lors des entretiens d'embauche. Si en règle générale il ne peut pas être demandé à un salarié pour respecter sa vie privée, il peut l'être en revanche à parti...

à écrit le 11/08/2021 à 4:17
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Vaccinez-vous qu'on vous dit.

à écrit le 10/08/2021 à 21:06
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Le covid est vraiment bien tombé en terme de timing, ses petits tombent vraiment au bon moment eux aussi.

à écrit le 10/08/2021 à 18:43
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Mais qui veut une reprise? Sûrement pas ceux qui subissent un changement de climat!

à écrit le 10/08/2021 à 16:39
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Mais non, pas celle du foot en tout cas, Messi nous rejoint pour 40 millions nets par mois, restons optimistes.

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